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La 5G branche une majorité à la Chambre


Le réseau haut débit de cinquième génération (5G) va aussi arriver au Luxembourg. Certaines réticences continuent cependant d'exister. Les responsables politiques disent avoir conscience de leurs responsabilités. (Photo illustration AFP)

Le Luxembourg reste décidé à figurer « en tête du peloton » pour déployer le réseau mobile à haut débit. Hier, le gouvernement a obtenu un large soutien au Parlement. Seuls l’ADR et déi Lénk sont plus réservés.

Le Premier ministre, Xavier Bettel, également en charge des Télécommunications, a rappelé hier à la tribune de la Chambre qu’« au début, les premiers téléphones portables servaient uniquement à téléphoner ». Ces temps sont bien révolus et on constate dans notre quotidien ultraconnecté que le réseau 4G est devenu indispensable. Même la 3G ne permet plus de faire fonctionner convenablement une partie des applications qui sont installées sur nos petits ordinateurs mobiles.

En septembre dernier, le gouvernement s’est donné pour stratégie de figurer parmi les pionniers de la 5G, le réseau à haut débit qui doit notamment permettre une télémédecine performante ou la concrétisation des voitures à conduite autonome.

Des zones blanches qui persistent

Pour Viviane Reding (CSV), « le Luxembourg ne figure pourtant pas parmi les premiers ». D’autres pays, comme la Corée du Sud, mais aussi à l’échelle de l’Union européenne auraient déjà lancé des projets pilotes. « En Suisse, l’ensemble des régions qui bénéficient déjà de la 5G est plus grande que le territoire du Luxembourg », ajoute Sven Clement (Parti pirate).

Une raison de plus expliquant pourquoi le CSV a insisté hier pour que l’infrastructure suive enfin les ambitions du gouvernement. « Il existe toujours des zones blanches pour la téléphonie mobile », déplore Viviane Reding. Cela ne change rien au fait que le camp chrétien-social dit « soutenir pleinement les technologies modernes », à condition que le principe de précaution soit appliqué à la lettre.

La motion allant dans ce sens a cependant été rejetée hier par la majorité parlementaire. « Je ne vois pas pourquoi il faut inviter le gouvernement à respecter le principe de précaution, alors que c’est déjà le cas », répond le Premier ministre. Cette riposte de Xavier Bettel ne risque pas d’avoir calmé les ardeurs de l’ADR. « Il nous manque un engagement clair de la part du gouvernement pour dire que la 5G ne va pas être installée au Luxembourg si cette technologie s’avère néfaste pour la santé des gens », fustige Fernand Kartheiser.

Encore aucune date pour le lancement

Déi Lénk a ouvertement remis en question l’utilité de la 5G. « Qui a besoin d’une voiture autonome ? Il existe déjà trop de voitures sur nos routes », constate David Wagner. « La 5G n’est rien d’autre qu’un nouveau moyen pour les opérateurs de télécoms de générer des profits. La collecte massive de données prendra une nouvelle dimension », met en garde le député, qualifié d’ailleurs de « communiste » par Viviane Reding. « Je suis d’avant-hier. Pour moi, un communiste reste un communiste », s’est-elle justifiée.

Mais comme indiqué plus haut, le CSV reste ouvert à cette nouvelle technologie. Il rejoint ainsi les partis de la majorité (DP, LSAP et déi gréng) mais aussi les pirates, qui se sont montrés, hier, plutôt branchés par la 5G. En dépit des « importantes opportunités » qui sont liées à ce réseau à haut débit, « il ne faut jamais oublier que l’homme doit figurer au centre de nos préoccupations ». « Les nouvelles technologies doivent servir les gens et non pas l’inverse », précise le Premier ministre. Dans ce contexte, Eugène Berger (DP) a tenu à souligner « que le Luxembourg dispose des normes les plus restrictives en matière d’installation d’antennes ».

Déi Gréng souhaitent avancer progressivement en lançant des projets pilotes à durée limitée. « Il est préférable d’éviter au début les zones sensibles comme les hôpitaux ou les écoles », indique le député Marc Hansen. L’autre point d’interrogation concerne le fournisseur de la technologie. Le groupe chinois Huawei semble incontournable, mais est suspecté par les États-Unis d’espionnage. Il existe cependant des exemples positifs, comme l’a mentionné Franz Fayot (LSAP) : « En Espagne, l’opérateur national s’est lié à plusieurs autres opérateurs pour lancer la phase test. C’est un modèle à suivre. »

Une date précise pour le lancement de la première phase de la 5G au Luxembourg n’a pas été annoncée hier. « Mais il est à saluer, que la plupart sont prêts à attraper le train en marche », a constaté avec satisfaction Xavier Bettel.

David Marques

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