Laurent Jans a été très bon cette semaine, à trois postes différents. Avant de rentrer à Rotterdam, il fait sa propre promo et vante la défense à trois, qu’il semble plébisciter.
Que faut-il retenir de ces deux matches internationaux perdus, 1-3 contre l’Irlande du Nord et 1-0 en Bosnie ?
Laurent Jans : Ils sont équivalents. On commet toujours les mêmes erreurs défensives. Dès qu’on n’est pas concentrés, on est pris direct ! C’est dommage parce que, dans la possession, on a été très bons. Même en cas de pressing haut de nos adversaires, on a réussi à décaler et à jouer.
Mais on n’est pas assez précis dans les derniers mètres. Tout le monde la veut dans les pieds, personne ne fait l’appel dans la profondeur. Or, dans le football moderne, si tu ne prends pas la profondeur…
Peut-on revenir sur ces « mêmes erreurs défensives » ? Aujourd’hui, les Roud Léiwen ne comptent pratiquement plus que des joueurs pros qui, tous, commencent à avoir leur petite expérience internationale. Comment expliquez-vous que cette équipe ne parvienne toujours pas à finir des matches sans encaisser de buts ?
Disons qu’on veut continuer à prendre ce risque de la construction et qu’il est logique que l’adversaire récupère parfois des ballons assez haut. Tout est question de bien juger la situation et de se dire que si on doit balancer, ce n’est pas grave.
Le coach ne nous dit pas qu’on est obligés de chercher une solution dans les pieds. Il nous demande de jouer, pas de prendre des risques. Surtout dans les quinze premières minutes de jeu d’ailleurs.
Contre ces équipes, on doit commencer à gagner. Pas plus tard ! Maintenant !
Vous prenez trop de buts ?
Absolument. Même si ce sont des amicaux. Il n’y a pas d’amicaux pour le Luxembourg. On se dit toujours qu’on ne doit pas encaisser de buts dans les quinze premières minutes pour ne pas avoir à courir après le score, mais maintenant on les prend à la fin et ça fait ch… Là, en Bosnie, quand on se retrouve à 0-0 à la pause, on ne doit pas perdre ce match !
On doit aller chercher au moins le nul ! C’est sûr et certain, pas de discussion là-dessus. C’est là, dans ces matches contre des équipes comme l’Irlande du Nord ou la Bosnie, qui sont un peu meilleures que nous, mais pas beaucoup, qu’on doit passer un cap et commencer à gagner. Pas plus tard ! Maintenant !
Surtout avec un entrejeu devenu aussi costaud, non ?
Oui ! On commence vraiment à y avoir des joueurs clefs ! Quand je vois « Kiki » (NDLR : Christopher Martins), c’est énorme ! Il joue avec une facilité extraordinaire. Je n’ai jamais vu un gars jouer comme ça dans aucun club où je suis passé.
Vous n’avez pas été en reste. On vous a vu jouer à tous les postes de la défense dans deux systèmes différents et malgré votre temps de jeu riquiqui à Rotterdam, vous y avez été excellent.
Cette semaine, j’ai prouvé que je pouvais être performant à tous les postes. Je n’ai absolument aucun souci à jouer plus dans l’axe, puisque c’est le poste auquel j’ai été formé.
C’est une configuration, à trois derrière, où en plus je peux me permettre de me projeter et de surprendre l’adversaire qui ne s’attend pas à ce qu’on sorte balle au pied, parce que je sais qu’il reste deux défenseurs derrière moi et deux « 6 » aussi.
Je mérite d’être titulaire en club
Vous êtes en train de nous faire la promotion de la défense à trois ?
C’est pour ça qu’on l’a essayée : pour avoir une autre option et surprendre l’adversaire. Une défense à trois, c’est logique. Au niveau de la circulation, on n’était pas mal et quand je vois, mardi, Enes (Mahmutovic), Vahid (Selimovic) ou Dirk (Carlson), tout le monde peut la jouer. Mathias (Olesen) aussi. Même moi ! Vous en pensez quoi, vous, les journalistes ? (Il sourit) Vous pensez que je devrais plus jouer dans l’axe ?
On se dit que quand on voit la performance d’Olesen dans ce système et au vu des louanges que lui a adressées Luc Holtz, on pourrait revoir cette défense à trois bientôt, avec lui dedans.
Il m’a fait une très bonne impression. On a vu sa progression en un an. C’est un gars très calme au ballon, très intelligent, qui a beaucoup de maturité et qui aime travailler. C’est pour ça que c’est parfait qu’il soit en Allemagne. Je pense qu’on va avoir beaucoup de joie avec lui dans une défense à trois.
Revenons à vous : ne diriez-vous pas qu’on a vu sur ces deux matches un Laurent Jans qui devrait être titulaire au Sparta Rotterdam ?
Si ! Si, je trouve vraiment ! Et j’espère que mon coach ou mes dirigeants ont vu mes deux matches, parce que je pense y avoir montré que je mérite d’être titulaire en club. Actuellement, je me demande vraiment pourquoi je ne le suis pas, pourquoi je ne joue pas. Je ne peux pas le comprendre.
Je suis bien aux entraînements, je suis performant quand je rentre, je donne même des passes décisives. Mais bon, pour le moment, vu le classement, on reste sur un système de bloc bas où on sort peu et où on joue long. Mais pour la saison prochaine, il faut vraiment que je discute avec mes dirigeants, parce que je ne peux pas me contenter de ça.