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La crise du secteur de la construction risque de s’étendre


Patrick Koehnen, secrétaire général adjoint de la Fédération des artisans et Paul Nathan, vice-président de la Chambre des métiers ont tenu à alerter à nouveau sur la crise que traverse le secteur de la construction. (photo CDM)

La Fédération des artisans et la Chambre des métiers alertent de nouveau, ce vendredi 7 juillet, sur la crise que traverse actuellement le secteur du bâtiment et qui risque de toucher les entreprises.

En juin dernier, lorsque que le gouvernement avait annoncé un plan de 150 millions pour soulager le secteur de la construction, il avait alors reçu les félicitations de la Chambre des métiers. Elle déclarait que les mesures prises était «un levier susceptible de stabiliser le secteur de la construction». Ce vendredi matin, l’analyse est moins élogieuse : «Les mesures récemment prises par le gouvernement sont certes louables, mais manquent de précision et sont très largement insuffisantes pour compenser les investissements privés défaillants», écrit-elle conjointement avec la Fédération des artisans dans un communiqué commun.

Les crises successives du covid, de la disruption des chaines logistiques, de l’explosion des coûts et maintenant de l’augmentation des taux d’intérêt plongent le secteur de la construction dans une crise historique. «Sur un an, écrivent-elles, les ventes d’appartements neufs ont baissé de 72 % au premier trimestre 2023 (tandis que) le volume bâti autorisé a chuté de 33% (…), une réduction qui correspond à 1 500 logements». Le chiffre d’affaires des entreprises a toutes les chances d’en ressentir les effets. Les deux organisations ont fait leurs calculs. Cette crise, qui «risque d’engendrer des conséquences néfastes au niveau du tissu économique et de l’emploi» menace dans un premier temps les intérimaires et à terme 4 600 emplois.

Les organisations voient encore plus loin et assurent que le bâtiment ne sera pas le seul touché. Cette crise «affectera aussi les finances publiques via un déchet fiscal et des dépenses supplémentaires (chômage) qu’on peut estimer à 300 millions d’euros pour l’année 2023, sans parler de la pression supplémentaire (…) sur le marché du logement et sur l’attractivité du Luxembourg». Sans oublier que les autres secteurs économiques en ressentiront aussi les effets, indirectement.

Les syndicats ont été alertés pour qu’ils prévoient de signer un plan sectoriel de maintien dans l’emploi, mais les deux organisations pressent surtout le gouvernement de «décider au plus vite un nouveau paquet de mesures temporairescomme l’abolition des frais d’enregistrement sur la quote-part de la construction déjà réalisée». Reconsidérer la baisse de l’amortissement accéléré et assurer le maintien du statu quo sur le rendement maximal du capital investi dans le cadre du bail à loyer sont deux autres mesures proposées. La TVA constituerait aussi un levier sur lequel agir.

Mais surtout, l’artisanat en appelle à l’État et aux communes pour qu’ils avancent leurs projets, d’autant que «vu la mise en concurrence d’un grand nombre d’entreprises à la recherche de marchés, les soumissionnaires publics pourront réaliser leurs projets à des prix très concurrentiels». Il serait enfin judicieux de mettre en place une «mise sur le marché accélérée de projets d’investissements étatiques et communaux, ainsi qu’une dynamisation des rénovations énergétiques, notamment du parc immobilier public».

Et de conclure que «ce ne sont pas les promoteurs qui font les frais de cette crise, mais bien les milliers d’entreprises artisanales qui occupent en moyenne 12 salariés».

Un commentaire

  1. La crise est devant la porte ,les banques font des bénéfices faramineux et les ouvriers trinquent comme toujours.