Moins d’impôts pour tous, voilà comment le CSV va tenter de gagner des voix. Il estime aussi que l’État devrait davantage s’associer au privé pour créer du logement, en hauteur et plus dense.
Les détails seront approuvés lors du congrès du 8 juillet, mais les grandes lignes du programme ont été présentées par la tête de liste Luc Frieden hier. Dix priorités que le CSV appliquera «s’il est au gouvernement», ou «s’il participe à un gouvernement», selon les formules qui tournent en boucle dans la bouche du candidat.
Ce même 8 juillet, la liste des 60 candidats sera dévoilée, leur permettant de faire campagne tout l’été aux nombreuses manifestations qui animent la belle saison. Ils ne seront pas les seuls à occuper le terrain. Jusqu’à l’été, les partis vont sortir du bois après avoir peaufiné leur programme et complété leurs listes de candidats aux législatives du 8 octobre.
Hier, c’est le CSV qui a annoncé la couleur sans véritablement créer la surprise. La fiscalité des ménages, de la classe moyenne et des jeunes en particulier, reste son sujet de prédilection pour défendre l’augmentation du pouvoir d’achat. «Moins d’impôts pour tous», fait figure de slogan.
La charge fiscale des ménages n’a que trop augmenté «sous ce gouvernement», il est temps d’adapter les barèmes à l’inflation, et de laisser un peu de répit à ceux qui en ont besoin. Selon le CSV de Luc Frieden, qui se pose en véritable pilote de cette campagne, il s’agit des gens divorcés ou veufs qui passent de la classe 2 à 1a après trois ans, alors que cette période devrait s’étendre à six ans, selon la proposition de Luc Frieden. Pas question de toucher à l’impôt sur les successions, en revanche, ni d’introduire un impôt sur la fortune.
Le CSV veut aider les jeunes parents en leur permettant de prendre quatre heures par semaine non rémunérées, pour s’occuper de leurs enfants, soit leur autoriser la semaine de 36 heures.
Question logement, Luc Frieden ne veut plus s’embarrasser de procédures longues et inutiles, selon lui. Il suggère de mener moins d’études d’impact pour les constructions dans le périmètre autorisé et d’éliminer aussi les compensations quand le projet se situe en zone constructible. Il persuade des bienfaits d’une association avec le secteur privé pour construire «plus haut, plus dense, plus abordable et surtout plus vite», plaide le juriste de métier. La TVA doit être réduite à 3 % dans le secteur de la construction et les procédures doivent respecter des délais stricts.
L’autre grand sujet de prédilection du CSV, c’est la santé. Pour réduire les délais d’attente dans les hôpitaux, il propose plus de maisons médicales ouvertes tous les jours, et plus d’appareils médicaux hors hôpitaux. Le credo est connu depuis l’affaire de l’IRM de Grevenmacher, ardemment défendu par le député-maire chrétien-social de la localité, Léon Gloden, face à une Paulette Lenert intransigeante en avocate du tout hospitalier.
Sept cents policiers en plus
La sécurité, thème qui a déjà fait campagne pour les élections communales, revient pour les nationales. Dans le programme du CSV figure le recrutement de 700 policiers sur cinq ans, pour renforcer leur présence sur le terrain et un développement de la vidéosurveillance. Pour accélérer les procédures judiciaires, Luc Frieden suggère d’instaurer la comparution immédiate, idée qui refait régulièrement surface mais qui paraît difficile à mettre en œuvre. Comme l’a déjà bien entamée le DP, Luc Frieden veut à son tour une réforme l’enseignement des langues et développer les compétences et orienter les élèves selon leur talent.
Pour rendre l’économie plus compétitive, plus durable et plus inclusive, le CSV vise une diminution de 20 % des charges administratives et l’application du principe du «only once», parce que la demande récurrente des mêmes informations et pièces justificatives est une perte de temps et d’efficacité. La tête de liste des chrétiens-sociaux défend aussi l’idée d’une «super-déduction fiscale» pour les investissements dans la transition digitale et écologique, ce que propose aussi la Chambre de commerce. Et pour reprendre la Chambre des métiers, il offre aussi de soutenir davantage les PME et l’artisanat, sans oublier de défendre la place financière, l’industrie et de revoir le statut de l’indépendant, s’il est élu.
Au niveau du climat et des énergies renouvelables, Luc Frieden se contente de suivre les objectifs de l’Union européenne. Pour la mobilité, le programme du CSV propose des contournements partout où la circulation congestionne des localités entières et une extension du tram vers les communes voisines de Luxembourg comme Strassen ou Niederanven.
Tout cela en maintenant le triple A des agences de notation et en limitant la dette à 30 % de PIB.