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Cycliste mordu par un chien : «Kiko n’est sans doute pas une bête assoiffée de sang»


«Kiko n’est sans doute pas une bête assoiffée de sang», mais, constate le juge, «vos chiens semblent être allergiques aux cyclistes». (Photo : archives lq)

Le petit chien a-t-il eu peur du cycliste sur son vélo au point de le mordre ? Sa dog sitter est accusée de ne pas avoir pu l’empêcher de planter ses crocs dans le mollet du cycliste.

Kiko n’a rien d’un molosse. Ce «mignon petit chien» de 7 kilogrammes a pourtant mordu un cycliste qui a croisé sa route et celle de ses copains canins. Aujourd’hui, le cycliste et la dog sitter de Kiko se rejettent la responsabilité de l’attaque qui a valu une belle frayeur aux protagonistes de ce fait divers.

Dorthe et une amie se promenaient avec une dizaine de chiens sur un étroit chemin forestier près de Neuhäusgen, le 11 août 2022, quand un cycliste est arrivé derrière la petite troupe. «Quand j’ai vu le cycliste arriver, je lui ai demandé de s’arrêter. J’avais dix chiens, deux chiens n’étaient pas en laisse. J’ai vu qu’il arrivait sur nous. Il était impatient. Il aurait pu me laisser le temps de m’écarter avec les chiens», se souvient la dog sitter. «Il a touché le plus petit avec le pied en passant.» Elle aurait également été touchée au passage.

Le cycliste, lui, dit qu’il s’est arrêté au milieu de ce qui lui a paru être une meute de chiens, avant de se faire mordre au mollet. «Les chiens étaient excités. Elle ne les contrôlait pas», raconte la victime présumée qui ajoute que Dorthe l’a insulté. «Elle m’a accusé de m’être mal comporté» et «a refusé de croire que j’avais été mordu». Il se souvient avoir vu la sexagénaire lui faire de grands signes, mais comme elle, il est persuadé de n’avoir rien à se reprocher. «Elle avait l’air dépassée par le nombre et ne leur a, à aucun moment, donné d’ordre ou essayé de les rassembler», ajoute-t-il. « Elle n’a pas dit « Sitz! » et les chiens ne se sont pas assis tous ensemble», lance le président de la 7e chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg, reconnaissant toutefois que Dorthe aurait dû «redoubler de vigilance, car il ne s’agissait pas de ses propres chiens».

Dorthe affirme avoir porté une ceinture à laquelle étaient attachées les laisses des chiens. Son amie qui n’a pas assisté à l’altercation avec le cycliste confirme. «Je la suivais à distance avec mon propre chien parce que le chemin était étroit. Le cycliste a fait marcher la sonnette de son vélo. J’ai crié à Dorthe qu’un vélo arrivait. Il a presque touché la truffe de mon propre chien», raconte le témoin. «Mon chien s’est mis à aboyer. J’ai pris quelques minutes pour le rassurer. Ses aboiements ont dû alerter les autres chiens qui ont pris peur.» Elle n’a pas vu si le cycliste a touché un des chiens ou son amie et ne se souvient plus si tous les chiens étaient tenus en laisse ou pas. «J’ai juste vu qu’il a continué malgré les avertissements de Dorthe.»

«Allergiques aux cyclistes»

Après l’incident, la dog sitter ne se serait pas montrée très coopérative avec le cycliste. «J’ai voulu savoir si les chiens étaient vaccinés contre la rage», explique le cycliste qui a été quitte d’un passage au service des maladies infectieuses du CHL. «Elle n’a pas réagi à ma demande, ni à celle de la police qui lui a demandé de lui remettre les certificats de vaccination des chiens.» «Les chiens sont vaccinés. Je voulais le faire mijoter un peu parce qu’il s’est conduit de manière irresponsable», a répondu la prévenue. «Tant mieux s’ils n’ont pas la rage, il ne manquerait plus que le cycliste se mette à mordre des chiens!», s’est amusé le juge.

«Kiko n’est sans doute pas une bête assoiffée de sang», mais, constate-t-il, «vos chiens semblent être allergiques aux cyclistes». Dorthe a déjà été condamnée par le tribunal de police pour des faits similaires. L’avocate de la prévenue a une autre explication pour les morsures, le cycliste qui s’est porté partie civile, «ne s’est pas comporté de manière adéquate ou respectueuse». «Les deux cyclistes avaient le même profil. Ils étaient arrogants», constate-t-elle après avoir cité des articles de la loi de protection des animaux, dont un qui stipule qu’il est interdit d’exiger l’agressivité d’un animal et «de lui faire causer des douleurs, des souffrances, des angoisses, des dommages ou des lésions».

La loi du 9 mai 2008 relative aux chiens stipule que tout chien doit être tenu en laisse, notamment «sur les terrains de sport, les pistes cyclables et les parcours sportifs» et que «dans tout autre endroit, les détenteurs de chiens sont obligés de garder leur chien sous contrôle et de le reprendre en laisse en cas de besoin», a rappelé la représentante du parquet. Les faits se sont produits sur un chemin forestier, donc Dorthe aurait dû être en mesure de contrôler ses chiens afin que «ce type de faits ne se reproduise plus». «J’ai du mal à comprendre cette récidive. La peine d’amende n’a rien apporté la première fois, mais une peine de prison serait une peine trop élevée pour la nature de ces faits. Du travail d’intérêt général serait plus approprié», a requis la magistrate.

Le prononcé est fixé au 16 novembre.

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