Onze princes saoudiens ont été arrêtés et pourraient être jugés après avoir protesté près d’un palais royal à Ryad contre des mesures économiques rognant leurs avantages, a indiqué samedi un média lié au gouvernement.
Selon le site Sabq, ces princes, dont l’identité n’a pas été révélée, protestaient contre une décision des autorités « de ne plus payer les factures d’électricité et d’eau de princes », très nombreux en Arabie saoudite.
Rassemblés près d’un palais royal de Ryad, ils demandaient également « une compensation financière » après la condamnation en justice d’ « un de leurs cousins », a expliqué Sabq sans fournir plus de détails.
Les princes, qui ont refusé d’obéir à des ordres d’évacuer les lieux, ont été transférés dans une prison de haute sécurité de la capitale, selon la même source.
Les ultraconservateurs bousculés
L’Arabie saoudite, premier exportateur mondial de pétrole, a introduit depuis la chute des prix du brut en 2014 une série de mesures d’austérité, touchant y compris la famille régnante, dans le but de limiter son déficit budgétaire.
Le roi Salmane a toutefois promulgué samedi un décret augmentant certaines allocations et avantages sociaux afin d’amortir l’impact de certaines de ces mesures comme l’introduction cette année d’une taxe sur la valeur ajoutée (TVA).
Sous la férule du prince héritier Mohammed ben Salmane, le royaume cherche depuis deux ans à diversifier son économie afin de la rendre moins dépendante de la manne pétrolière, et souhaite attirer des investisseurs internationaux.
En novembre, plus de 200 personnalités influentes, dont des membres de la famille royale, avaient été arrêtées à la demande du prince héritier lors d’une opération sans précédent présentée comme une campagne anticorruption.
Outre le plan économique, les autorités saoudiennes mènent actuellement des réformes sociales et sociétales qui bouleversent les habitudes dans ce royaume ultraconservateur.
Le Quotidien / AFP