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Football : rien ne va plus au Losc !


À l'issue de la rencontre, des supporters du LOSC ont envahi la pelouse pour s'en prendre aux joueurs de leur équipe, donnant une image pathétique de leur club. (Capture d'écran Youtube)

Après une saison cauchemardesque, voilà que le Losc risque de lourdes sanctions après le déchainement violent de supporters sur la pelouse, samedi soir. L’homme d’affaires Hispano-Luxembourgeois Gérard Lopez est-il en train de conduire le club lillois dans le mur?

Et maintenant des supporters qui s’en prennent aux joueurs! Lille n’avait pas besoin de ça, dans ce qui devient la pire saison de son histoire, entre résultats catastrophiques (19e et avant-dernier), flou financier et bataille judiciaire avec son ex-coach Marcelo Bielsa.

 « Si on descend, on vous descend »

21h50 samedi. Coup de sifflet final Lille-Montpellier (1-1). Des supporters de Lille, en masse, sautent des tribunes du stade Pierre-Mauroy, courent vers leurs joueurs et en frappent -notamment à coups de pied- quelques uns, tout en scandant leur colère – « Si on descend, on vous descend ». Les stadiers interviennent pour éviter le pire.

Et dire que le président Gérard Lopez louait juste avant le match l’état d’esprit: « C’est une équipe qui n’accepte pas son classement », avait-il tenté de rassurer avant le coup d’envoi, sur beIN Sports. Le pire pour M. Lopez est qu’il se félicitait aussi à ce micro avant la rencontre du bon dialogue qu’il pouvait y avoir avec les groupes de supporters…

Les images font le tour du monde. La presse anglaise, pourtant focalisée sur des incidents plus tôt au stade de West Ham – quelques fans sur la pelouse, chassés par les joueurs – écrit alors qu’à Lille, « c’est un autre niveau ».

Les mots « peur », « agressés », tombent de la bouche des joueurs lillois en zone mixte. Le football français est en émoi. « Si on laisse faire, un jour un joueur ou un entraîneur sera lynché. Il faut que ce soit sanctionné sévèrement », a commenté Bixente Lizarazu, champion du monde 1998, devenu consultant, dimanche sur Téléfoot.

Ces évènements graves pourraient entraîner de lourdes sanctions pour le club nordiste. La Ligue de football professionnel (LFP), qui « condamne fermement les débordements », a déjà annoncé que ce dossier serait mis en instruction dès jeudi devant ses instances disciplinaires.

Le président du club, Gérard Lopez, voit sa disgrâce renforcée après ce nouvel épisode déplorable. (Photo : AFP)

Le président du club, Gérard Lopez, voit sa disgrâce renforcée après ce nouvel épisode déplorable. (Photo : AFP)

Suspension de terrain dans l’air…

Une suspension à titre conservatoire du stade Pierre-Mauroy est à craindre à court terme. Un match perdu et/ou d’autres matches sur terrain neutre et/ou à huis-clos sont à redouter dans trois semaines, à la fin de l’instruction.

« Frapper fort, agir vite et ensemble » réclame dimanche l’UNFP, syndicat des joueurs professionnels. Marc Ingla, directeur général du club, a, lui, indiqué que le Losc prendrait « les mesures appropriées » contre les auteurs de violences.

L’union sacrée prônée cette semaine par toutes les composantes du club a déjà volé en éclats… Dans ce climat, l’opération maintien s’annonce encore plus compliquée.

« Agir comme ça (chez les supporters), ça peut paralyser les joueurs », a même analysé Nolan Roux, joueur de Metz et ancien de Lille, dimanche sur Téléfoot.

Dire que cette saison, les supporters lillois avaient d’abord fait parler d’eux sans le vouloir: Lors d’Amiens-Lille, le 30 septembre, une barrière avait cédé, entraînant la chute de plusieurs dizaines d’entre eux. Bilan, 29 blessés.

Le club risque gros après ces débordements.

Le club risque gros après ces débordements.

Du « Top 5 » à la menace de rétrogradation administrative

Qu’est-ce qui déclenché la colère des fans? Sans doute le décalage entre les ambitions et la réalité. Le rachat du Losc par l’homme d’affaires Hispano-Luxembourgeois Gérard Lopez à l’hiver 2017 et l’arrivée de Marcelo Bielsa devaient changer la dimension du Losc.

L’objectif cette saison était « le Top 5 », puis le « Top 3 » l’année suivante. Quelques mois plus tard, l’échec est criant: « El Loco » a été viré, remplacé par Christophe Galtier en décembre, et le club est plongé dans la zone rouge.

Les soucis sont aussi extra-sportifs. Déjà recadrés par la DNCG en juin dernier lors de la présentation de leur premier budget, les dirigeants nordistes ne semblent pas mesurer le niveau d’exigence du gendarme financier du foot.

Ce dernier, pas convaincu par les arguments lillois, prononce en décembre une interdiction de recruter qui tombe très mal puisque le Losc comptait sur le mercato d’hiver pour renforcer un effectif limité et en manque cruel d’expérience.

Alors que la DNCG veut que le Losc présente des garanties à hauteur de 25 millions d’euros, le club fait le choix de ne pas s’affaiblir en gardant tous ses joueurs en janvier dans l’optique de la lutte pour le maintien. La DNCG reste intransigeante et prononce alors une rétrogradation en L2 à titre conservatoire. Même si Lille obtient son maintien sur le terrain, le club nordiste garde une épée de Damoclès au-dessus de la tête.

Bras de fer juridique avec Bielsa

Licencié pour faute grave mi-décembre, Bielsa ne tarde pas à contre-attaquer et traîne devant les tribunaux le Losc, qui évoque un « harcèlement procédural ».

La première manche, devant le tribunal de commerce, a tourné en faveur du club nordiste. « El Loco » et ses conseils, qui espéraient que le Losc soit déclaré en cessation de paiement, ce qui aurait ouvert une procédure de redressement judiciaire, ont été déboutés de toutes leurs demandes.

L’Argentin a même été condamné à payer 300.000 euros de dommages et intérêts au regard du caractère abusif de l’assignation. Mais la guerre va se poursuivre devant le conseil des Prud’hommes dès mardi 13 mars. Bielsa réclame 12,9 millions d’euros pour les salaires restants dus (il avait signé un contrat de deux ans) et environ 5 millions supplémentaires au titre du préjudice subi. Soit quelque 18 millions au total.

Le Quotidien / AFP

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