Après un an d’atermoiements et faute d’obtenir des avancées suffisantes en matière d’environnement, le ministre français de la Transition écologique Nicolas Hulot a annoncé mardi son départ du gouvernement dont il était un des membres les plus populaires.
« Je prends la décision de quitter le gouvernement », a-t-il déclaré sur la radio France inter, après avoir confié qu’il se sentait « tout seul à la manœuvre » sur les enjeux environnementaux au sein du gouvernement. « Je vais prendre la décision la plus difficile de ma vie, je ne veux plus me mentir, je ne veux pas donner l’illusion que ma présence au gouvernement signifie qu’on est à la hauteur sur ces enjeux-là », a ajouté l’ex-animateur de l’émission de télévision à succès « Ushuaïa ».
Il s’agit d’un coup dur pour le président Emmanuel Macron qui avait réussi à convaincre le populaire Nicolas Hulot à entrer au gouvernement en mai 2017. Celui-ci, 62 ans, a précisé qu’il n’avait prévenu ni Emmanuel Macron ni le Premier ministre Édouard Philippe. « Je sais que ce n’est pas très protocolaire », a-t-il admis, confiant sa crainte qu’ils cherchent « une fois encore » à le « dissuader » de démissionner.
« Manque de courtoisie »
« Le Premier ministre, le président de la République ont été pendant ces 14 mois à mon égard d’une affection, d’une loyauté et d’une fidélité à toute épreuve », a confié Nicolas Hulot, mais malgré cela, le gouvernement n’a pas su donner la priorité aux enjeux environnementaux, a-t-il plaidé, estimant n’avoir pu obtenir que des « petits pas ».
Invité au même moment sur le plateau de RMC, le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a « regretté ce départ » et rendu « hommage au travail accompli » par Nicolas Hulot. Mais il aussi déploré un manque de « courtoisie » du désormais ex-ministre envers Macron.
Courtisé de longue date par le pouvoir politique, Hulot a été une des recrues majeures du président Emmanuel Macron lors de la formation de son gouvernement, alimentant de nombreux espoirs. Mais si l’ancien militant a enregistré des victoires comme l’abandon de la construction d’un aéroport à Notre-Dame-des-Landes (ouest), il a aussi connu des déceptions, sur le nucléaire ou le glyphosate notamment, et a été contraint de faire des compromis.
LQ/AFP