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Frank Schneider extradé vers les Etats-Unis : «le gouvernement luxembourgeois n’interviendra pas»


«La seule option qui me reste est le plaidé coupable. Je ferais n'importe quoi pour ma famille, mais en tant qu'être humain, je ne peux pas plaider coupable pour quelque chose que je n'ai pas fait». (Photo : didier sylvestre)

Il aura tout tenté. Après le rejet de son pourvoi devant la chambre criminelle de cassation, l’ancien numéro 3 des services de renseignement luxembourgeois, Frank Schneider, a écrit une lettre ouverte à Xavier Bettel, afin que le gouvernement luxembourgeois empêche son extradition vers les États-Unis. Une demande aussitôt refusée.

C’était presque une demande désespérée, un dernier recours. «Mon appel, ma prière auprès de vous, monsieur le ministre d’État, vient non seulement d’une situation désolante, mais aussi de la conviction que vous me comprenez. J’ai besoin de mon pays, de ma famille et j’ai besoin de vous», avait fait savoir Frank Schneider, dans une lettre ouverte destinée à Xavier Bettel et publiée ce jeudi.

L’ex-agent des services luxembourgeois, recherché par la justice américaine dans une affaire de cryptomonnaie frauduleuse, doit en effet être extradé de la Lorraine, où il réside actuellement, vers les États-Unis, pour y être jugé.

Une décision qu’il rejette en bloc, clamant son innocence : «Je ne peux pas aller en Amérique. Le système judiciaire américain ne me permet pas de prouver mon innocence. Je n’ai pas 6-8 millions de dollars pour financer une défense qui aurait une petite chance de succès», affirme-t-il. «La seule option qui me reste est le plaidé coupable. Je ferais n’importe quoi pour ma famille, mais en tant qu’être humain, je ne peux pas plaider coupable pour quelque chose que je n’ai pas fait».

L’ancien espion du SREL, acquitté au Luxembourg en 2020, souhaitait donc une «intervention luxembourgeoise», ne doutant pas que la France tiendrait «certainement compte des intérêts nationaux fondamentaux de notre pays si vous le demandiez». Une demande qui, à peine formulée, a été balayée d’un revers de la main par Xavier Bettel ce vendredi matin.

Accusé de fraude et blanchiment

«Le Premier ministre et le gouvernement luxembourgeois n’ont aucune possibilité légale d’empêcher l’extradition d’un citoyen luxembourgeois qui ne se trouve pas sur le territoire luxembourgeois. Dans ce cas, c’est le gouvernement français qui prend la décision souveraine d’extrader ou non la personne concernée. Cette décision peut être contestée devant les juridictions compétentes et en dernier ressort devant le Conseil d’État, la plus haute juridiction administrative de France. Le gouvernement luxembourgeois ne remet pas en cause cette procédure et respecte l’État de droit français et n’interviendra donc pas.», a tranché le Premier ministre dans une réponse à une question parlementaire.

Pour rappel, Frank Schneider est ici accusé de fraude et de blanchiment dans l’affaire «OneCoin», une affaire de cryptomonnaie frauduleuse qui a permis d’escroquer ses utilisateurs de plusieurs milliards de dollars entre 2014 et 2019. Considérée en décembre 2019 par The Times comme «l’une des plus grandes escroqueries de l’histoire», le système reposait sur une pyramide de Ponzi, les investisseurs étant rémunérés avec les fonds apportés par les nouveaux entrants. Le préjudice s’élèverait à des milliards de dollars.

Le Luxembourgeois de 51 ans est donc mis en accusation aux États-Unis pour «complot en vue de commettre une fraude électronique» et «un délit de blanchiment», avait indiqué en novembre 2021, son avocat, Me Marsigny. Selon ce dernier, Frank Schneider a «découvert» lors de son interpellation le 29 avril par la brigade de recherche et d’intervention (BRI), alors qu’il circulait à deux kilomètres de la frontière luxembourgeoise, qu’il avait été inculpé le 24 septembre 2020 «par le bureau du procureur de New York» dans cette affaire.

5 plusieurs commentaires

  1. Abdel bo quelotte i ben voilà il habite joudreville près de piennes il touche des onecoīne New York le réclame le FBI est venu l arrested à joudreville voilà faut au couillon quand ont a pas le sou voilà

  2. El quelotte de dialogue i ben oui ou non. Et Bein voilà il devant la court house de New York il avait resté tranquille à joudreville près de piennes 54 voilà pourquoi

  3. Manifestement, M. Bettel n’ pas lu « Le piège américain » de Pierucci.
    S’il l’avait fait, il aurait accédé à la demande de Frank Schneider.

  4. Monsieur Bettel, vous voir réagir de nouveau aussi vite, me fait me demander ce que Monsieur Frank Schneider a bien pu vous faire pour que vous réagissiez de la sorte. J’ai honte pour mon pays, j’ai honte pour mon Premier Ministre ainsi que pour toute la classe politique qui n’a cessé de regarder la pointe de leurs chaussures dès que le nom de Monsieur Schneider ne tombe. Aussi aurais-je apprécié que notre Ministre des affaires étrangères ainsi Madame la Ministre de la justice s’occupent autant des nôtres que de tous les autres. Mis à part la personne privée Frank Schneider, comment est-ce possible que le Luxembourg risque de jeter en pâture son ex-chef des opérations de son propre service secret ? Est-ce que les secrets que Monsieur Schneider porte ne comptent pas pour la sécurité de notre pays et ne posent aucun risque ? Je ne comprends pas qu’un Premier Ministre responsable puisse prendre un tel risque (et ceci probablement pour des raisons personnelles ). Ne craint-on pas que Monsieur Schneider, et je précise je ferais pareil, ne tente pour sauver sa peau (et celle de sa famille) de faire un ‘deal’ et de raconter à d’autres ce qu’il sait sur les élections nationales luxembourgeoise (cf. dernières élections) ? En tout cas cela promet pour vous, Monsieur Bettel, une deuxième présidence propice pour les journaliste (locaux et étrangers). A bon entendeur, salut.

  5. michel paparusso michel

    quelle justice et ca continue