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La « quasi-totalité » des restes de Maëlys retrouvés


Les opérations de recherche, qui ont été rendues encore plus compliquées jeudi par des conditions météorologiques difficiles - neige, pluie et épais brouillard -, sont terminées. (photo: AFP)

Après la découverte la veille de premiers ossements de Maëlys, les enquêteurs ont retrouvé jeudi la « quasi-totalité » des restes de la fillette disparue et certains de ses effets. Reste à déterminer les circonstances de sa mort sur lesquelles Nordhal Lelandais reste muet.

Le procureur de la République de Grenoble, Jean-Yves Coquillat a annoncé en milieu d’après-midique « la quasi-totalité du squelette » de l’enfant, ainsi que « les vêtements et une chaussure », avaient été retrouvés au même endroit que les premiers restes.

Aucun autre élément lié au crime n’a été trouvé dans ce secteur, a-t-il précisé.

Sur les indications de Nordhal Lelandais, un crâne et un os long appartenant à Maëlys avaient été mis au jour mercredi dans un secteur escarpé en Savoie, à la lisière du département de l’Isère.

Acculé après la découverte de nouveaux indices, l’ex-militaire de 34 ans venait d’avouer, après six mois de silence, avoir tué « involontairement » la fillette de 8 ans, disparue fin août lors d’un mariage à Pont-de-Beauvoisin (Isère).

Les opérations de recherche, qui ont été rendues encore plus compliquées jeudi par des conditions météorologiques difficiles – neige, pluie et épais brouillard -, sont terminées, a ajouté le procureur.

Après les aveux de Nordahl Lelandais, les enquêteurs vont désormais s’attacher à déterminer les circonstances de la mort de Maëlys et notamment sa nature accidentelle, thèse avancée par l’unique suspect qui a refusé de s’exprimer davantage.

« Il a indiqué qu’il souhaitait d’abord que le corps de Maëlys soit retrouvé et qu’il s’expliquerait ultérieurement », à l’occasion d’une prochaine audition, avait indiqué mercredi Jean-Yves Coquillat.

Pour son avocat, Alain Jakubowicz, c’est un « grand soulagement » de voir que son client dit désormais la vérité après s’être muré dans le silence depuis sa mise en examen.

Lelandais « entendu prochainement »

« L’enquête doit se poursuivre. Il aura à répondre à de nombreuses questions. Il sera entendu prochainement sur les circonstances dans lesquelles cette mort est intervenue. J’ai la conviction qu’il y contribuera pleinement », avait dit Me Jakubowicz, intervenant peu après le procureur de la République.

Plusieurs indices accablaient depuis près de six mois l’unique suspect de l’enlèvement et du meurtre de la fillette de 8 ans: une trace ADN de Maëlys retrouvée sur le tableau de bord de son véhicule et des images de caméra de surveillance filmées dans la nuit de sa disparition.

Lelandais va-t-il pouvoir longtemps plaider le caractère accidentel de la mort de l’enfant alors qu’il est aussi mis en cause dans le meurtre d’un jeune militaire, le caporal Noyer ?

« Je n’oublie pas qu’il y a un autre dossier », avait indiqué Me Jakubowicz, sur les conseils duquel Lelandais est passé aux aveux pour la mort de Maëlys.

Lelandais, dont le profil psychologique continue à dérouter les enquêteurs, a été mis en examen le 20 décembre pour l’assassinat d’Arthur Noyer en avril, toujours dans cette même région proche de Chambéry (Savoie).

Sur France info, l’avocat de la famille Noyer Bernard Boulloud, a espéré « que le mis en examen ira jusqu’au bout de sa logique d’aveux ».

Même si son avocat s’offusque de l’étiquette de +serial killer » qui est désormais attachée à son client, « sans l’ombre du commencement d’une preuve », le parquet de Grenoble a aussi rouvert récemment quatre autres affaires de disparitions, survenues en Isère entre 2010 et 2016.

Une émotion toujours vive

Une cellule de coordination, baptisée Ariane, a été créée il y a moins d’un mois au pôle judiciaire de la gendarmerie nationale à Pontoise, afin de détecter d’éventuels recoupements entre « le parcours de vie » de Lelandais et des disparitions et crimes non élucidés.

Ce travail vise à « fixer dans le temps et dans l’espace » le suspect pour permettre des rapprochements et relancer des enquêtes criminelles non résolues.

La cellule Ariane alimentera le logiciel d’analyse criminelle Anacrim, à l’origine de la spectaculaire relance de l’affaire Grégory.

Au Pont-de-Beauvoisin, où l’émotion reste vive, habitants et badauds sont encore venus déposer jeudi fleurs et peluches devant le sanctuaire improvisé devant la salle des fêtes où Maëlys a disparu.

Le Quotidien/ AFP