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La Nouvelle Star allemande fait flop à Luxembourg


Angi, un prénom qui sonne comme une jolie chanson! (photo Julien Garroy)

L’émission Deutschland sucht den Superstar est passée par la capitale du Grand-Duché, lundi. Malgré ses 1,4 million de fans sur Facebook, l’engouement n’était pas au rendez-vous.

Les équipes ont posé leurs stands sur la place Guillaume-II tout l’après-midi. Le concept du casting télévisé, qui a connu le succès dans les années 2000, semble s’essouffler.

C’est une illustration comme une autre de l’ennui : une cinquantaine de personnes plantées sur la place Guillaume-II, dans l’espoir de devenir la nouvelle star de la chanson allemande. «Superstar» pardon, comme le veut l’intitulé de l’émission. En réalité, les rares curieux qui se sont déplacés n’entendent pas grand-chose : toutes les auditions du casting Deutschland sucht den Superstar (DSDS) se déroulent dans un camion insonorisé, face à un jury qui n’est évidemment pas aussi fourni qu’à la télé.

Les auditions se sont déroulées dans des camions insonorisés, dans une ambiance tristounette, loin des paillettes de la télé. (photo Julien Garroy)

Les auditions se sont déroulées dans des camions insonorisés, dans une ambiance tristounette, loin des paillettes de la télé. (photo Julien Garroy)

De loin pourtant, le casting avait pourtant tout pour attirer. Il est 14 h lundi quand l’équipe déploie ses stands bleus face à l’Hôtel de ville. Quelques techniciens s’affairent avec un badge autour du cou, dans une ambiance de grands rendez-vous. Problème, ni le public ni les participants ne se pressent. Comme si l’émission, malgré ses 1,4 million de fans sur Facebook, avait vécu son temps. «DSDS est un peu ringardisé par The Voice», explique une maman venue assister aux auditions avec ses deux enfants. «The Voice est plus pro, poursuit sa fille. Dans DSDS, le jury joue trop le méchant… Il cherche le clash à tout prix pour l’audimat.» Nous voilà renseigné.

Plus le temps passe, plus la situation devient cocasse. Au bout d’une heure, alors que les candidats repartent avec ou sans leur ticket (et donc avec ou sans le sourire…), il y a plus de journalistes sur place que de chanteurs en herbe! Ce qui projette les rares qualifiés au rang immédiat de star locale, comme cette jeune fille qui, à peine le cordon officiel passé, se fait happer par les grands médias luxembourgeois. Quelle ascension.

Pas foule, hier, sur la place Guillaume-II. Le concept des castings télévisés ne séduit plus comme avant. (photo Julien Garroy)

Pas foule, lundi, sur la place Guillaume-II. Le concept des castings télévisés ne séduit plus comme avant. (photo Julien Garroy)

Où l’on fait miroiter la gloire…

Derrière ses allures de superproduction, Deutchland sucht den Superstar semble un miroir aux alouettes. Bon nombre de candidats viennent d’un milieu modeste, le casting est perçu comme une chance de changer d’air et de vie. Angi, jusqu’à peu lycéenne à Esch-sur-Alzette, ne veut pas tomber dans ce piège. «J’aime chanter, mais je garde en tête un vrai métier.» La jeune femme veut devenir «mécano général». «Mais la chanson l’a toujours passionnée, glisse sa maman derrière son épaule. Chanter, chanter, chanter… elle ne fait que ça depuis toute petite! Ça avait commencé avec Eminem, je m’en souviens.»

Angi est venue accompagnée d’un sacré fan-club. Plusieurs frères et sœurs dans une poussette pour famille nombreuse! «J’en ai six en tout», précise-t-elle dans un sourire, le regard taillé par un piercing au sourcil. Si Angi est plutôt hip-hop et hardcore (un genre de techno assez violent), sa maman reste sur les classiques du rock. «Lennon, les Rolling Stones… c’est une question de génération.» Ce n’est pas faute d’avoir tenté de lui transmettre ses goûts. Jusqu’à lui avoir donné le prénom, le e en moins, d’une mythique chanson des Rolling Stones, Angie, écrite par Keith Richards en 1973.

Avec ça, elle est au moins la superstar de sa famille, ce qui vaut finalement tous les lauriers du monde. Retour à l’essentiel et à la poésie : «Angie, n’est-ce pas merveilleux de vivre / Angie, ils ne peuvent pas dire que nous n’avons pas essayé».

Hubert Gamelon

photo Julien Garroy

photo Julien Garroy

 

photo Julien Garroy

photo Julien Garroy

 

Concept international

L’émission Deutschland sucht den Superstar existe depuis 2002. Elle correspond à la déclinaison allemande de l’émission Pop Idol, produite par la société FremantleMedia, dont le succès fut immédiat en Grande-Bretagne dès 2001.

Le concept s’est rapidement exporté dans plusieurs pays, comme en France (La Nouvelle Star) ou aux États-Unis (American Idol). Concernant le volet allemand, lors de chaque saison, un tour de présélection est organisé dans tous les pays «de langue allemande», précise l’organisation. Dont le Luxembourg, l’Autriche et la Suisse.

Quarante-quatre  villes étapes sont au programme. Les vainqueurs gagnent le droit de participer aux sélections devant le jury. En clair, à ce niveau de la compétition, le chemin est encore long!

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