Alcoolisé, armé d’un sabre japonais et portant une étoile de shérif, il aurait menacé des gens du voyage : le maire de Wissous (Essonne), Richard Trinquier, est jugé mercredi par le tribunal correctionnel d’Évry.
A 69 ans, l’élu local (Debout la France) est poursuivi par le parquet pour violences volontaires avec usage ou menace d’une arme, conduite sous l’empire d’un état alcoolique et port d’arme de catégorie B (fusil, tasers) et D (matraques, poignards…).
Les faits se sont déroulés en avril dernier lorsqu’une dizaine de caravanes de gens du voyage s’était installée sur le parking d’une crèche en construction de cette ville de la banlieue parisienne de 8 000 habitants. Alertée, c’est d’abord la police municipale qui intervient, puis des adjoints au maire se succèdent pour « négocier avec le chef du camp » une solution de relogement.
Mais en fin de journée, le maire Richard Trinquier, alcoolisé selon des éléments de l’enquête « mais pas ivre », précise-t-il, se rend sur les lieux. Gilet pare-balles sur le dos, étoile de shérif siglée « police » accrochée à sa veste, il exhibe un katana d’un mètre de long avec lequel il aurait menacé des gens du voyage, qui appellent la police.
Habitué des controverses
Il est interpellé et placé en garde à vue dans la foulée avec un membre des gens du voyage. « Le katana était le seul moyen pour moi de les tenir à distance car ils avaient des armes blanches. Je l’ai pris sur indication des mes policiers municipaux qui m’ont prévenu qu’ils étaient armés », a-t-il déclaré, en indiquant qu’il plaiderait la légitime défense.
Maire depuis 1995 avec une interruption entre 2008 et 2014, l’édile, né d’un père français colonel pendant la guerre d’Algérie et proche de l’OAS (Organisation de l’armée secrète), et d’une mère vietnamienne, est un habitué des controverses. Comme lorsqu’il déclare qu’il ne boit plus d’eau d’Evian depuis les accords d’Evian de 1962 qui ont mis fin à la guerre d’Algérie et ouvert la voie à son indépendance. En 1995 et alors qu’aucune loi n’encadre les polices municipales, il avait armé ses agents de 357 Magnum, puis de fusils à pompe et s’était octroyé le port d’arme avant d’être finalement désarmé par le Conseil d’État.
Personnalité ambivalente, il avait accepté en 2015 par « souci d’humanité » qu’un bébé rom qui avait succombé à la mort subite du nourrisson soit enterré dans sa ville après le refus du maire de la ville voisine de le voir inhumé dans son cimetière.
LQ/AFP