La fondation Idea, qui a passé au crible les dépenses publiques du Luxembourg, pointe le bond du nombre de retraités d’ici 2070 et son poids dans le budget national.
Avec 34 milliards d’euros de dépenses publiques en 2022 – près de 40 milliards pour 2024 – le Luxembourg vit-il au-dessus de ses moyens? Et surtout, où se situe-t-il par rapport à ses voisins?
L’étude publiée hier par Idea, le laboratoire d’idées de la Chambre de commerce, apporte certaines réponses intéressantes, au lendemain du discours sur l’état de la nation par le Premier ministre.
Les recettes et dépenses liées aux frontaliers écartées
D’abord, pour éviter tout biais lié aux travailleurs frontaliers – ceux-ci contribuent pour un tiers au PIB, mais bénéficient seulement de 14% des dépenses annuelles de l’État, soit 4,7 milliards d’euros en 2022 – l’économiste Muriel Bouchet, a préféré se baser uniquement sur le revenu des résidents (RNB) et le niveau de dépense par habitant. Bien plus pertinent, souligne-t-il.
Avec cette méthode, on constate qu’en matière de dépenses publiques, le Grand-Duché dépasse la Belgique et atteint presque le niveau de la France. Et avec 35 000 euros dépensés par tête en 2022, il surclasse Allemagne, Belgique, France et Pays-Bas, à 21 000 euros en moyenne.
Soit 66% de dépenses publiques en plus que ces pays, avec certains domaines qui se détachent particulièrement : les transports (gratuits depuis 2020), la santé, l’enseignement, la famille (les prestations étant généreuses, rappelons que l’étude écarte celles versées aux frontaliers) et la vieillesse (pensions et assurance-dépendance).
Des dépassements «considérables» comparé aux pays voisins
Ce dernier poste est déjà très haut aujourd’hui – près de 7 000 euros dépensés par an par habitant – et va encore augmenter ces prochaines décennies.
«Les dépassements par rapport aux autres pays sont considérables et structurels : ils n’ont quasiment pas bougé depuis 20 ans», note Muriel Bouchet. En clair, tout changement dans ces dépenses-là se ressentirait immédiatement au plan sociétal.
Alors, au moins, toutes ces dépenses sont-elles efficaces? Difficile à dire selon l’expert, qui pointe différents obstacles pour le mesurer. Mais dans l’enseignement par exemple, c’est assez simple, grâce aux résultats des élèves aux tests PISA.
Pas forcément efficace dans l’éducation
«On voit que ça ne porte pas particulièrement ses fruits, vu le niveau médiocre des lycéens. Le Danemark dépense autant en obtenant de biens meilleurs résultats, tandis que l’Espagne se place à notre niveau pour beaucoup moins cher», analyse-t-il, rappelant que 80% des dépenses publiques luxembourgeoises pour l’éducation sont les salaires des enseignants.
Côté vieillesse, l’indicateur de risque de pauvreté des 65 ans et plus montre que les retraités sont bien lotis au Grand-Duché, mais au prix d’un important soutien public, là où d’autres pays parviennent au même résultat avec moins.
«Au Luxembourg, les salaires sont 45% plus élevés que chez nos voisins, mais les prestations vieillesse, elles, sont 76% plus hautes», ajoute l’économiste.
Une situation liée à la forte croissance du pays – 2,2% par an – loin devant les autres. Cependant, d’autres choix auraient pu être privilégiés.
«La Norvège met beaucoup d’argent sur un fonds souverain. Ce que fait aussi le Luxembourg, mais seulement à hauteur de 30% du PIB, alors que le poste de la vieillesse va frapper fort dans les années à venir.»
«Plus d’enfants, d’immigrés et de frontaliers»
En effet, à l’horizon 2070, les frontaliers, qui représentent actuellement 30% des retraités du Luxembourg, passeront la barre des 50%. «Le gouvernement en est conscient, d’où les discussions qui vont s’ouvrir.»
«La gravité de la situation dépendra directement des recettes. D’où la nécessité d’augmenter la masse cotisable : plus d’enfants, plus d’immigrés, plus de frontaliers», tranche Vincent Hein, le directeur d’Idea.
Une «énorme» augmentation des dépenses attendue
Un rapport européen sur le vieillissement, daté d’avril dernier, projette que le Grand-Duché sera le pays le plus impacté, avec une augmentation des dépenses publiques de 11 points de son PIB d’ici 2070 : «C’est énorme», souligne Muriel Bouchet.
Pour Idea, il ne s’agit pas tant d’alarmer que de chercher la meilleure efficience possible, pour le bien commun. «Évaluer, c’est voir comment on peut être plus performant avec le même niveau de dépenses.»
«Là-dedans, l’économie seule ne suffit pas, il faut un débat pluridisciplinaire, beaucoup de temps et un suivi précis. On ne peut pas dire que des modes de financement ont été annoncés par le Premier ministre mardi, c’est même le contraire», pointe Vincent Hein, pour conclure.
Ce que les gens ne comprennent pas et qui est très dangereux pour eux, c’est que les Luxembourgeois vous effaceront des registres par la force. Un étranger peut perdre son droit à tous les avantages et pensions en une seconde, en violation de ses droits. Le pays accumule des richesses uniquement pour ses propres citoyens. Tous les changements affecteront négativement les étrangers.
Comment peut-on tolérer qu’une personne seule puisse toucher 8000€ de pension alors qu’elle n’a généralement plus aucune charge (enfant, loyer, dépenses courantes liées au travail).
Ce n’est ni viable, ni juste envers les autres retraités qui ont aussi travaillé toute leur vie et qui font exactement la même chose à la retraite, ce sont des inactifs.
Il faudrait définir un montant de retraite unique en rapport au coût de la vie. Mais évidemment les personnes contre cette mesure sont évidemment ceux qui veulent se gaver avec des pensions à +5000€.
C est déjà le choc des soins de santé. 6 mois pour se faire rembourser, j ai jamais vu cela dans un pays européen de l ouest. C est sûrement parce que je suis étranger et mon docteur allemand. Je n imagine même pas la pauvre dame, seule, et mère de 3 enfants. Quel pays de connards. Cela ne vise les petits blonds luxos aux yeux bleus évidemment. Je suis furax. Mais nous les voisins, à défaut d être riches et puissants nous avons de la mémoire. On se souviendra du lux.
En effet, c’est un certain « populisme » syndical qui joue ici, couplée à un gouvernement qui cherche d’abord la croissance quantitative: À commencer par l’index, qui fait grimper à vitesse « grand V » les salaires élevés, des mesures fiscales privilégiant une politique du tous proprios (crédit fiscal [bëllegen Akt] à 30000 Euros), doppant par la même la bulle immobilière. Enfin, cette fâcheuse tendance au présentéisme du marché du travail qui exploite au maximum, faisant du Luxembourg le champion d’Europe des heures suplémentaires et amenant à un épuisement à long terme des salariés, qui in fine ne cherchent qu’à partir au repos à 57 ans… Bref: nous y sommes en plein dans la vague du babyboom de la génération 1960… S’y ajoutent des vagues d’immigration de plus en plus massives des dernières décénies, qui cherchent bien sûr aussi leur part bien méritée du gâteau…
Bref: Le mouvement écolo et d’autres organisations ont déjà fait l’exercice: Il faudrait près de 2,2 millions d’habitants au Luxembourg en 2070 pour maintenir ce niveau de vie!
Le Luxembourg se retrouvera devant le mur du vieillissement plus tard que les autres, mais, comme pour les autres, ce mur sera infranchissable