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Injures : le défenseur des animaux Armand Clesse écope de 100 euros d’amende


C'est une véritable passe d'armes qui avait eu lieu, mi-décembre, devant le tribunal correctionnel de Diekirch. (Photo : archives lq/Didier Sylvestre)

Le défenseur des animaux, qui avait notamment déclaré que les «chasseurs sont des barbares», doit également payer l’euro symbolique aux deux chasseurs qui avaient lancé la citation directe.

Le politologue et défenseur des animaux Armand Clesse (70 ans) s’était retrouvé dans le viseur de deux chasseurs. En cause, des propos tenus le 23 février 2019, lors de l’émission Background sur les ondes de RTL, l’opposant au vice-président de la Fédération luxembourgeoise des chasseurs.

«Jeeër sinn Barbaren» (les chasseurs sont des barbares), «D’Juegd ass doutmaachen, d’ass Mord well et ass geplangt» (la chasse, c’est tuer, c’est un assassinat prémédité), «D’Juegd, dat ass d’Loscht doutzemachen» (la chasse, c’est le plaisir de tuer). Voilà une partie des propos litigieux qui faisaient l’objet de cette citation directe dont était saisi le tribunal correctionnel de Diekirch. Des propos que les deux citants directs jugeaient «calomnieux» et par lesquels Armand Clesse aurait porté «atteinte à leur honneur».

«Il fait mal sans avoir tiré une seule balle.» À cor et à cri, les deux chasseurs avaient réclamé par la voix de leur avocat, Me Rosario Grasso, 2 500 euros chacun au titre du préjudice moral. Au final, le tribunal correctionnel de Diekirch leur a alloué l’euro symbolique et une indemnité de procédure à hauteur de 500 euros. Armand Clesse est aussi condamné à une amende de 100 euros. Dans leur jugement, rendu vendredi matin, les juges ont retenu l’injure (article 561-7 du code pénal).

«La chasse a un cadre légal au Luxembourg. Les chasseurs exercent dans un cadre légal. Donc les comparaisons faites par Monsieur vont trop loin», avait estimé le représentant du parquet. L’infraction de la calomnie n’était, selon lui, pas donnée, – l’imputation d’un fait précis faisant défaut. Il avait proposé subsidiairement au tribunal de retenir l’injure-délit (article 448). Mais en ce qui concerne la peine, il s’était rapporté à prudence.

«Jusqu’à la fin de ma vie pour les animaux»

La passe d’armes est loin d’être terminée. À la sortie du prononcé, Armand Clesse et son avocat Me Daniel Baulisch ont en effet annoncé interjeter appel. «J’ai 70 ans. Jusqu’à la fin de ma vie, je m’engagerai en faveur des animaux.» Le septuagénaire qui, lors du procès, avait déclaré être «l’avocat des animaux qui n’ont pas de voix» ne cache pas que «dès le départ (s)on objectif était d’aller à Strasbourg». Il compte continuer à qualifier les chasseurs d’«assassins d’animaux». Son espoir : qu’un jour intervienne une révolution éthique et qu’on adopte une autre attitude face aux animaux.

Fabienne Armborst