Donald Trump a annulé un voyage à Copenhague et une rencontre prévue avec la Première ministre danoise car celle-ci ne souhaite pas vendre le Groenland aux États-Unis, une annonce suscitant une nouvelle fois la stupéfaction au Danemark où même la reine a fait part de sa « surprise ».
La visite au Danemark du président américain prévue début septembre a tout simplement « été annulée à ce stade », a expliqué mardi un porte-parole de la Maison-Blanche, quelques instants après une série de tweets de son locataire.
À Copenhague, la Maison royale, à l’origine de l’invitation de Donald Trump , a exprimé sa « surprise », dans un commentaire écrit transmis à la télévision publique DR.
L’ensemble de la classe politique s’est pour sa part dite stupéfaite. « La réalité transcende la fiction (…) cet homme est imprévisible », a twitté Martin Østergaard, chef de la gauche radicale et membre de la majorité parlementaire.
« Sans aucune raison Trump considère qu’une partie (autonome) de notre pays est à vendre. Ensuite il annule de manière insultante une visite que tout le monde était en train de préparer. Est-ce que des morceaux des États-Unis sont à vendre? L’Alaska? », s’est insurgé sur Twitter le conservateur Rasmus Jarlov, « merci de montrer plus de respect ».
« Le Danemark est un pays très spécial avec des gens incroyables mais étant donné les commentaires de la Première ministre Mette Frederiksen, selon lesquels elle n’aurait aucun intérêt à discuter de l’achat du Groenland, je vais repousser notre rencontre prévue dans deux semaines à un autre moment », a lancé Donald Trump. « La Première ministre a été en mesure de faire l’économie d’argent et d’efforts pour les États-Unis et le Danemark en étant si directe. Je la remercie pour cela et ai hâte de reprogrammer à un moment dans le futur » cette rencontre, a poursuivi le milliardaire républicain.
Cette annonce intervient dans une séquence diplomatique importante pour le dirigeant américain qui doit bientôt s’envoler pour la France, où il assistera au sommet du G7 à Biarritz, du 24 au 26 août. Aux côtés des autres leaders des grandes puissances mondiales, il pourrait encore jouer les trouble-fêtes, tant les sujets de discorde se multiplient entre les États-Unis et ses alliés traditionnels.
«Grosse transaction»
En fin de semaine dernière, la presse américaine avait révélé que Donald Trump s’était renseigné sur la possibilité pour les États-Unis d’acheter le Groenland, immense territoire autonome rattaché au Danemark qui compte quelque 56 000 habitants.
Si cette idée avait d’abord fait sourire certains, ce dernier rebondissement montre, une nouvelle fois, la capacité du 45e président américain à casser les codes de la diplomatie traditionnelle.
Le week-end dernier l’ancien homme d’affaires new-yorkais avait confirmé de vive voix s’intéresser au Groenland en qualifiant devant la presse cette éventuelle transaction de « grosse transaction immobilière », qui serait « stratégiquement intéressante ».
Donald Trump avait pourtant assuré dimanche que cette visite n’était « pas du tout » liée à son ambition territoriale.
De leur côté, les autorités locales n’ont pas apprécié cette convoitise de l’ex-magnat de l’immobilier. « Le Groenland est riche en ressources précieuses (…). Nous sommes prêts à faire des affaires, pas à vendre » le territoire, avait réagi vendredi le ministère groenlandais des Affaires étrangères.
Le Groenland est une gigantesque île arctique, grande comme quatre fois la France et riche en ressources naturelles (pétrole, gaz, or, diamant, uranium, zinc, plomb).
C’est le deuxième soir d’affilée que le dirigeant républicain mentionne sur Twitter la question de l’achat du Groenland.
« Je promets de ne pas faire ça au Groenland! », avait écrit lundi le milliardaire, non sans humour, dans un tweet accompagné d’un photomontage montrant son immense hôtel aux vitres dorées de Las Vegas s’élever au milieu d’un paysage bucolique du territoire danois.
— Geraldo Rivera (@GeraldoRivera) August 20, 2019
AFP