Accueil | A la Une | Irlande : référendum historique sur l’avortement

Irlande : référendum historique sur l’avortement


Les Irlandais sont appelés aux urnes pour voter la libéralisation de l'avortement, dans un pays fortement catholique. (Photo: AFP)

Les Irlandais vote ce vendredi « pour ou contre » la suppression de l’interdiction constitutionnelle de l’avortement : un référendum historique pour ce pays de tradition catholique. Près de 3,5 millions d’électeurs sont appelés à se prononcer. Les résultats samedi après-midi.

Au terme d’une campagne achevée dans une certaine tension entre partisans et opposants de l’avortement, le « Oui » à la libéralisation de l’IVG semblait en tête des intentions de vote, malgré une participation difficile à estimer et un nombre élevé d’indécis.

Toutefois, les autorités ont enregistré un nombre important de nouveaux inscrits sur les listes électorales, avec plus de 118 000 demandes d’ajout cette année, signe de l’intérêt pour ce vote. La mobilisation de l’électorat a été l’un des grands axes des militants anti et pro-avortement, les premiers tablant sur un sursaut de l’Irlande rurale, tandis que les seconds ont fortement encouragé les jeunes à s’inscrire et à voter.

« 170 000 femmes sont allées à l’étranger pour avorter » depuis 1983

S’exprimant la veille du vote sur la radio Newstalk, le Premier ministre Leo Varadkar l’a qualifié d' »opportunité d’une seule génération », rappelant qu’en cas de victoire du « Non », il n’y aurait pas de deuxième référendum. Réitérant son appel à voter en faveur du « Oui », le chef du gouvernement irlandais a affirmé que « depuis l’introduction du 8e amendement dans la constitution, 170 000 femmes sont allées à l’étranger pour avorter ».

La consultation pose précisément la question de l’abrogation du 8e amendement de la constitution irlandaise, introduit en 1983, qui interdisait l’avortement jusqu’à une réforme votée en 2013 permettant des exceptions lorsque la vie de la mère est menacée. Aujourd’hui, la législation reste parmi les plus restrictives d’Europe, avec l’Irlande du Nord et Malte notamment. Le viol, l’inceste ou la malformation du fœtus ne sont pas des raisons légales d’avorter.

Jeudi, quelques milliers d’électeurs avaient déjà voté sur 12 îles au large des côtes irlandaises, en plus de personnes à mobilité réduite, hospitalisées ou encore des personnels diplomatiques et de l’Etat basés à l’étranger, qui ont pu voter par courrier.

Le vote est portée par une génération plus jeune

La consultation intervient trois ans après la légalisation, par référendum également, du mariage homosexuel en Irlande, qui avait provoqué un séisme culturel dans ce pays de 4,7 millions d’habitants. Elle traduit le déclin de l’influence de l’Église, autrefois si puissante mais aujourd’hui érodée par les bouleversements économiques et sociaux.

Selon le Pr Diarmaid Ferriter, de l’University College Dublin, les mentalités ont profondément évolué depuis 1983. « A l’époque, le débat était dominé par des voix plus âgées, masculines, et l’Église se trouvait manifestement dans une position beaucoup plus puissante qu’aujourd’hui », explique-t-il. « Le profil des militants des deux côtés est bien plus jeune aujourd’hui ».

Le Quotidien/AFP

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.