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[Football] Paul Philipp : «Notre but, c’est de prolonger le sélectionneur»


Paul Philipp privilégie le statu quo. (photo Melanie Maps)

Paul Philipp met fin au débat : sa priorité est de garder Luc Holtz au-delà de la fin de son contrat, fin décembre. Mais le président de la FLF a aussi la certitude que les Roud Léiwen sont à un tournant qui nécessite de prendre les bonnes décisions.

Luc Holtz n’a toujours pas vu son contrat reconduit et la FLF a annoncé un tour de table pour la semaine prochaine et qui devrait durer le temps de plusieurs réunions. Doit-on se préparer à un bouleversement après treize années sous le même sélectionneur, avec les résultats que l’on sait ? Ils sont nombreux, les fans luxembourgeois à se poser la question et le débat est vif. Paul Philipp le calme : son option numéro 1 reste… le statu quo.

L’Euro via les éliminatoires, c’est fini ?

Paul Philipp : On y croit forcément moins qu’avant la Slovaquie, mais ce qui est important, c’est que l’équipe reste concentrée parce qu’il n’y a pas que la qualification en jeu. Il y a aussi le prestige. Il y a onze points et il reste deux matches à jouer. Jouons-les à fond.

Finir devant la Bosnie, c’est important ?

Moi, je crois que ce qui est important, c’est que désormais, on a un public. Et un public de supporters. Et rien que pour ça, le match contre la Bosnie est important. On doit montrer la même chose que lors de la première période contre la Slovaquie. Il fut un temps où chaque match international visait à créer une dynamique. Là, il s’agit de reproduire.

C’est la 13e saison de Luc Holtz, mais il y a moins d’usure qu’avec une équipe de club

La première période, pas la seconde de ce match perdu 0-1 en octobre dernier. Avez-vous compris les critiques qui ont suivi la Slovaquie ?

Je les trouve justes. Les Slovaques nous ont dit après le match qu’on avait été les plus forts – et d’ailleurs notre première période était digne du niveau du premier tiers des nations européennes –, mais c’est une des lois non écrites du football : quand on ne marque pas, on est punis. Mais dès la première période, quand j’ai vu la débauche d’énergie de nos milieux… Ça nous coûte la qualification ! Alors, je dirais que oui, c’est une déception, mais que cela ne doit pas se transformer en reproches. L’idée, c’est de faire tout ce qui est dans nos moyens pour ne pas retourner de là d’où on vient, sachant que désormais, les pas seront de plus en plus petits et de plus en plus difficiles.

Luc Holtz peut-il les faire faire à ce groupe ?

Oui, il le peut.

Sera-t-il encore à ce poste en mars ?

On n’a même pas encore discuté de cette question en interne. Mais après le match au Liechtenstein, on va se voir et discuter de tout. De l’école de foot également, des U21, de sa motivation… Après tout, c’est sa treizième saison. Mais il y a moins d’usure que quand on dirige une équipe de club.

On est d’accord sur le fait que les précédents contrats du sélectionneur ont été prolongés bien avant d’en arriver à quelques semaines du terme, non ?

C’est vrai que là, c’est nouveau. Mais il se trouve que l’on voulait faire un tour de table et que toutes ces échéances étaient très rapprochées.

Ses résultats ne suffisent pas ?

On pourrait dire que onze points, c’est formidable, mais il n’y a pas que ça. On va aussi parler de la gérance du groupe parce qu’il y a eu quelques couacs. Mais c’est logique : le plus haut tous ces joueurs vont commencer à jouer, le plus les ego seront développés.

On dirait pourtant que cela vous a interpellé…

Oui, ça m’a interpellé. Et on y fait très attention parce que cela survient juste au moment où, sportivement, tout va plutôt très bien. C’est une chose à laquelle il faut faire très attention et d’ailleurs, on l’a tenue à l’œil pour ne pas que cela s’embrase. Et puis il y a des cadres, des Leo Barreiro, des Laurent Jans, des « Kiki » Martins, qui sont équilibrés et nous aident. Mais au temps de Facebook et autres réseaux sociaux, ces problèmes sont à prendre au sérieux.

Sauf miracle cette semaine qui enverrait l’équipe à l’Euro, il y aura une grosse échéance en mars, pour les barrages de la Nations League. Avez-vous peur de vous tromper ?

Oh oui, on peut se tromper. Dans un sens ou dans l’autre. Mais le risque de se tromper me semble moins grand avec quelqu’un qu’on connaît. Le truc, c’est que si les résultats ne suivent pas en début de saison, alors on pourra se dire qu’on s’est plantés quelle que soit notre décision. Surtout que désormais, la barre est assez haute. Non, il faut bien tout analyser, englober les catégories jeunes, la communication avec tout le staff…

On n’est pas en fin de cycle. Pas quand je vois la motivation des joueurs

Est-ce qu’on peut savoir quand un coach arrive en fin de cycle ou qu’une équipe a besoin d’un coup de boost supplémentaire ?

En tout cas, je n’ai pas l’impression qu’on en soit là. On n’est pas en fin de cycle. Quand je vois la motivation et le retour des joueurs, hormis deux ou trois discussions, je ne vois pas de lassitude. Sinon, cela parlerait contre Luc mais là, ce n’est pas le cas. Et dois-je rappeler que notre match référence, c’est en Bosnie, au plus fort des soucis?

Si vous ne tombez pas d’accord avec Luc Holtz, que rechercherez-vous ?

Je ne peux pas vous dire parce que le but principal à atteindre, c’est de discuter avec le coach et il y a quand même de grandes chances qu’on le garde, qu’on le prolonge, s’il est d’accord. Notre but, c’est de prolonger le sélectionneur. Sinon, nous ferons un appel d’offres. Mais j’espère qu’on n’en arrivera pas là. Mais si on doit parler du profil, le coach qu’on cherchera devra rentrer dans le moule.

C’est quoi le moule ? Promotion interne FLF (Mario Mutsch, Manou Cardoni) ou externe (Jeff Strasser, Jeff Saibene…) ?

Pour le moment, on ne se fait aucun avis sur la question. Avant Luc, qui venait de chez nous, on avait eu Guy Hellers qui venait aussi de la maison… Ou un Louis Pilot. Oui, il faudrait quelqu’un qui connaisse la maison. Ou en tout cas qui connaisse le championnat même si désormais, presque tous les joueurs évoluent à l’étranger. L’échéance de mars n’est pas la seule chose qui doit nous guider, mais de toute façon, l’idée, c’est surtout de faire table rase avec Luc et de voir plus loin.

Les Roud Léiwen ne commencent-ils pas à devenir très intéressants pour des entraîneurs étrangers ?

On reçoit effectivement beaucoup de coups de fil de managers. Ils sont beaucoup plus présents qu’il y a quelques années, sont très polis, me caressent dans le sens du poil, prennent date, disent qu’on ne sait jamais. Bien entendu, ils n’envoient pas encore leurs CV, ils ne se dévoilent pas. Les appels ne viennent pas de Colombie, ce n’est pas Jose Mourinho ou Pep Guardiola, mais avant, ce genre de coups de fil, c’était un cercle restreint à Arlon, Trèves ou Thionville. Là, le cercle s’est considérablement agrandi.

Mais de toute façon, vous n’êtes pas intéressé.

Pas pour le moment. De toute façon, la période d’attente sera courte. Avant mi-décembre, on saura.

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