Au terme du second tour de la primaire élargie du Parti socialiste, dimanche soir, Benoît Hamon a largement devancé Manuel Valls avec plus de 58% des suffrages exprimés. Mais tout reste désormais à faire pour le vainqueur.
Environ 1,8 million d’électeurs se sont rendus aux urnes sur 60% des bureaux comptabilisés, selon les premières estimations données par la Haute autorité chargée de l’organisation et du contrôle des primaires citoyennes. Une participation en hausse par rapport au premier tour qui avait peu mobilisé (seulement 1,6 million de votants).
Fort de ses 36% au premier round, dans un duel d’oppositions de fonds et de styles, Benoît Hamon a mis son adversaire au tapis dimanche soir avec des 58,89% des voix, contre 41,11% pour Manuel Valls, selon les résultats partiels communiqués peu avant 21h par la Haute autorité.
Une défaite retentissante pour l’ex-Premier ministre, qui n’a cessé de vanter sa « crédibilité » contre un concurrent qui crée des « illusions », se présentant comme le candidat de la « société du travail », face au revenu universel mis au centre du débat par son concurrent.
Le plus dur commence
La tache ne sera pourtant pas aisée pour le vainqueur âgé de 49 ans, qui doit désormais réussir à réconcilier son propre camp au bord de l’implosion, mais également convaincre toute une gauche éparpillée dont le leader de « La France insoumise » Jean-Luc Mélenchon et le candidat « du progrès » Emmanuel Macron. Tous deux ont en effet décidé de faire cavaliers seuls et leur popularité leur donne pour l’heure raison.
C’est donc un défi majeur qui attend Benoît Hamon pour ne pas voir la gauche éliminée dès le premier tour de la Présidentielle dominée par la droite et l’extrême droite. Et à trois mois de l’échéance, la route risque d’être pavée d’embuches plus que de bonnes intentions.
Manuel Valls avait assuré il y a quelques jours qu’en cas de défaite, il se rangerait derrière le vainqueur et respecterait le vote populaire. Les ennemis jurés d’hier seront-ils des alliés sincères demain ?
Prises de parole quasi-simultanées
C’est en tous cas ce qu’a laissé entendre le perdant, quelques minutes après la proclamation des résultats. « Benoît Hamon a l’a emporté, nettement, a-t-il reconnu. Et je tiens chaleureusement à le féliciter. […] J’ai depuis toujours le sens de l’action collective et de la loyauté. »
« Benoît Hamon est désormais le candidat de notre famille politique, a poursuivi Manuel Valls. Et il lui appartient de mener à bien la belle mission de rassemblement. »
Benoît Hamon remporte la #PrimaireGauche : « Je veux lui souhaiter bonne chance! » dit Manuel Valls pic.twitter.com/PvAXnccQpP
— franceinfo (@franceinfo) 29 janvier 2017
Benoît Hamon n’a pas attendu la fin de l’allocution de Manuel Valls pour débuter la sienne -une maladresse d’organisation a plaidé le camp Hamon- et dire que si les deux hommes ont affiché des « différences certaines » dans leur vision des choses, « nous avons su dire, je crois, qu’elles ne seront pas irréductibles lorsqu’il s’agira d’affronter nos vrais adversaires. »
Benoît #Hamon adresse « un salut sincère, chaleureux et amical » à Manuel #Valls pic.twitter.com/XFQVKIDDvW
— franceinfo (@franceinfo) 29 janvier 2017
Le Quotidien