Accueil | A la Une | La psychiatrie veut attirer la jeunesse

La psychiatrie veut attirer la jeunesse


Au Luxembourg, comme dans le reste de l'Europe, on manque de personnels de santé. (Photo : archives LQ/Fabricio Pizzolante)

Depuis plus d’une décennie, le secteur de la psychiatrie souffre d’un manque d’effectif et d’investissements, souvent décrié par la Société luxembourgeoise de psychiatrie, pédopsychiatrie et psychothérapie. Mais le gouvernement entend redorer le blason de la profession.

La pénurie de personnel de santé est une réalité qui concerne l’ensemble de l’Europe et qui se reflète également dans le domaine de la psychiatrie et de la santé mentale.

Au Luxembourg, d’après le rapport sur l’état des lieux des professions de santé, publié en 2019, les infirmiers psychiatriques font aussi partie des métiers concernés par cette pénurie. «C’est un sentiment de frustration qui domine dans nos professions», nous expliquait, il y a plus d’un an déjà, Paul Hédo, président de la Société luxembourgeoise de psychiatrie, pédopsychiatrie et psychothérapie, ajoutant : «(…) Les besoins sont énormes.»

Ce n’est donc pas nouveau, le secteur de la santé mentale tire la langue au Grand-Duché comme ailleurs. Pour palier ces manquements, la ministre de la Santé, Martine Deprez (CSV) rappelle donc, dans une réponse à une question parlementaire communiquée ce mercredi 9 octobre, que, «depuis septembre 2023, un bachelor en sciences infirmières avec spécialisation en psychiatrie en deux ans» a été mis en place, avec la possibilité d’accueillir 15 étudiants par an.

Si, pour l’heure, seulement 10 élèves ont intégré ce cursus pour l’année 2023/2024, le ministère de la Santé espère «que ce nombre augmentera dans les années à venir» et que le quota de 15 places fixé actuellement pour la première année d’études «sera atteint prochainement.» Cette spécialisation est aussi accessible aux infirmiers en exercice.

Susciter l’intérêt des jeunes

Plus particulièrement, le ministère de la Santé et de la Sécurité sociale a mis en place la campagne «Healthcareers» qui vise la promotion et la valorisation des professions de santé en général, dont l’infirmier psychiatrique.

Un des objectifs de cette campagne est de susciter l’intérêt des jeunes à s’engager davantage dans les métiers de la santé et prioritairement dans ceux qui sont touchés par un risque de pénurie. Martine Deprez souligne également que «la réforme des attributions de la profession d’infirmier psychiatrique vise notamment à rendre celle-ci plus attractive, en définissant plus précisément son profil professionnel.»

Selon les données de l’Inspection générale de la Sécurité sociale, 216 personnes exerçaient en tant «qu’infirmier psychiatrique» au 31 décembre 2023 au Luxembourg.

Le ministère de la Santé et de la Sécurité sociale ne dispose pas de chiffres concernant les postes supplémentaires d’infirmiers psychiatriques à pourvoir : ce nombre varie en effet en fonction des activités exercées sur le terrain. Mais une chose est sûre : la demande est là, reste à trouver la main d’œuvre.