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Incendie à Thionville : quatre jeunes évacuent treize personnes


Un périmètre de sécurité a été mis en place pour faciliter l’intervention des secours, qui sont restés sur place durant une partie de la journée. (Photo Delphine Dematte)

« J’ai entendu une personne crier, je n’ai pas réfléchi », quatre jeunes ont évacué treize personnes des combles en feu d’un immeuble de Thionville.

« J’étais à mon bureau, dans notre logement situé au deuxième étage, juste en dessous de la chambre où le feu s’est déclaré. Les fenêtres étaient ouvertes et j’ai entendu des gens crier qu’il y avait le feu. Nous sommes sortis en toute hâte avec ma copine et le chat. On a eu une grosse frayeur », explique Noe, 20 ans.

Pour une raison encore inconnue, mais très certainement accidentelle, un incendie s’est déclaré jeudi 22 août vers 11 h sous les combles d’un immeuble situé au 14 avenue de Douai à Thionville. Pas moins de 25 sapeurs-pompiers, venus des centres de Thionville, Yutz, Hayange, Hettange-Grande et Moyeuvre-Grande, ont été dépêchés sur place.

Treize personnes ont été évacuées notamment grâce à l’intervention de passants, et notamment quatre jeunes, qui n’ont pas hésité à casser des portes de l’immeuble et monter dans les étages pour prévenir les occupants du bâtiment.

« Pas cherché à comprendre… »

« J’ai entendu une personne crier. Je n’ai pas réfléchi ni cherché à comprendre. J’ai foncé vers les deux portes extérieures de l’immeuble qui étaient fermées et ne s’ouvrent qu’avec un badge. Du coup, mon frère, moi et un autre jeune, nous avons donné des coups de pied et de coude dedans pour les ouvrir », raconte Abdelkader, 31 ans, un Lillois en visite chez des proches qui réside sur ce quartier des Basses-Terres. Une jeune fille, sapeur-pompier volontaire qui passait par là, est venue leur prêter main-forte pour faire évacuer le bâtiment avant l’arrivée des secours.

Assis sur une bordure de trottoir, Abdelkader tient à la main une de ses baskets : en portant secours aux résidents, il s’est blessé à la cheville ; une suspicion de traumatisme qui lui vaudra un transport à la clinique Ambroise-Paré.

Alors que des agents de la police municipale dressent un périmètre de sécurité aux abords de cette artère d’où s’échappe une épaisse fumée âcre, les policiers du commissariat procèdent aux premières constatations en vue de l’enquête qui devra déterminer les causes du sinistre.

Un homme légèrement brûlé aux mains

Le locataire d’une des quatre chambres situées sous les combles, où le feu s’est déclaré, a également été pris en charge par les sapeurs-pompiers. Légèrement brûlé aux mains, l’homme a été conduit à l’hôpital Bel-Air. Deux autres personnes ont été examinées par les secours mais leur état n’a pas nécessité de transport.

Vers midi, le sinistre, bien que maîtrisé, couvait toujours dans l’isolant de la toiture. « Le feu a été maîtrisé avec deux lances mais il reste un gros travail de dégarnissage et de protection du bâtiment qui devrait nécessiter notre présence sur place durant une partie de l’après-midi », commentait le commandant des opérations.

Au final, treize personnes sont à reloger soit chez des proches, soit avec l’aide du Centre communal d’action sociale de Thionville.

« Mon cerveau a pris le dessus et j’ai foncé dans l’immeuble… »

« J’allais au cimetière avec ma maman quand on est passées devant l’immeuble. J’ai vu les fumées et je n’ai même pas réfléchi », commente la jeune Pauline, 17 ans, qui est aussi sapeur-pompier volontaire à la caserne d’Hayange depuis avril dernier. « J’ai aussitôt appelé les secours. Mon cerveau a pris le dessus. J’ai foncé dans l’immeuble et j’ai eu les réflexes de secouriste. Quand les jeunes ont réussi à casser les portes, je suis montée dans le bâtiment pour taper aux portes. Il y avait déjà de la fumée partout. J’ai vu un locataire en haut qui avait l’air complètement paniqué. Je lui ai dit de descendre rapidement. Après, il m’a raconté qu’il rentrait des courses quand il a pris les fumées et flammes en ouvrant sa porte. »

Et d’ajouter : « Quand il est arrivé en bas, j’ai vu qu’il était légèrement brûlé aux mains et aux cheveux. Ma mère avait une trousse de secours dans la voiture. J’ai pris les compresses. J’ai inondé ses bandages et une grande serviette sur ses mains en attendant que les secours arrivent. » À l’instar de ses trois courageux comparses, elle préfère rester discrète et n’en dira pas plus.

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