Une étude réalisée par le LISER pour le ministère de la Digitalisation a mesuré l’impact du numérique sur le quotidien des résidents et les difficultés que ces derniers pouvaient rencontrer. Si les habitants du Grand-Duché sont plutôt à l’aise avec la technologie, des disparités persistent.
Le ministère de la Digitalisation vient de publier une étude qualitative et quantitative, réalisée par le LISER, sur l’inclusion numérique. «Ces résultats serviront de base pour une révision du Plan d’action national en l’adaptant aux besoins de la société et aux évolutions technologiques», explique le ministère.
Il ressort de cette étude que les résident luxembourgeois utilisent massivement internet. Seulement 1,5% des personnes interrogées affirment ne jamais avoir utilisé internet et 0,5% l’ont utilisé il y a plus de trois mois. Cette proportion comprend majoritairement des femmes, des personnes de 50 ans et plus ou ayant un niveau d’éducation plus faible.
Une source de stress pour certaines personnes
L’étude permet également d’en apprendre plus sur les personnes ayant un usage réduit d’internet. Ainsi, 11% d’entre elles estiment que leur niveau de compétences est faible mais 42% ont déjà bénéficié au moins une fois d’aide. En moyenne, les personnes ayant déjà utilisé internet déclarent avoir retiré près de 6 avantages parmi les 14 avantages étudiés et 68% émettent un avis positif sur le fait qu’internet leur simplifie la vie tandis. 36% n’éprouvent aucun stress à utiliser les outils numériques.
L’étude a identifié trois groupes : les gros utilisateurs d’internet (32%), les utilisateurs moyens (40%) et les faibles utilisateurs (28%). Dans la dernière catégorie :
- 20 % ressentent un stress élevé du fait de l’utilisation du web (contre 14% dans la population étudiée),
- 24 % considèrent que le net rend la vie plus compliquée (contre 14% dans la population étudiée),
- 60 % sont dérangés par le fait que certains services administratifs sont uniquement disponibles en ligne (contre 43 % dans la population étudiée),
- 55 % déclarent ne pas être autonomes pour utiliser internet (contre 42 % dans la population étudiée).
Deux grands axes d’amélioration
Pour faciliter l’inclusion numérique, l’étude propose plusieurs pistes. La première souhaite répondre aux besoins urgents (comme la réalisation d’un CV ou d’un courrier) et propose de garantir la gratuité de l’assistance, de donner du temps aux aidants mais aussi de les former et de leur fournir un environnement de travail adapté. Leur laisser la possibilité de gérer les données personnelles d’une personne en difficulté et promouvoir le stockage de documents sur MyGuichet.lu font aussi partie des pistes retenues.
Un second axe s’intéresse aux besoins non-urgents et propose de mettre en place un maillage territorial dense de soutien informatique, de généraliser la mise à disposition, à titre gracieux, de matériel d’occasion reconditionné et de fédérer toutes les organisations dispensant des cours d’informatique autour d’un même tronc commun de formation.
Certaine des ces mesures ont déjà été prises par le ministère de la Digitalisation. Des formations sont proposées aux aidants et aux asbl œuvrant dans ce domaine tandis qu’un «mandat numérique», permettant à une personne de faire des démarches administratives pour le compte d’un proche, est en projet depuis plusieurs mois. « Le CTIE est à présent en train d’étudier les aspects techniques pour adapter MyGuichet.lu en ce sens. »