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Habitat participatif pour seniors : les premiers résidents posent leurs cartons


Chaque matin, avant même le lever du soleil, Astrid et Jeanny se retrouvent pour prendre leur café ensemble.

Les seniors engagés dans un projet d’habitat participatif à Lorentzweiler voient enfin leur rêve se concrétiser. Neuf des treize habitants de la Villa Lorenz sont déjà installés et savourent cette nouvelle vie.

Vieillir ensemble, mais chacun chez soi : voilà le concept à l’origine du projet de réhabilitation de la Villa Lorenz lancé en 2019 à Lorentzweiler par la société Nouma et le promoteur immobilier Codur. Une vision qui a séduit un groupe de seniors, prêts à se lancer dans un quotidien rythmé par les activités en commun.

Ensemble, ils ont conçu à la fois l’aménagement du bâtiment, ses fonctions, et la façon de faire vivre la communauté. Après plusieurs années d’attente, voilà leur rêve enfin réalisé : neuf des treize habitants ont emménagé cet automne et coulent des jours heureux dans ce nouveau décor.

«On attendait ça depuis longtemps»

Parmi eux, Jeanny Groebig et Astrid Lauterbach, que nous avions rencontrées à plusieurs reprises au fil du projet. Et c’est avec un grand sourire qu’elles nous ouvrent les portes de l’imposante bâtisse tout juste rénovée. «Voilà, on y est ! On attendait ça depuis longtemps», lancent-elles en chœur.

«Les premiers jours, ça ressemblait à du camping, il y avait encore des soucis d’eau chaude et je n’avais pas ma cuisine», raconte Astrid, propriétaire d’un appartement de 66 m2 aux allures de loft, au deuxième étage de la résidence.

Une période courte, mais un brin stressante, alors que leurs repères étaient bouleversés : «C’est pour ça qu’il ne faut pas attendre. Plus on est âgé, plus c’est difficile», glisse celle qui fêtera bientôt ses 70 ans. Son chat a fini par s’acclimater, et elle aussi, aux côtés de Jeanny, installée juste un étage en dessous. «Tous les matins, vers 5 h, on prend notre café toutes les deux, c’est devenu notre petit rituel», confie-t-elle.

Alors qu’elles vivaient seules auparavant, avec un sentiment d’isolement, les deux amies disent avoir trouvé la sérénité dans leur nouvel environnement. «Mon quotidien n’a pas changé, mais aujourd’hui, je suis entourée de gens qui veulent échanger avec moi. Et ça me remplit de joie», rapporte Jeanny, 68 ans. Idem pour sa voisine, qui décrit un climat rassurant, elle qui se sentait vulnérable, seule dans sa grande maison.

Tout le monde n’est pas encore arrivé, et les espaces communs sont encore vides, ce qui n’empêche pas les habitants de partager spontanément des moments de vie. Grâce à un groupe de discussion sur une messagerie instantanée, les invitations fusent : «L’une prépare un chili et demande qui a envie de la rejoindre, d’autres apportent des gâteaux à partager dans la salle commune, on s’invite à boire un verre», liste Astrid. «C’est une joie de rentrer à la maison désormais.»

Et l’entraide est aussi facilitée, maintenant que les deux amies vivent sous le même toit : «Je m’occupe de son chat quand elle est absente, tandis qu’elle m’emmène à mes rendez-vous médicaux», abonde Jeanny. «On est devenues plus proches depuis l’emménagement.»

Aujourd’hui, je suis entourée. Et ça me remplit de joie

Pour organiser la vie de la résidence, des réunions ont lieu toutes les deux semaines, et les décisions se prennent collectivement. Avec l’installation, l’ordre du jour est largement occupé par les derniers réglages et finitions en ce moment, mais Astrid et Jeanny comptent bien rappeler au groupe que l’ameublement des espaces partagés ne doit pas tarder davantage.

«Avec cette salle ouverte à tous, les échanges seront encouragés. C’est comme ça que naissent de nouveaux projets. On a un petit budget alloué pour l’aménagement, il faudra qu’on décide comment utiliser ces locaux», détaillent les résidentes.

Chacun s’est vu attribuer des responsabilités et le travail se fait en groupe : certains s’occupent des contacts avec le promoteur, d’autres de la gestion des déchets dans l’immeuble, d’autres encore sont chargés des pièces partagées, de l’extérieur ou de la convivialité. Autant de sujets pour occuper les futures conversations de ce groupe déjà bien soudé.

Les seniors à la loupe

L’université pourrait bientôt lancer une étude pour mieux cerner les besoins des seniors au Luxembourg, en collaboration avec l’association Beienhaus.

Celle-ci se réunit tous les premiers jeudis du mois lors d’un café-rencontre destiné à tous les intéressés par l’habitat participatif pour seniors. Le 1er février, rendez-vous à 17 h au café littéraire Le Bovary à Weimerskirch.

beienhaus.lu

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