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Fusion SES/Intelsat : des craintes pour les employés de Betzdorf


SES, opérateur luxembourgeois de satellite, a affiché un bénéfice en hausse en 2019 (crédit : SES)

La possible fusion entre SES et le groupe de satellites luxembourgeois Intelsat inquiète le syndicat de l’OGBL, qui craint pour l’avenir des salariés luxembourgeois.

C’est officiellement une « réorganisation interne », qui commence à inquiéter les syndicats de l’OGBL. Depuis plusieurs mois, des rumeurs circulent concernant une éventuelle fusion entre SES et le groupe luxembourgeois Interlsat. La direction de SES semble avoir essayé de préparer le terrain, en se lançant dans un nouveau processus de réorganisation de grande envergure : une « transformation en profondeur » avec pour but de devenir une « organisation axée sur le marché » qui soit « adaptée à son objectif ».

Au cours des dernières semaines, des salariés — principalement des cadres moyens et supérieurs — se sont vu proposer progressivement de nouveaux postes, mais également des départs à l’amiable.

Pour rappel, le groupe de satellites basé au Luxembourg a traversé une période assez trouble ces dernières années, avec plusieurs petites et grandes réorganisations, dont un dernier programme majeur de restructuration en 2020 qui a abouti à la conclusion in extremis d’un plan de maintien dans l’emploi (PME) en août 2020 et au renouvellement de ce PME en 2022 (celui-ci arrivera à échéance le 31 août 2023).

650 emplois à Betzdorf

Une cinquantaine de salariés (sur les 650 que comptent actuellement l’entreprise) ont ainsi pu être sauvés à l’époque et le sont encore aujourd’hui grâce à la négociation de ce PME, qui prévoit, d’une part des mesures de redéploiement en interne vers des postes vacants (actuels et futurs), et d’autre part, la mise en place d’instruments étatiques tels que la préretraite-ajustement, l’aide temporaire au réemploi et l’aide à l’embauche.

De ce fait, la participation étatique n’est pas négligeable dans ce processus de réorganisation. « Ceci n’a toutefois pas empêché SES d’ouvrir une filiale à Bucarest en 2020 et de faire rapidement monter en puissance ses activités en Roumanie, alors même que l’État supporte financièrement des mesures de sauvegarde de l’emploi au Luxembourg », souligne l’OGBL dans un communiqué ce lundi, notant au passage que « les activités menées en Roumanie auraient très bien pu être localisées au Luxembourg, sachant qu’à Betzdorf, il ne manque ni de place, ni de personnel. »

Les syndicats appellent donc le Premier ministre, Xavier Bettel, à « prendre ses responsabilités » et à sécuriser les emplois sur le site de Betzdorf. L’État dispose de 33,3% des droits de vote au sein du conseil d’administration de SES et « des garanties doivent donc être exigées afin qu’il n’y ait pas de réduction de personnel et que SES reste majoritaire dans la nouvelle entité dont la fusion accouchera », estime l’OGBL.

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