Avec la troisième visite décennale de la tranche 1 achevée en octobre dernier, l’opération grand carénage est entrée dans le dur pour la centrale nucléaire de Cattenom.
La direction de la centrale nucléaire a fait le point sur l’avancée de ce chantier à l’heure de l’allongement de l’activité des centrales françaises.
Les chiffres donnent simplement le tournis : 100 millions investis pour la seule troisième visite décennale de la tranche 1 du centre nucléaire de production électrique (CNPE) de Cattenom; jusqu’à 3 500 intervenants sur site au plus fort des travaux qui se sont déroulés du 28 mai au 25 octobre dernier; 115 entreprises, dont deux tiers de sociétés locales et régionales; plus de 18 000 activités menées à bien, dont 4 000 pour les seules améliorations de la sûreté.
Les enseignements post-Fukushima
Cette fois, ça y est, la centrale de Cattenom est dans le dur concernant les opérations dites de grand carénage. À l’heure où le prolongement de l’activité des centrales nucléaires françaises est au cœur de nombreux débats, ce programme occupera le site jusqu’en 2022. Il vise à prolonger la vie de la centrale au-delà de 40 années d’exploitation, mais pas seulement.
À la faveur des travaux consentis, EDF en profite pour rehausser le niveau de sûreté des sites et consentir les investissements liés aux enseignements post-Fukushima. L’unité de production n° 1 de Cattenom a donc obtenu de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) le feu vert pour la poursuite de l’exploitation cet automne.
Une « immense satisfaction » pour Thierry Rosso, directeur du CNPE depuis le 1 er juin dernier et qui aura donc eu à superviser l’ensemble des opérations préparées par son prédécesseur Guy Catrix. Parmi les principaux chantiers menés à bien durant les cinq mois de travaux de cette visite décennale : le remplacement des pôles des transformateurs principaux, celui des générateurs de vapeurs, la rénovation des turbines et des condensateurs, la modernisation du contrôle de commande ou encore la mise en place du diesel dit d’ultime secours, préconisation post-Fukushima, laquelle sera achevée en 2018.
Année 2018 qui sera du reste le prochain gros rendez-vous pour Cattenom, avec la troisième visite décennale de la tranche n° 2. Pour autant, 2017 ne sera pas exactement une année sabbatique pour le site puisque dès le mois de février, cette même tranche n° 2 sera en visite partielle et que l’été sera marqué par un arrêt pour simple rechargement de combustible de la tranche n° 4.
Hervé Boggio (Le Républicain lorrain)
L’unité 4 à l’arrêt
Mercredi, lors des opérations de redémarrage de l’unité de production n°4, celle-ci s’est arrêtée automatiquement vers 8 h, à la suite d’une baisse du niveau d’eau dans les générateurs de vapeur (matériels qui permettent de transformer l’énergie du réacteur en vapeur, afin de faire tourner la turbine).
Cet événement n’a eu aucun impact sur la sûreté des installations, l’environnement et la sécurité des intervenants, selon le site.
Les équipes sont actuellement mobilisées afin de redémarrer cette unité de production dans les meilleurs délais et en toute sûreté, assure-t-on du côté du CNPE. Les unités de production n° 1 et 2 sont en fonctionnement et alimentent le réseau d’électricité, l’unité de production n° 3 est à l’arrêt pour visite partielle depuis le 24 septembre.