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[Gardiens de la nature] Environnement : les rendez-vous mondiaux de 2025


L’ONU a fait de 2025 l’année internationale de la préservation des glaciers. Leur fonte est un témoignage fort des effets du changement climatique. (photo AFP)

Climat, biodiversité… les défis à relever ne manquent pas pour les années à venir. Et se cacher les yeux n’atténuera pas la portée de l’urgence. Voilà un tour rapide de ce qui nous attend en 2025.

Le constat

On ne l’a pas forcément senti depuis le Luxembourg, mais 2024 a été l’année la plus chaude depuis le début de l’ère industrielle. Que les climatosceptiques remettent en question ce constat ne change rien à la donne. Selon l’Agence météorologique mondiale (OMM), qui dépend de l’ONU, la température moyenne annuelle sur le globe a augmenté de 1,54 °C depuis les temps préindustriels. Dans son rapport annuel (publié en novembre 2024), l’OMM a sonné « l’alerte maximale face au rythme effréné du changement climatique ».

Le hasard n’y est pour rien puisque les dix dernières sont les dix plus chaudes. Autant dire que les ambitions portées lors des Accords de Paris (2015) ont du plomb dans l’aile. L’échec, dans ses grandes largeurs, de la COP29 sur le changement climatique tenue à Bakou en décembre, qui a démontré à quel point les décideurs regardent ailleurs, enfonce encore davantage le constat d’un attentisme qui ne résoudra aucun problème.

Les effets du dérèglement climatique ont entraîné des répercussions tragiques ces derniers mois en Europe. Inondations à Valence, cyclone à Mayotte, sècheresse qui remet en question les pratiques agricoles autour de la Méditerranée : les épisodes se succèdent et leur fréquence ne diminuera pas, au contraire.

2025 : année des glaciers

Les Nations unies ont désigné 2025 comme l’année internationale de la préservation des glaciers. Le but sera de sensibiliser le monde au rôle essentiel des glaciers, de la neige et de la glace dans le système climatique et le cycle hydrologique. Des actions seront menées pour illustrer les conséquences économiques, sociales et environnementales des changements imminents dans la cryosphère de la Terre (là où l’eau se trouve sous forme solide, principalement sous forme de glace), et viseront à partager les meilleures pratiques et connaissances, notamment par rapport aux questions liées à la fonte accélérée des glaciers et à ses conséquences.

L’année dernière, le Venezuela a perdu son dernier glacier, mais il n’est pas nécessaire de partir aussi loin pour visualiser le recul des glaciers. Le plus grand d’Europe, le glacier d’Aletsch, en Suisse, a perdu 3,5 kilomètres de glace depuis 50 ans. Dans la même période, son épaisseur moyenne a diminué de 50 mètres, soit la hauteur d’un immeuble de 20 étages. Et toutes les observations montrent que la fonte s’accélère.

Le glacier de Tignes, en France, perd un mètre d’épaisseur chaque année, ce qui remettra bientôt en cause la pratique du ski sur ses pentes. Entre 1982 et 2019, il a perdu un tiers de sa surface et deux tiers de son volume. Selon son exposition, la hauteur de glace a diminué de 10 (au nord) à 70 mètres (au sud). Les scientifiques pensent que le glacier pourrait disparaître complètement dès 2060.

Nouveaux plans climat

Les pays signataires des Accords de Paris doivent mettre à jour leur plan climat tous les cinq ans. Ils devront donc le faire en février 2025, avant la COP30 (lire plus loin). Ceux-ci vont porter sur l’horizon 2035 et devront être encore plus ambitieux. Mais le souvenir des pourparlers particulièrement pauvres qui se sont tenus à Bakou lors de la COP29 laisse dubitatif.

À ce jour, seuls les Émirats arabes unis, le Brésil et les États-Unis (dans les derniers jours de la présidence Biden) ont remis leurs plans climat à l’ONU. Et tous ont été jugés insuffisants par les scientifiques experts du climat. La crainte de voir de nombreux pays (comme la Chine) attendre de voir ce que feront les USA version Trump est très élevée. Une telle attitude aurait pour conséquence une longue période d’inaction.

L’optimisme n’est pas le premier sentiment qui prévaut, puisque jusqu’à présent, non seulement les promesses des États étaient largement insuffisantes pour limiter l’augmentation du réchauffement, mais elles n’étaient même pas tenues. Alors qu’à Bakou, seul un accord de 300 milliards de dollars pour soutenir les efforts des pays du sud avait pu être trouvé, il en faudrait 1000 de plus pour commencer à travailler utilement. Un objectif qui, aujourd’hui, paraît inatteignable, même si depuis les Accords de Rio (1992), le Brésil a déjà prouvé son efficacité lors des négociations climatiques et environnementales.

Le Brésil accueillera la COP30 qui se déroulera au cœur de l’Amazonie. Photo : afp

La COP30 en Amazonie

C’est à Belém, une candidature présentée par le président brésilien Lula, que se tiendra la prochaine COP sur la biodiversité. Dix ans après les Accords de Paris, le symbole de cette organisation aux portes de la forêt amazonienne est fort. Mais le Brésil sera aussi le troisième hôte successif à accueillir une COP qui accroît sa production pétrolière (après les Émirats arabes unis et l’Azerbaïdjan), ce qui pose question.

La grande question concernera l’attitude des États-Unis. Donald Trump donnera-t-il la moindre importance à ces grands rendez-vous internationaux? Si ce n’était pas le cas, la possibilité de signer des accords fermes aux conséquences substantielles sera très faible.

Une conférence pour l’océan

Organisée par les gouvernements de la France et du Costa Rica, la troisième Conférence des Nations unies sur l’Océan (UNOC 3) se tiendra à Nice, du 9 au 13 juin 2025. Son thème sera « Accélérer l’action et mobiliser tous les acteurs pour conserver et utiliser durablement l’océan ».

À la manière des COP, elle regroupera une quantité d’acteurs (États, ONU, organisations intergouvernementales, ONG, institutions financières internationales, organisations de la société civile, institutions universitaires, communauté scientifique, secteur privé, organisations philanthropiques, peuples autochtones, communautés locales…) et essaiera de mettre en place des solutions concrètes qui permettront de conserver et utiliser durablement l’océan, les mers et les ressources marines.

Et au Luxembourg ? Réponse la semaine prochaine

Durant les semaines prochaines, nous ferons le point sur ce qu’il se passera en 2025 au Luxembourg pour la protection de la nature, de la biodiversité et du climat. Nous interrogerons les administrations gouvernementales, mais aussi les syndicats communaux et les ONG sur les actions qu’ils mèneront au cours des douze prochains mois.