Si Jean-Baptiste Guégan est la « voix de Johnny », tournée qui remplit les Zéniths depuis 2019, Laurent Pisula est bien sa guitare. Le bluesman fait un crochet dans sa région d’origine avant de reprendre la route et un nouveau projet solo.
Nous l’avons rencontré avant son passage prévu à Differdange et Pétange les 10 et 11 septembre. Il revient notamment sur l’aventure incroyable de la tournée «la Voix de Johnny».
Avant le « stop » du coronavirus, comment avez-vous vécu la tournée avec Jean-Baptiste Guégan ? Un phénomène non ?
J’avais déjà fait des grandes scènes sur des festivals. Mais sur toute une tournée, c’était nouveau. Surtout qu’on a vu l’engouement monter. Il y a eu un phénomène médiatique autour de Jean-Baptiste. Ça a commencé à exploser à partir du printemps-été 2019. Tout le monde parlait de ses reprises de Johnny. Tout d’un coup, des salles qu’on devait remplir en configuration restreinte affichaient pleines ! Des Zéniths, des salles avec beaucoup de monde… on est aussi musicien pro pour vivre ces moments-là : jouer dans des salles combles, partager cette énergie dingue.
Voyager aussi… la tournée vous a emmené partout. Il y a même eu une date à Saint-Pierre et Miquelon !
On a sillonné la France, la Belgique, d’autres pays francophones…et Saint-Pierre et Miquelon aussi (NDLR : territoire outre-mer français au large du Canada). Cette date était assez surréaliste. Déjà on est resté quatre jours sur place, donc on a pu visiter l’île, se plonger dans cette nature un peu rude, prendre un temps plus calme que d’enchaîner les scènes trois soirs de suite. Et puis il y a eu le concert, devant 1 000 personnes tout de même. Je me suis rendu compte que le phénomène médiatique « la Voix de Johnny » était arrivé jusque là-haut. C’était assez fou de réaliser ça. Quand j’ai commencé la musique, j’avais deux rêves secrets en tête : jouer devant un gros public donc, et voyager. La tournée me permet de faire les deux, il y a une forme d’aboutissement.
En France, les passionnés vous connaissent surtout pour le blues. On a en tête des instants mémorables avec Fred Chapelier ou encore Greg Zlap… sans parler, pour les Lorrains, des bœufs d’anthologie dans les bars de Thionville ou de Nancy ! Assurer les partitions de Johnny, ça collait.
La tournée est très blues, parfois ça part sur des ballades, du rock bien sûr, mais la toile de fond c’est le blues. J’ai été choisi pour ça. Jouer avec Jean-Baptiste à côté, ce sont des moments très forts (ici au Zénith de Lille fin 2019).
Pour les deux passages solo au Luxembourg, ça va être assez électrique du coup ?
À Differdange je serai en acoustique avec Fred Del Pino au chant. On va être sur quelque chose d’assez roots. Le blues électrique est né après le blues du sud, des types qui racontaient leur vie avec une simple guitare et encore… ça sera dans l’esprit. À Pétange on va être sur un set plus standard et avec les amplis. Je jouerai avec les Blues Bastards, ça va être un très bon moment.
Vous reprenez le chemin des grosses salles avec Jean-Baptiste rapidement à la rentrée ? Ça en est où avec ce virus ?
Visiblement la musique repart, donc tant mieux. On a encore quelques annulations, mais on va faire une trentaine de dates jusqu’en novembre. En parallèle je poursuis un projet plus personnel aussi.
Lequel ?
Refaire de la chanson française. Je vais enregistrer un EP où je suis le musicien de mes propres textes (sourire). En fait avant le blues, avant d’être pro, ma première passion c’était la musique française. Côtoyer Jean-Baptiste n’est pas anodin dans l’histoire, c’est un mec très inspirant. J’ai bossé une douzaine de textes et de musiques, je vais entrer en studio d’ici la fin du mois, avec un nom bien connu en Moselle, à savoir Eric Starczan. Il va produire l’album avec Florent Sabaton, un producteur parisien extrêmement pointu sur le mix… il apportera des touches électro, on va vraiment peaufiner le son. Il faut encore définir mais le projet me passionne.
Quels ont les noms qui vous inspirent en chanson française par exemple ?
Au lycée j’aimais déjà les classiques, comme Renaud, Gainsbourg, Brel. Parmi les chanteurs actuels j’ai du plaisir à écouter Ben Mazué, Laurent Lamarca, Clara Luciani, Tibz – que j’ai d’ailleurs la chance d’accompagner en tournée. La chanson française compte de nouveau des grands noms dans lesquels le public s’identifie : Benjamin Biolay, Mathieu Chedid, Renan Luce… ce sont des artistes qui me plaisent aussi !
Le public luxembourgeois et lorrain aura-t-il l’occasion d’entendre ce projet… je veux dire, avant Saint-Pierre et Miquelon et le Canada ?
(rire) Oui bien sûr, et même mieux : nous allons monter un financement participatif via la plateforme KissKissBankBank. On fera un peu de promo autour de ça au moment venu, fin septembre a priori. Je me concentre sur l’aspect artistique pour le moment, l’écriture et la composition, et ça me plaît beaucoup.
Entretien avec Hubert Gamelon
Laurent Pisula en concert : • Jeudi 10 septembre : à l’Aalt Stadhaus de Differdange, chez Amado, avec Two for Daddy.
• Vendredi 11 septembre : au café de la Place de Pétange, avec les Blues Bastards.
Pensez à réserver à cause de la gestion de salle pour le virus.