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Le gouvernement mène un plan d’action contre les hépatites


Le Dr Carole Devaux (à g. sur la photo), la présidente du Comité de surveillance du sida, des hépatites infectieuses et des maladies sexuellement transmissibles, estime que «c'est le bon moment pour le ministère de la Sécurité sociale pour négocier le prix des traitements» (photo: Le Quotidien)

Avec ce premier plan d’action national, le Grand-Duché entend poursuivre l’objectif ultime de l’ONU, qui est d’éliminer les hépatites à l’horizon 2030.

C’est visiblement avec un grand soulagement que la ministre de la Santé, Lydia Mutsch, a annoncé lundi que le premier plan d’action national de lutte contre les hépatites (PANHEL) serait en vigueur de 2018 à 2022, à la suite de l’aval obtenu du Conseil de gouvernement début décembre.

«À mes yeux, le pays se trouvait de plus en plus face à un manque conséquent d’encadrement pour lutter contre les hépatites. En effet, il faut savoir que l’hépatite virale touche entre 5000 et 10000 personnes au Luxembourg. En ce sens, j’insiste sur la réelle situation d’urgence qui se développe actuellement dans la population des usagers de drogues et qui s’est traduite ces dernières années par une véritable épidémie de nouvelles infections VIH et d’hépatites. Il me tient à cœur que le plan d’action poursuive une démarche aussi inclusive que possible, pour qu’on arrive à toucher tous ceux qui sont particulièrement à risque», a souligné Lydia Mutsch.

Inspiré des plan d’action similaires français, belge et écossais, le plan luxembourgeois s’articule autour de cinq axes stratégiques.

Ceux-ci se déclinent comme tels : état des lieux, prévention primaire (sensibilisation du grand public et des groupes les plus exposés), prévention secondaire (prévention des complications de l’infection chronique par le dépistage et la promotion de tests rapides d’orientation diagnostique), l’accès aux soins ainsi que la prise en charge psychosociale et médicale et le traitement (afin de réduire la morbidité et la mortalité liées à l’infection chronique par les virus des hépatites), la surveillance, la recherche et l’évaluation (de manière à évaluer le plan de façon continue).

«L’état d’urgence» est donc décrété, face à un fléau, surtout l’hépatite B et l’hépatite C, qui tue près de 1,4 million de personnes par an.

Un plan à dix millions d’euros sur cinq ans

Et l’urgence s’avère d’autant plus alarmante que «ces chiffres sont probablement même sous-estimés du fait que l’hépatite C passe souvent inaperçue. En effet, bien que la présence d’une hépatite virale soit révélée par une analyse sanguine, la plupart des personnes infectées par le virus des hépatites B et C n’en sont pas conscientes», a rappelé la ministre.

Avant, pour elle, de mettre la lumière sur le fait que «d’après l’OMS, les nouveaux médicaments antiviraux permettraient pourtant de guérir plus de 95 % des personnes infectées par l’hépatite C, tandis que le vaccin contre l’hépatite B a montré une efficacité de 90 % pour les adultes et même 95 % pour les enfants».

En ce qui concerne les populations les plus exposées, outre les toxicomanes réguliers, le ministère a identifié «les jeunes, les homosexuels masculins, la population carcérale» ou encore «les migrants».

À signaler, enfin, que le budget total du plan, sur cinq ans, s’élève à un peu plus de 10 millions d’euros.

Claude Damiani

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