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Hôtel Alfa : les salariés bientôt libres ?


Depuis trois mois, les salariés de l'hôtel Alfa attendent leurs salaires. (photo archives Hervé Montaigu)

Vendredi, la justice devrait rendre son verdict concernant la mise en faillite de l’hôtel Alfa, étape cruciale pour les salariés, qui ne sont plus payés depuis trois mois.

Les salariés de l’hôtel Alfa vont enfin entrevoir le bout d’un long tunnel en fin de semaine, si le tribunal de commerce rend un verdict favorable concernant la mise en faillite de la société Alfa Hôtel SARL, l’entreprise qui gère l’activité hôtelière de l’hôtel mythique du quartier de la gare de Luxembourg.

Cela ressemble à une triste fin pour l’hôtel mais un soulagement pour les 80 employés de l’établissement ayant fermé ses portes le 15 mars dernier. Il faut dire que les salariés de l’hôtel attendent, pour la majorité, près de trois mois de salaires impayés. Trois mois vécus comme une éternité, surtout lorsqu’il faut payer ses factures en fin de mois. Après plusieurs piquets de manifestation devant l’hôtel où les salariés avaient expliqué être sans ressources, vivant sur des économies ou grâce à leur famille pour les plus chanceux, d’autres ont dû contracter des crédits afin de pouvoir terminer le mois. En tout, Rolphe Reding et sa société Alfa Hôtel SARL doivent plus de 600 000 euros en salaire net à ses employés, en plus des quelque 2,5 millions d’euros réclamés par la société Alfa Gestion, propriétaire des murs de l’établissement hôtelier.

La mise en faillite devrait donner une bouffée d’air frais aux salariés, qui, encore sous contrat, ne pouvaient pas faire valoir leurs droits auprès de l’Adem, ni accéder au marché de l’emploi sans démissionner. «On espère que le tribunal rendra un verdict favorable afin d’entamer la procédure de mise en faillite de la société Alfa Hôtel», a expliqué Romain Daubenfeld, secrétaire central du syndicat Alimentation et Hôtellerie au sein de l’OGBL. «Dès la mise en faillite prononcée, les salariés seront libérés de leurs contrats et pourront peut-être récupérer une partie des salaires impayés. D’ailleurs, l’Adem organisera par la suite une réunion d’information et il sera possible pour les salariés de toucher une avance sur les salaires impayés», a ajouté le syndicaliste.

Par contre, l’avenir autour de l’activité hôtelière reste encore très flou, puisque l’établissement ne devrait pas rouvrir ses portes avant l’année prochaine. «Je ne pense pas que les salariés pourront être repris dans l’immédiat par un éventuel repreneur. Le groupe Accor serait en discussion avec les propriétaires des murs, mais il semble que des travaux de transformation doivent être faits au sein de l’établissement», a souligné Romain Daubenfeld.

Reste encore à attendre la décision du tribunal, qui a déjà vu, lundi, les différents acteurs concernés par le litige financier et doit maintenant mesurer la pertinence d’une mise en faillite. Rendez-vous vendredi, pour la fin d’une affaire qui n’a que trop duré pour les salariés.

Jeremy Zabatta