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Hausses de prix en 2022 : les voyageurs ont payé le prix fort


Dans le secteur du voyage, les prix ont pris de l'altitude. (Photo : AFP)

Si l’on se penche sur les plus fortes hausses de prix en 2022 selon le Conseil de la consommation, on s’aperçoit que le secteur des loisirs est largement représenté. Les prix des billets d’avion, des voyages à forfait, des services d’hébergement et des camping-cars et caravanes augmentent d’environ 10%, voire s’approchent des 20%.

Le Conseil de la consommation, qui réunit les consommateurs, des organisations patronales et le gouvernement, assure la surveillance de la charte Fair Price, par laquelle la Confédération luxembourgeoise du commerce, la Fédération des artisans et l’Horesca, s’engage à ne pas profiter d’une période de forte inflation pour procéder à des hausses excessives de leurs prix.

Cette institution a rendu publiques, lundi, ses conclusions sur une année de pratique des prix et rappelle en préambule ce qui n’a échappé à personne : l’année 2022 a été marquée par une économie ayant évolué dans un environnement inflationniste.

Conséquence : sur les 68 catégories de produits et services analysées, seules 5 catégories ont échappé à l’hydre de l’inflation. Et certaines catégories se sont particulièrement illustrées, comme le montre le top 10 des hausses de prix enregistrées par le Conseil de la consommation.

Top 10 des hausses

  1. Transport de personnes par air : 19,2%
  2. Biens durables pour les loisirs de plein air : 16 %
  3. Graisses et huiles : 13,7 %
  4. Bicyclettes : 11 %
  5. Pièces détachées et accessoires : 10,7 %
  6. Service d’hébergement : 10%
  7. Voyages à forfait : 9,7%
  8. Viande : 9,5%
  9. Poisson et fruits de mer : 9,4%
  10. Produits pour l’entretien et la réparation du logement : 9,2%

Pour expliquer la forte augmentation des prix dans les transports de personnes par air, le Conseil de la consommation pointe le prix des produits pétroliers et le redémarrage en flèche postpandémique des voyages.

Pour les biens durables pour les loisirs en plein air – camping-cars, caravanes et remorques – la hausse s’explique par une demande accrue en raison de la crise sanitaire et les retards et pénuries au niveau de l’approvisionnement subis par le secteur.

Pour les graisses et huiles, ce sont les coûts de la matière première pour la fabrication des graisses végétales et le coût de l’énergie nécessaire à la fabrication qui sont en cause.

Enfin, s’agissant des bicyclettes, une forte demande combinée à des retards au niveau de l’offre ont conduit à la progression de leur prix.

Quelques baisses, quand même

Dans cet océan de hausses ont cependant surnagé quelques baisses de prix, les plus fortes concernant, comme pour les années précédentes, essentiellement les articles technologiques et électroniques, ce qui correspond à une tendance générale au niveau international.

Ainsi, les appareils de réception, d’enregistrement et de reproduction du son et de l’image ont baissé de 4,8%. Une autre baisse significative concerne les cantines, dont le prix a reculé de 3,4 %, en raison notamment de l’entrée en vigueur de la gratuité des repas de midi dans les structures d’éducation et d’accueil.

On ne s’étonne pas de trouver dans la liste des fortes hausses les viandes et fruits de mer, mais le consommateur lambda tiquera en constatant que les fruits, par exemple, n’ont pas connu une si forte augmentation de leur prix. Elle n’était que de 0,4 % en 2022.

Du reste, une récente étude de la Chambre des salariés semble mettre à mal la bonne volonté affichée par les signataires de la charte Fair Price. Cette étude analysait l’évolution des courbes concernant l’inflation, l’excédent brut d’exploitation et la rémunération des salariés.

Au terme de cette analyse, la CSL affirmait qu’il était «légitime de se demander si les entreprises profitent de l’inflation pour augmenter leurs marges bénéficiaires». Et de s’interroger : le pays se serait-il pas touché par une «inflation des bénéfices» et plus seulement une simple «inflation des coûts».