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La Fedas réussit à s’imposer


Les acteurs sociaux dans les domaines du logement abordable et de la gestion locative sociale voulaient avoir leur mot à dire. Le dialogue structuré est lancé.  (Photo : archives lq/hervé montaigu)

La Fédération des acteurs du secteur social voulait être associée à la réforme de la loi sur le logement abordable. Elle voulait un dialogue structuré, elle l’a obtenu et le ministre s’en réjouit aussi.

La Fedas a eu raison de jouer des coudes pour s’imposer dans la stratégie du logement abordable lancée par le ministre Kox. La Fédération des acteurs du secteur social au Luxembourg n’avait pas été invitée à donner son avis sur le projet de loi relatif au logement abordable et s’était autosaisie pour dire ses inquiétudes.

La fédération qui compte aujourd’hui 185 organismes membres, et depuis un an, un groupe de travail Logement qui réunit 47 participants, représentant 20 acteurs sociaux actifs dans les domaines du logement abordable, de la gestion locative sociale (GLS), du sans-abrisme et de l’exclusion liée au logement. Leur voix compte et le ministre Henri Kox s’en est aperçu en découvrant leurs revendications, dont la première était de créer «un dialogue structuré» entre les ministères de tutelle (Logement, Famille et Intégration) et les représentants des acteurs sociaux «pour promouvoir un développement harmonieux et efficient du logement abordable, du Registre national des logements abordables et de la lutte contre le sans-abrisme et l’exclusion liée au logement».

C’est chose faite depuis hier, les Assises du logement, troisième du nom, ayant servi de cadre pour lancer officiellement le «dialogue structuré» entre le ministère du Logement et les acteurs du logement abordable, c’est-à-dire la Fedas, le Syndicat des villes et communes luxembourgeoises (Syvicol), en présence des promoteurs et bailleurs publics (Fonds du logement et SNHBM).

Pourquoi était-ce important pour la Fedas, forte de plus de quarante années d’expertise dans la défense du secteur social? Elle ne voulait pas être exclue du processus d’attribution des logements abordables recensés dans le registre national, le RENLA. Si elle juge que la centralisation de tous les logements abordables et de leurs demandeurs est à la base une évolution positive, beaucoup de questions sont ouvertes quant au fonctionnement concret de ce registre. La Fedas appelait donc urgemment au dialogue.

Elle imagine la somme de travail que va représenter la collecte des données pour la mise en place du RENLA, et estime être «une ressource de coordination, d’expertise et d’expérience de terrain pour ces processus d’harmonisation et le monitoring qualitatif». Le GT Logement fédère quasi tous les acteurs du logement abordable du secteur social.

Mixité sociale

L’autre crainte pour la Fedas c’est de voir les petits services ou offices sociaux se tourner vers des bailleurs généralistes pour loger leurs clients, n’étant pas en mesure d’organiser eux-mêmes une activité accessoire de bailleur social. «Le risque que les bailleurs généralistes soient moins intéressés à loger des individus et familles socialement très défavorisés met en question l’égalité des chances de l’accès au logement, pourtant poursuivie par la création du RENLA», souligne la Fedas dans son avis de septembre dernier.

Comment assurer que des ménages très défavorisés puissent accéder sans péripéties à un logement abordable? «Les bailleurs sociaux spécialisés, avec des clients très défavorisés, auront du mal à constituer et maintenir un parc de logements adapté. Comment assurer une certaine mixité sociale dans ce contexte?», interroge la Fedas.

Le ministre du Logement, Henri Kox, a pris conscience que la mise en place du bailleur social et du Registre national des logements abordables impliquait «une série d’améliorations dans la relation entre les acteurs engagés dans la construction et la gestion de logements abordables, de même que dans la prise en charge de l’accompagnement social des bénéficiaires», selon le ministère. La première amélioration porte sur une coopération systématique des acteurs impliqués qui est devenue «nécessaire».

Ce projet de loi était capital pour la Fedas, cette «collaboration renforcée» entre le ministère du Logement et les autres acteurs du logement abordable, réjouit tout autant le ministre Kox : «Ce n’est qu’en œuvrant de façon efficace ensemble, que le déploiement de l’importante réforme du logement abordable peut avancer rapidement. Cette réforme, pierre angulaire de la Stratégie nationale du logement abordable, est particulièrement importante pour réaliser le droit au logement», a-t-il souligné.