Si Jean-Marc Sirichai Kiesch, condamné à 15 ans de prison ferme en 2000 et évadé de Schrassig en 2004, ne sera jamais extradé au Grand-Duché par l’Espagne, il y purgera le reste de sa peine, soit près de 9 ans de prison.
Le parquet général a été informé mercredi, le 6 juillet 2022, par les autorités judiciaires espagnoles que Jean-Marc Sirichai Kiesch a réintégré le 29 juin un centre pénitentiaire en Espagne pour y purger le restant de sa peine.
Jean-Marc Sirichai Kiesch avait été condamné par jugement rendu le 26 octobre 2000 par la chambre criminelle du tribunal d’arrondissement de Diekirch à une peine de réclusion de 20 ans, dont 5 ans étaient assortis d’un sursis probatoire, en tant qu’auteur d’un meurtre et d’une tentative d’incendie remontant à janvier 1999 à Eppeldorf.
Il était en fuite depuis fin octobre 2004, n’ayant plus réintégré le centre pénitentiaire de Luxembourg (CPL) après un congé pénal. Il avait été interpelé après d’intensives recherches le 10 août 2020 à Punta Umbria (Huelva), suite à l’émission d’un mandat d’arrêt européen émis par le parquet général.
Par la suite, la justice espagnole a rendu une série de décisions pour finalement conclure que Jean-Marc Sirichai Kiesch doit purger le reste de sa peine de prison, soit 3 275 jours, dans un établissement pénitentiaire en Espagne.
Le parquet général n’a jamais baissé les bras
Le mandat d’arrêt européen (MAE) transmis en août 2020 aux autorités judiciaires espagnoles en vue de l’extradition, dans la foulée de son arrestation, du fugitif Jean-Marc Sirichai Kiesch (39 ans), qui était en cavale depuis 2004, avait fait chou blanc.
Mais la justice espagnole avait décidé, en septembre 2020, que le trentenaire pourrait rester à Punta Umbría, en Espagne. Et il avait donc été libéré sous caution. La justice espagnole avait estimé que les faits étaient trop anciens et que le fugitif avait refait sa vie en Espagne.
En septembre dernier, le parquet général luxembourgeois annonçait que les autorités judiciaires espagnoles avaient décidé de libérer Jean-Marc Sirichai Kiesch. Parce qu’il était mineur au moment des faits commis le 5 janvier 1999, les autorités judiciaires espagnoles disaient ne pas être en mesure de reconnaître et de mettre en exécution la décision luxembourgeoise.
A priori, aucun recours contre la décision des juges espagnoles n’était possible, mais la justice grand-ducale ne s’était pas résolue à classer le dossier.
Elle avait émis peu après un mandat d’arrêt européen et un mandat d’arrêt international contre Jean-Marc Sirichai Kiesch. Si ce dernier quittait l’Espagne, il courait le risque d’être arrêté et, alors, d’être extradé au Grand-Duché pour purger le reste de sa peine. Et, en outre, le dossier avait été renvoyé vers la Cour d’assises espagnole en charge des mineurs.
Martine Solovieff, le procureur général d’État, s’était dite à l’époque « assez frustrée » de la tournure qu’avait prise ce dossier. Sa persévérance a fini par payer.