La 61e édition du Bazar international de Luxembourg débute ce vendredi soir. Découvrez, en huit points, ce qui fait le succès de cet évènement.
Le coup d’envoi du 61e du Bazar international de Luxembourg sera lancé ce soir. Un évènement gratuit et fédérateur qui rassemble, pour le temps d’un week-end, un peu moins de 50 nations dans deux halls de Luxexpo. Au programme, 49 stands regroupant des spécialités du monde entier et bon nombre de nouveautés. Pour cette première édition délestée des contraintes de la pandémie, nous listons avec sa présidente, Carmen Decalf, huit choses à savoir sur le Bazar.
Rendre autonomes les plus démunis
Carmen Decalf : «Notre volonté première est de soutenir les personnes les plus vulnérables en donnant priorité aux femmes, aux enfants, aux personnes âgées et aux familles. Nous avons la volonté de rendre les gens autonomes en utilisant des outils comme l’éducation, les formations professionnelles, la santé, l’inclusion sociale. En ce sens, nous essayons, par exemple, de développer des méthodes d’agriculture durable ou de former à certains métiers, avec notre soutien financier et l’aide de structures locales. Nous investissons également dans le domaine de la santé. Nous soutenons des écoles mais si les enfants n’y sont pas en bonne santé, cela ne sert pas à grand-chose.»
Plus de 1 300 bénévoles
«Nous avons en général entre 1 300 et 1 600 bénévoles chaque année. Nous avons 56 stands génériques (livres, brocantes, vêtements d’occasion…) au sein du Bazar international et 49 stands qui représentent chacun une nation. Chacun d’entre eux est géré par un groupe fixe de bénévoles qui va de 4 à 10 personnes. Ainsi, on arrive vite à 600 bénévoles fixes, avec autour d’eux entre 800 et 1 000 bénévoles présents uniquement durant le week-end pour le montage, le démontage et à la réception de la marchandise. Après une édition 2021 compliquée avec la reprise après la pandémie, 90 nouvelles personnes viennent nous prêter main-forte grâce à notre collaboration avec PwC Luxembourg, cette année.»
100 % aux associations
«On entend souvent à propos du Luxembourg que c’est un pays historiquement généreux en termes de donation. J’aimerais rappeler que notre association est entièrement composée de bénévoles. Et c’est là une de nos fiertés. Cela permet de verser la totalité de nos bénéfices aux organisations humanitaires. Il n’y a pas de frais de salaire, pas de frais administratifs… Les visiteurs doivent savoir que tout l’argent dépensé durant ce week-end sera donné aux projets humanitaires, que nous sélectionnons chaque année. Nous donnons la priorité aux structures à taille humaine où les bénévoles donnent d’eux-mêmes.»
Trois nouveaux pays
«Nous accueillons trois nouveaux pays pour cette édition. Le Kenya est de retour. Nous avions un stand consacré à ce pays, il y a quelques années. Celui-ci était très apprécié par les visiteurs. Mais les bénévoles, pour des raisons personnelles, n’ont parfois plus le temps de participer au Bazar. Cette année, une personne très dynamique a décidé de reprendre le stand. Il va ramener du café issu des plantations familiales, des thés et des produits artisanaux. Nous accueillons également la Colombie qui proposera des sacs faits en cuir et à la main, du café, des plats typiques comme les empanadas. Le stand colombien propose même « un coin pour des enfants« où les parents peuvent se détendre pendant que leurs enfants jouent, lisent et s’amusent. Enfin, l’Afghanistan va proposer de la nourriture. Pour les produits artisanaux, il est compliqué actuellement de les acheminer en raison de la situation politique là-bas. Nous ne sommes pas une organisation politique mais promouvoir la culture d’un pays qui est dans une situation difficile, c’est un geste humain qui permet de mettre en avant une culture plutôt qu’un régime.»
Présence de l’Ukraine, absence de la Russie
«Comme je le disais, nous ne sommes pas politiques. L’Ukraine va avoir un magnifique stand, mais ils ne seront pas mis en avant. Je dois veiller à ce que les 49 nations présentes puissent briller. On ne veut pas faire de différence. En revanche, la Russie ne va pas participer cette année. Chaque stand prend ses propres décisions et l’équipe de la Russie a décidé de ne pas participer à cette édition.»
28 000 visiteurs en un week-end
«Nous souhaitons atteindre les objectifs d’avant covid. Entre 2012 et 2019, nous avons eu d’excellentes années durant lesquelles nous avons pu répartir quelque 600 000 euros entre les organisations humanitaires. L’an passé, l’évènement était plus discret, plus humble, nous ne pouvions pas imaginer comment aller être la fréquentation. Finalement, nous avons eu la bonne surprise d’accueillir un grand nombre de visiteurs. Ils sont venus profiter de ce moment convivialité, de rencontre, de découverte de différents pays. Cette année, nous avons tout mis en place pour amuser, surprendre et maintenir une belle atmosphère. Nous espérons avoir entre 23 000 et 28 000 visiteurs durant le week-end. Ce qui est énorme pour une structure entièrement composée de bénévoles.»
Tous les projets sont soutenus
«La somme est divisée suivant le nombre d’associations. On ne la découpe pas à parts égales, on sélectionne les projets, que nous les connaissons parfaitement. Parfois, on donne 6 000 euros à un projet et parfois 14 000 euros à un autre. Nous nous demandons ce que nous finançons à chaque fois. Est-ce qu’on finance toute une formation? Est-ce qu’on finance l’autonomie de toute une région ? Les situations sont toutes très différentes. On essaye d’être le plus équilibré possible dans la distribution.
On soutient des projets très loin mais aussi d’autres plus près. Par exemple, pour l’Autriche, les gens peuvent se demander ce que nous allons faire dans un pays développé comme celui-ci. On soutient financièrement mais aussi moralement des familles qui vivent des drames face à des maladies comme le cancer. En offrant des petites escapades à des enfants malades, par exemple. Nous souhaitons donner une touche humaine à chacun des projets.»
Pour une première fois
«Qu’il vienne pour s’émerveiller, qu’il prenne le temps de faire le tour de tous les stands. Évidemment, certains visiteurs vont préférer un stand plutôt qu’un autre mais chaque pays est là pour représenter sa culture. C’est exaltant de découvrir la multitude de produits et de voir les ambiances que les personnes veulent créer en proposant des plats ou des boissons typiques. Je le vois avec les jeunes. Le Bazar est l’occasion pour eux de rencontrer d’autres personnes autour d’un verre. C’est un moment de partage et de convivialité. En vérité, où peut-on trouver un endroit où nous nous mettons ensemble sous le même temps pendant trois jours en harmonie? Où qu’importe la culture, la religion ou la tradition, nous sommes en harmonie. Les visiteurs adorent réaliser cela. Sortir de la routine et s’immerger parmi les différents peuples avec un but commun : celui de soutenir des projets. C’est une joie énorme d’avoir autant de retour positif grâce au Bazar.»