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Justice : vol de bouteilles de whisky et menaces de mort


Iona semble avoir pris l’habitude de menacer son ancienne compagne au point de lui faire peur. (Photo : archives lq/julien garroy)

L’un est suspecté de voler des bouteilles de whisky et l’autre de proférer des menaces de mort contre son ex. L’un clame son innocence et l’autre a été jugé en son absence.

J’étais là pour jouer au football avec mes amis, pas pour voler», assure André à la 9e chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg. Trois bouteilles de whisky volées dans un supermarché de Differdange sont pourtant retrouvées dans son sac à dos par les policiers alertés par les employés du commerce.

André, détenu après une bagarre, explique aux juges que ses amis et lui avaient pour habitude d’organiser un barbecue en marge de leurs parties de football. Le jour des faits qui lui sont reprochés, le 18 octobre 2018, le trentenaire se serait rendu au supermarché pour acheter un gril portatif. N’en trouvant pas, il aurait rejoint ses amis dans le café où il a été interpellé.

«J’ai prêté mon sac à dos à un ami et je lui ai donné 20 euros pour qu’il achète une bouteille de whisky pour boire lors de notre barbecue, explique-t-il. Cet ami est revenu peu après, a déposé mon sac à mes pieds et la police est arrivée immédiatement après.»

Des bouteilles dans un sac

Selon cette version des faits, le prévenu serait innocent. «Je ne savais pas que les bouteilles étaient dans mon sac. Les policiers ont essayé de me faire avouer quelque chose que je n’ai pas fait. C’est pour cette raison que je me suis énervé», prétend le jeune homme qui dénonce des violences policières, notamment lors d’une perquisition au domicile de ses parents.

Un policier présent ce jour-là se souvient que «le prévenu a prétendu avoir un pistolet Magnum chez lui alors que nous étions en chemin vers le commissariat» et a menacé d’en faire usage. Après cette déclaration, les agents ont procédé à une perquisition. Durant la procédure, le prévenu aurait proféré des menaces de mort contre des policiers en langue portugaise à son père. Manque de chance, un des policiers est d’origine portugaise.

Malgré ces explications livrées à la barre, le profil du prévenu a joué contre lui, de même que les nombreuses versions des faits livrées au cours de l’enquête et de l’instruction. «Une caissière se souvient de l’avoir vu sauter au-dessus de la caisse», note le substitut du procureur, qui a décidé de retenir les préventions de vol et d’outrage à agent à l’encontre d’André. Il requiert une peine de six mois de prison. Le prononcé est fixé au 6 octobre.

Un ex-compagnon menaçant

«J’étais au travail dans un café-restaurant. Iona avait l’habitude d’aller se saouler dans les établissements voisins et de venir m’insulter à la fin de mon service. Comme à chaque fois, j’ai refusé d’ouvrir la porte du café-restaurant et j’ai appelé la police», raconte Iulia. Avant l’arrivée des forces de l’ordre, Iona, son ancien petit ami, a le temps de crever les quatre pneus de sa voiture et de mettre le feu à un des sièges. «Il savait que la porte avant droite ne fermait plus», précise Iulia, qui se porte partie civile.

Les faits remontent au 18 juillet 2021. Peu avant 2 h, Iona tambourine avec force à la porte du café-restaurant situé à Esch-sur-Alzette en insultant et en menaçant la jeune femme. Un voisin, témoin de la scène, le reconnaît et confirme les dires de Iulia. Mais à l’arrivée de la police, Iona a pris la fuite.

«Le calmer s’est avéré impossible»

L’homme, qui ne s’est pas présenté face à la 19e chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg vendredi après-midi, est interpellé le lendemain dans un commerce à Dudelange. Placé en cellule de dégrisement par les policiers, il s’emporte et profère des menaces de mort contre la jeune femme. «Le calmer s’est avéré impossible», a rapporté un policier venu témoigner.

Aujourd’hui encore, il continuerait de menacer son ancienne compagne, qui multiplierait les plaintes contre lui et dit craindre pour sa sécurité au point de ne pas oser sortir de son domicile. «Mes voisins sont inquiets pour moi», précise Iulia.

«Il semble ne pas connaître de limites», avance la substitut du procureur, qui estime que le prévenu «représente un certain danger pour la société». Elle requiert une peine de 12 mois de prison et une amende à son encontre pour menaces et destruction volontaire. Le prononcé est fixé au 14 octobre.