Le Parti chrétien-social veut devenir «incontournable» pour former le prochain gouvernement. Avec quelle(s) tête(s) de liste? Aucune annonce lors du pot du nouvel an, jeudi soir. Mais le message qui sera porté en vue des législatives est clair : «le pays a besoin d’un changement politique».
Même endroit, cinq ans plus tard. On se rappelle Marc Spautz, alors président, clamer devant les membres du CSV, réunis en très grand nombre à Niederanven, qu’il fallait éviter à tout prix une reconduction du gouvernement formé depuis 2013 par le trio DP-LSAP-déi gréng. Il avait même émis l’hypothèse que déi Lénk pourrait rejoindre la coalition, uniquement pour garder les chrétiens-sociaux écartés du pouvoir.
Même objectif, même discours
L’objectif n’a pas changé depuis 2018, le discours non plus. Le CSV doit devenir «incontournable» pour former un prochain gouvernement. Pour y parvenir, le principal parti d’opposition prône le «changement». «Nos alternatives sur les thématiques les plus diverses démontrent que le CSV incarne le changement pour notre pays», clame Gilles Roth, le cochef de la fraction.
Il existe toutefois aussi des différences par rapport à janvier 2018. Le CSV ne caracole plus en tête des sondages. Moins de militants qu’il y a cinq ans étaient aussi réunis pour le pot de nouvel an, même si le cosecrétaire général Christophe Hansen évoque la présence de 600 membres. Aucune ancienne gloire du parti n’était également présente. On n’aura ainsi aperçu ni Jean-Claude Juncker ni Luc Frieden.
«Gardons notre calme»
Rien d’inquiétant, selon les nouveaux ténors du CSV. «Gardons notre calme», lance Stéphanie Weydert, cosecrétaire générale. «Une majorité grandissante de personnes veulent une autre politique qui livre des réponses à leurs soucis. Les élections ne se décident pas dans les sondages mais dans les isoloirs le jour du scrutin», ajoute Gilles Roth.
«On ne pas comparer cette année 2023 à 2013 ou 2018. Les gens ont aujourd’hui d’autres soucis, qui nécessitent d’autres réponses», souligne Elisabeth Margue, la coprésidente du CSV. Les sujets prioritaires identifiés sont le logement, la fiscalité, la santé, l’éducation, les inégalités sociales, la compétitivité ou encore le climat. «Voilà les problèmes qui préoccupent les gens. Ce n’est pas la légalisation du cannabis ou le développement d’une application de messagerie de l’État», lance la jeune députée.
«Pas de dictat du haut vers le bas»
Le CSV se dit convaincu de disposer des bonnes alternatives pour amener le changement prôné. «On va mener une politique d’ensemble et non pas un diktat du haut vers le bas», souligne Martine Hansen, coprésidente de la fraction chrétienne-sociale.
Claude Wiseler, le coprésident du parti, viendra achever la coalition sortante : «Il resterait beaucoup à faire, mais ce gouvernement n’en est plus capable. Il est clair net qu’un changement est nécessaire. Et nous sommes prêts à mener ce changement».
Six «co», mais pas encore de tête de liste
Reste à savoir qui va mener le CSV pour devenir «incontournable». «Il n’y aura pas d’annonce ce soir», avait rapidement prévenu Christophe Hansen, le cosecrétaire général. Aujourd’hui, le parti dispose de six «co» à la présidence, au secrétariat général et à la fraction. Une tête de liste incarnant le changement prôné doit être désigné en mars.
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