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L’Allemagne limite l’exploitation des données personnelles par Facebook


"L'objectif est d'empêcher la fusion de toutes les informations que Facebook collecte à notre sujet", justifie l'Office anti-cartel allemand. (illustration AFP)

Le gendarme allemand de la concurrence a interdit jeudi à Facebook de rattacher d’office au profil de ses utilisateurs les données collectées principalement sur ses filiales Whatsapp et Instagram, pour limiter l’exploitation de ces informations personnelles par le géant américain.

« Facebook ne peut plus contraindre ses utilisateurs à accepter une collecte quasiment illimitée de leurs données » via des sites tiers, qui place le groupe en « position dominante », a résumé le patron de l’Office anti-cartel allemand, Andreas Mundt, lors d’une conférence de presse.

Whatsapp et Instagram, deux applications détenues par le groupe américain, pourront poursuivre leur propre collecte de données. Mais Facebook ne pourra les « combiner » avec les données de ses utilisateurs qu’avec leur « consentement explicite », explique le Bundeskartellamt dans sa décision. « L’objectif est d’empêcher la fusion de toutes les informations que Facebook collecte à notre sujet », et plus largement de « contraindre les géants de la tech à adapter leur modèle économique au droit de la concurrence », a expliqué Andreas Mundt.

Conséquences de scandales à répétition

Concrètement, Facebook devra soumettre « dans les quatre mois » une modification de ses conditions d’utilisation au Bundeskartellamt, qui devra ensuite les « approuver », a précisé Andreas Mundt. Le géant américain sort déjà d’une année 2018 marquée par un flot quasi ininterrompu de polémiques, accusé d’avoir servi de plateforme à la manipulation politique ou d’avoir mal protégé les données personnelles des utilisateurs.

Alors qu’il fêtait lundi ses 15 ans, le réseau social tente notamment de faire oublier le fiasco Cambridge Analytica, le récent scandale sur l’exploitation de données d’utilisateurs de Facebook à leur insu pour des fins politiques notamment pendant la campagne présidentielle de Donald Trump. Ce scandale, ainsi que la mise en place du Règlement européen de protection des données (RGPD) personnelles en mai dernier, vaut à Facebook d’être particulièrement dans le viseur des régulateurs.

LQ/AFP