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[Insolite] Les nichoirs du sidérurgiste à Monaco et à l’Élysée !


L'ancien sidérurgiste a commencé à faire ses nichoirs en écoutant les oiseaux qui l'accompagnaient dans le petit matin de la sortie de l'usine (Photo : AFP).

Ancien sidérurgiste d’ArcelorMittal, Richard Sziszka, fabrique dans son garage de Knutange (Moselle) des nichoirs à oiseaux, dont deux ont été installés cet été dans les jardins de l’Elysée et du palais princier à Monaco.

L’après-midi, il n’est pas rare que le bruit d’une scie ou d’une lime électriques s’échappe du garage attenant à son pavillon. Après avoir débité un petit bloc de bois rectangulaire, Richard Sziszka colle sur le toit de fins rectangles poncés d’abord sur une bande de laine de verre. L’ancien sidérurgiste, retraité depuis deux ans après toute une carrière chez ArcelorMittal à Florange, confectionne une quarantaine de nichoirs et de mangeoires à oiseaux par an, pour les membres de sa famille et son entourage.

Le chant du retour de l’usine

L’idée de fabriquer ces abris en bois lui est venue il y a quatre ans. « Quand je faisais les postes et que je rentrais le matin, à 5h, c’était un festival de chants d’oiseaux. C’était magnifique. Au fur et à mesure, j’ai eu l’impression qu’il y avait beaucoup moins d’oiseaux », raconte-t-il. Ses collègues surnommaient ses premiers spécimens « les chalets de Gstaad » pour leur ressemblance avec les habitations chics de la station de ski suisse. « J’ai changé de style et ce n’est jamais deux fois le même », assure-t-il.

Dans son garage, transformé en atelier, plusieurs modèles sont alignés sur des étagères. Les nichoirs à mésanges sont reconnaissables à leur trou de 28-30 mm. « Pour les rouges-gorges ou rougequeues, c’est une ouverture rectangulaire », précise le retraité. Sur l’établi, deux abris à oiseaux sont en cours d’exécution: il faut compter 25 à 30 heures pour en réaliser un seul. Son tout premier nichoir, fabriqué avec de l’écorce de bouleau, est installé sur le rebord d’une fenêtre donnant sur la terrasse. « C’est le plus moche, mais chaque année, il y a une ou deux nichées », sourit-il avec satisfaction. « Quand les petits sont prêts à sortir du nid, ils pointent la tête par l’ouverture, c’est magnifique », confie-t-il.

Le palais grand-ducal a décliné… et cette année ?

Chaque début d’année, Richard Sziszka reproduit une tradition héritée de son père: envoyer une carte de voeux aux élus politiques, du maire de sa commune jusqu’au président, en passant par tous les membres du gouvernement avec un détour par la reine d’Angleterre et le pape. « En 2018, j’ai fait mieux : j’ai proposé mes nichoirs », s’esclaffe-t-il derrière ses lunettes. Le Grand Duc de Luxembourg et le roi des Belges ont décliné sa proposition, mais le retraité a reçu avec fierté une réponse favorable de l’Elysée et du prince Albert de Monaco.

Début juillet, il a franchi les grilles du palais présidentiel pour apporter son présent: un nichoir, long de 35 cm et haut de 25 cm, pesant entre 3 et 4 kilos. Avec une plaque portant l’inscription « La vallée de la Fensch », région du nord de la Moselle dont l’histoire épouse celle de l’industrie sidérurgique. Son abri à oiseaux a été installé dans les jardins de l’Elysée, près d’un chemin qu’Emmanuel et Brigitte Macron empruntent « assez souvent lors de leurs promenades », lui a-t-on assuré.

Deux mois plus tard, l’ancien sidérurgiste s’est rendu à Monaco avec trois nichoirs: un pour le couple princier et deux pour les jumeaux. « Le prince Albert m’a reçu personnellement, on a parlé de plein de choses, de la Lorraine, avec le ‘Monseigneur’ d’usage. C’est inoubliable ! Jamais je n’aurais pensé pouvoir m’entretenir avec lui….tout ça grâce à mes nichoirs », sourit-il. « Si j’ai le Vatican, après j’arrête », promet Richard Sziszka.

AFP

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