Filipe Costa, vice-président du FCD03 en charge du futsal, annonce l’instant unique à ne pas rater, cette semaine, à Palma.
Le FC Differdange a atterri en Espagne, sur l’île de Palma de Majorque, pour écrire une nouvelle page de son histoire, lui qui rêve de rentrer dans le top 16 européen et de s’installer dans le grand monde… peut-être pour la dernière fois.
C’est un gros déplacement, un tour préliminaire de Ligue des champions?
Filipe Costa : C’est 14 joueurs plus 4 autres non convoqués, une dizaine de membres du staff, une dizaine de personnes du comité… On sera une grosse quarantaine sur place et pas mal de supporters, vu les tarifs des vols, ont prévu de venir nous supporter sur le match de dimanche, qui est un peu une finale pour nous, contre les Hongrois d’Haladas. C’est une occasion unique.
Vous nous résumez le système?
La saison passée, nous étions dans l’un des groupes à quatre d’une qualité moindre où seul le vainqueur accède au tour suivant. Cette année, nous sommes trois à passer. Donc il y a le champion d’Europe en titre, Palma et, historiquement, l’une des meilleures équipes du monde, le Kairat Almaty. Et ça se jouera après entre Haladas et nous. Une équipe contre laquelle on a une revanche à prendre parce que la dernière fois qu’on les a joués, il y a e petite histoire de racisme. Donc on va bien préparer ça en essayant de ne pas être ridicules sur les deux premières rencontres, mais ce sera dur : ce sont des équipes pleines de Brésiliens, d’Argentins, d’Espagnols…
Concrètement, affronter Almaty et Majorque, c’est une peu comme si vos collègues du foot de prairie jouaient le Real Madrid et Manchester City?
Oui, grosso modo puisque sur le papier, Palma, c’est la meilleure équipe du monde, même si c’est le premier champion d’Europe qui n’est pas champion de son propre pays. Mais regardons la réalité en face : c’est plus simple de monter en futsal un projet qui tienne la route, qu’en football. Les efforts à fournir, notamment financiers, sont moindres. Mais le futsal, par contre, ce n’est pas comme le football : les chances d’exploit, de miracle, sont moins élevées. La saison passée, on s’est rendu compte un peu tard qu’on avait peut-être une équipe digne du top 8. Anderlecht, qui joue la finale contre Palma – et qui a recruté fort cette saison pour y retourner mais contre qui on vient de perdre 4-2 en amical –, on les a tués chez nous, l’an passé.
On n’en a pas encore vraiment parlé, mais la saison prochaine, au futsal, à Differdange, on voudra travailler un peu plus avec les locaux
Et l’équipe differdangeoise de cette saisons est…
… elle est différente. Nous avons perdu trois internationaux paraguayens mais recruté leurs doublures là-bas. Mais ils ne sont arrivés que depuis trois semaines. Du coup, on sera peut-être un peu plus faibles de ce côté mais au contact des joueurs sud-américains, la saison passée, nos locaux ont acquis un rythme fou et on voit la différence chez eux. Le niveau est plus homogène.
C’est un gros investissement de tenter sa chance?
On reçoit 10 000 euros de la part de l’UEFA, qui permettent à peine de couvrir les frais de déplacement. Ce n’est rien du tout, comparé aux centaines de milliers d’euros que notre équipe de foot a par exemple reçu pour son déplacement à Maribor. Bon, après, Palma s’occupe de loger les gens sur place, à hauteur de 28 personnes mais il reste encore plein de faux frais. Grosso modo, ça nous coûte 20 000 à 30 000 euros supplémentaires. Heureusement, la FLF nous a subventionnés alors un grand merci à elle! Mais si on passe et que, par exemple, on doit aller jouer au Kazakhstan, moi je fais comment rien que pour emmener les joueurs là-bas? J’ai une bonne relation avec le gars de l’UEFA qui se charge du futsal et quand on en parle, il me dit qu’il y a d’autres priorités de développement, comme le football féminin par exemple…
C’est un peu désespérant?
Oui, c’est pour ça que cette année, on se concentre aussi un peu plus sur le football. D’ailleurs, on n’en a pas encore vraiment parlé, mais la saison prochaine, au futsal, à Differdange, on voudra travailler un peu plus avec les locaux. Parce que cet investissement qu’on fait, finalement, ne nous rapporte rien. On dépense plus que ce qu’on reçoit. À chaque fois, il faut être subventionné et courir après. C’est usant.
Vous voulez dire que pour passer un tour, c’est peut-être la dernière chance?
Grosso modo, oui, c’est l’année ou jamais. Je ne sais pas si c’est un « last ride« (NDLR : un dernier galop), mais on y va surtout pour valoriser le nom du club et vivre un truc comme on n’en revivra peut-être plus, parce que l’expérience financière est catastrophique. Et que dans le sport, tout est question d’argent, alors…