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Le 76e Festival de Cannes dévoile une sélection au goût hollywoodien


Cette année, le retour d'"Indiana Jones" pour un cinquième volet, assurera l'évènement. (Photo : AFP)

A cinq semaines de la course à la Palme d’Or, le 76e Festival de Cannes dévoile jeudi sa sélection officielle, au parfum probablement très hollywoodien.

La nouvelle présidente du festival, Iris Knobloch, venue de la major américaine Warner, et le délégué général Thierry Frémaux mettront fin au suspense à 11H00, lors d’une conférence de presse dans un cinéma des Champs-Elysées.

Julianne Moore et Natalie Portman pour le dernier film de Todd Haynes (« I’m not There » sur Bob Dylan, « Dark Waters »), les trentenaires Jodie Comer et Austin Butler, qui a vécu son baptème cannois avec « Elvis », dans le nouveau film de Jeff Nichols (« Take Shelter », « Loving »), Wes Anderson et la galaxie de stars de son « Asteroid City », de Tilda Swinton à Adrien Brody en passant par Tom Hanks…

Les paris fusent sur la présence de ces vedettes anglo-saxonnes, après une 75e édition qui a lancé en grande pompe « Top Gun: Maverick » avec Tom Cruise. Le film a cartonné au box-office et redonné confiance dans le cinéma post-pandémie. Cette année, le retour d' »Indiana Jones » pour un cinquième volet, assurera l’évènement.

Cannes a confirmé la venue du vétéran Harrison Ford, pour une montée des marches fouet à la main, montrant que le festival ne compte pas laisser à la Mostra de Venise le rôle de rampe de lancement pour les grands films américains.

Thierry Frémaux s’est aussi assuré de la présence d’une légende de Hollywood, Martin Scorsese, qui viendra présenter son nouveau film-fleuve « Killers of the Flower Moon », avec Leonardo DiCaprio et Robert de Niro. Le fidèle Pedro Almodovar a également reçu son ticket pour Cannes, avec, une fois n’est pas coutume, un tropisme hollywoodien: il présentera un court-métrage en forme de « western queer », avec Ethan Hawke et Pedro Pascal, star de la série « The Last of us ».

Retour de Johnny Depp

Le film d’ouverture, « Jeanne du Barry », de la Française Maïwenn, est assuré de faire couler de l’encre, avec le grand retour de Johnny Depp, après le feuilleton judiciaire qui l’a opposé à son ex-épouse Amber Heard, sur fond d’accusations de violences conjugales puis d’accusations mutuelles de diffamation, soldées à coups de millions de dollars.

Par ailleurs, le sort réservé aux artistes visés par des accusations de violences sexuelles promet d’être scruté, alors que de nouvelles accusations de violences sexuelles concernant un monument du cinéma français, Gérard Depardieu, viennent d’être révélées. L’an dernier, les accusations de viols visant l’acteur principal de l’un des films en compétition (Sofiane Bennacer pour « Les Amandiers ») n’ont été rendues publiques que plusieurs mois après le festival.

Dans ce contexte, Woody Allen sera-t-il en sélection officielle pour son 50e film, le premier tourné en français ? Le cinéaste de 87 ans a vu la quasi-totalité de l’industrie lui tourner le dos après des accusations d’agression sexuelle formées par sa fille adoptive, qu’il nie. Aucune des deux enquêtes lancées n’a abouti.

Enfin, la sélection permettra de voir si la place des réalisatrices progresse. L’an dernier, elles n’étaient que cinq en compétition, un chiffre toutefois record, sur un total de 21 films prétendant à la Palme. Parmi celles qui sont pressenties cette année, plusieurs étoiles montantes comme la Française Justine Triet, l’Italienne Alice Rohrwacher ou l’Autrichienne Jessica Hausner.

Côté habitués qui pourraient rempiler: le Mauritanien Abderrahmane Sissako (« Timbuktu »), le Turc Nuri Bilge Ceylan (« Winter Sleep »), le Britannique Ken Loach (« Le Vent se Lève », « Moi, Daniel Blake »), ou le Japonais Hirokazu Kore-eda (« Une affaire de famille »).

Et chez les Français, les retours de Ladj Ly (« Les Misérables ») ou Robin Campillo (« 120 battements par minute ») sont très attendus. La conférence de presse sera aussi probablement l’occasion de questions sur la composition du jury, dont on connaît seulement le président, Ruben Östlund, réalisateur suédois aux deux Palme d’Or, dont « Sans Filtre » l’an dernier.