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Gare de Luxembourg : «Le chantier le plus important de l’histoire des CFL»


Selon François Bausch, le ministre de la Mobilité et des Travaux publics, et les CFL, les principaux travaux de la refonte globale du réseau ferroviaire national seront terminés d’ici 2028. (Photo : fabrizio pizzolante)

Basée sur la gare de Luxembourg, au croisement de toutes les lignes, la refonte du réseau ferroviaire devrait s’achever en 2028. D’ici là, les premiers travaux portent déjà leurs fruits.

Où en est le chantier de la gare de Luxembourg, présenté comme «la refonte du siècle» par les CFL? Pour répondre à cette question, un point presse était organisé hier par les CFL et le ministre de la Mobilité et des Travaux publics, François Bausch. Depuis leur lancement en 2018, les travaux bouleversent parfois le quotidien des usagers, entre les retards, les fermetures de voies et les bus de substitution.

Cinq ans plus tard, «on en voit le bout», annonce François Bausch, depuis l’un des deux quais récemment construits pour l’extension de la gare de Luxembourg. Au centre du réseau ferroviaire national en forme d’étoile, cette dernière accueille, en moyenne, 90 000 voyageurs et 1 000 trains par jour. Cette densité sur les rails est telle qu’elle ne permettait pas de proposer une circulation sans encombre et sans retards.

Alors, afin de fluidifier le trafic, les quais V et VI offrent quatre voies supplémentaires : les 11 et 12, déjà utilisées, et les 13 et 14, qui seront opérationnelles en fin d’année. «On voit déjà les effets sur le trafic, il y a moins de retards», assure Henri Werdel, le directeur de la gestion infrastructure aux CFL. Ce désengorgement avait notamment commencé à la suite de la reconfiguration de la partie nord de la gare, entamée en 2021.

Depuis, les CFL constatent que «les temps de retard cumulés par semaine ont été divisés par deux ou trois». Pour les trains entre Rodange et Troisvierges, le retard est passé de 62 à 21 minutes, de 16 à 6 minutes pour ceux en provenance de Diekirch et de 27 à 13 minutes depuis Wasserbillig. Une première victoire pour François Bausch : «On a fait un super travail. C’est le chantier le plus important de l’histoire des CFL et on n’a presque pas perdu de temps, alors qu’il a eu lieu pendant la pandémie et que la circulation n’a pas été coupée.»

En 2028, 50 % de places en plus

L’un des chantiers les plus importants, encore en cours, concerne la ligne Luxembourg – Bettembourg, «le tronçon le plus fréquenté du réseau». Pour un coût de 292 millions d’euros, la nouvelle ligne et ses deux voies de 7 km devraient être en service partiel en 2027. Cette extension permettra la séparation complète de l’exploitation des lignes 90 (Luxembourg – Metz – Nancy) et 60 (Luxembourg – Esch-sur-Alzette – Rodange).

Les trains en direction de Nancy et le TGV circuleront sur la nouvelle voie, tandis que la ligne 60 restera sur la ligne existante. À partir de 2028, il y aura huit trains par heure, hors TGV, sur la ligne 90, ainsi que deux trains directs Volmerange-les-Mines – Dudelange – Luxembourg par heure.

«Le but est aussi de mieux aiguillier les trains entre le nord et le sud, afin d’éviter qu’un train attende derrière un autre» explique Henri Werdel. Pour ce faire, les voies 9 et 10 en gare de Luxembourg seront dédiées aux trajets entre Rodange et Troisvierges. Un corridor pensé pour limiter les croisements et les goulots d’étranglement. Toujours afin de mieux connecter le pays, la ligne Pétange – Dommeldange sera prolongée jusqu’à Mersch, grâce à un nouveau pôle d’échange opérationnel en septembre prochain.

En 2028, grâce à l’allongements des quais, les CFL pourront également proposer 50 % de places assises en plus, en mettant en circulation des trains plus longs à neuf caisses. Un apport considérable pour le Plan national de mobilité, fixé à l’horizon 2035.

C’est dans le cadre de ce dernier que seront réalisés des travaux afin de renforcer plusieurs lignes. En termes de train par heure, le chiffre passera à six pour Luxembourg – Ettelbruck et quatre pour Ettelbruck – Diekirch, Luxembourg – Trèves et Volmerange-les-Mines – Bettembourg. En 2035 encore, le temps de trajet entre Differdange et la capitale devrait diminuer de 15 minutes. Toujours est-il qu’«en 2028, les grands travaux sur le réseau seront terminés et la gare de Luxembourg sera désengorgée. Ce sera une gare de passage avec plus de capacités», résume François Bausch.

L’intérieur de la gare fait aussi partie de ce chantier global. Après la nouvelle passerelle et le prolongement du souterrain nord construits en 2021, une deuxième entrée souterraine depuis Bonnevoie est prévue aux alentours de 2030. Pour la création d’un nouveau bâtiment voyageurs de ce côté de la gare, «on verra plus tard», a fait savoir François Bausch, qui avait déjà évoqué le sujet.