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Incidents Metz-Lyon : la Horda Frenetik bientôt dissoute ?


Le groupe de supporters messins est dans le collimateur. (photo RL)

Les pétards qui ont touché le gardien lyonnais Anthony Lopes sont partis du bloc de la Horda Frénétik. L’association, forcément, est dans le collimateur.

Silence, on boude Le Répu … Fidèles à ses habitudes, la Horda Frénétik a ignoré nos sollicitations, se contentant d’un communiqué pour se positionner dans l’affaire des pétards de Metz – Lyon. Sans surprise, l’association condamne «fermement ce geste incompréhensible et stupide», rappelle qu’elle «n’a jamais toléré ni encouragé l’utilisation» de pétards et ajoute : «S’il s’avère que le(s) coupable(s) sont membres de notre groupe, nous prendrons les mesures nécessaires, à savoir l’exclusion immédiate et définitive.»

Un jeune homme, un seul, non-contaminé par l’allergie médiatique du groupe et encarté depuis peu, a parlé. « J’étais au match, dit-il, mais je n’ai pas vu le lanceur, je chantais pour le but de Metz. C’est complètement débile, je suis dégoûté. La Horda, ce n’est pas ça. Moi, justement, j’ai changé de tribunes pour venir en Est, parce que j’y ai trouvé des gens sympas. Pour Lyon, on avait prévu une grève d’un quart d’heure à cause du derby et de mettre une ambiance de ouf ensuite. »

D’ordinaire, la Horda ne dédaigne pas les pétards, mais elle les aime avec un filtre, à une ou deux feuilles. Son petit côté gauchiste, dira le cliché.

Cette étiquette politique est assumée. Ici règne l’ouverture d’ailleurs : bobos et prolos, fils d’ouvriers et cadres, jeunes et anciens, se retrouvent autour d’une passion commune pour le FC Metz. Prompts à brandir des banderoles antiracistes ou contre l’homophobie. Sans oublier un solide sens de l’humour et l’esprit festif. Exemple  : pour meubler le 0-7 de Monaco, le capo avait cédé son mégaphone à des enfants et ce petit monde a continué à chanter joyeusement. L’esprit Horda veut d’abord ressembler à ça.

Vers une dissolution?

Le côté obscur existe, évidemment. Derrière des alliances plus néfastes, des rivalités historiques et cette introduction obstinée de la pyrotechnie. Comme dans tout mouvement au demeurant, la Horda n’a pas le monopole des déviances chez les ultras. «Si vous saviez le nombre de types qu’on a déjà dégagés […] car, au final, ils ne venaient pas pour les bonnes raisons», raconte un membre sur le forum officiel du FC Metz.

Certains passent encore entre les mailles. Les fautifs de Metz – Lyon, qu’ils soient affiliés ou non, fréquentaient bien le bloc de la Horda. Et si les autorités n’ont interpellé personne, deux visages, saisis sur la vidéosurveillance, font l’objet d’une identification actuellement.

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Aujourd’hui, la Horda est une association menacée. Selon L’Équipe , les dirigeants du FC Metz envisageraient de «fermer le bas de cette tribune et de demander la dissolution aux pouvoirs publics». « Toutes les pistes sont envisagées », nous a-t-on simplement indiqué.

Dans ce dossier, la marge est serrée pour le club. Depuis le début de l’affaire, le FC Metz affiche des signes de bonne volonté, de coopération, avec l’espoir de trouver une commission de discipline sensible à cette attitude volontariste. Il n’est donc pas exclu de voir s’abattre une sanction pour les actes isolés d’une poignée d’allumés. Depuis samedi et ce match arrêté, c’est une forme d’injustice collective que Metz apprend à connaître.

Christian Jougleux (Le Républicain lorrain)