VdK signe en Ligue 1, mais Dudelange s’en réjouirait encore plus s’il n’avait pas l’impression de se faire avoir.
Au surlendemain des aveux de Fabrizio Bei, le président de Differdange, sur les conditions rocambolesques du départ d’Amine Naïfi pour Sarrebruck (il dit avoir été menacé pour laisser partir un garçon qui avait déjà signé un contrat avec le club allemand de 3e Liga), c’est une autre péripétie de fin de mercato qui ramène la BGL Ligue à la nécessité qui va être la sienne de verrouiller ses contrats et de commencer à les défendre.
Le fait du jour : Kevin Van den Kerkhof, dragster du couloir droit sous Carlos Fangueiro pendant deux saisons (59 matches de DN, 16 buts), révélé à Bastia depuis l’été 2022, devenu international algérien, courtisé par Lens et l’OM en France, mais aussi des clubs du top 5 italien, vient finalement de s’engager pour trois saisons avec le FC Metz pour un montant de 2,5 millions d’euros. La rage du jour : le F91, qui l’a relancé alors qu’il traînait au troisième échelon belge, à l’Olympic Charleroi, touchera… rien du tout.
«J’ai été harcelé un vendredi soir»
Il n’était un mystère pour personne que le garçon était parti libre vers la Corse. Mais la plupart des clubs luxembourgeois exportateurs du Grand-Duché choisissant parfois d’inclure des clauses de pourcentage à la revente, le F91 avait de quoi se dire qu’il y avait matière à faire une belle bascule financière. Or… non. «En fait, se désole Gerry Schintgen, président ravi pour le joueur, on s’est retrouvés le couteau sous la gorge, exactement comme Differdange (NDLR : qui ne touchera rien non plus, bien qu’ayant un contrat valable avec son joueur) avec Naïfi, les menaces physiques en moins. L’agent de Kevin a annoncé qu’il n’avait plus de contrat avec nous alors qu’on venait justement de le prolonger en hiver! Je me rappelle très bien la situation dans laquelle on s’est retrouvé et des coups de téléphone que j’ai reçus, un vendredi soir, de la part de l’agent. J’ai été harcelé. On me disait, en fait, que Kevin ne jouerait plus du tout lors de la fin de saison si on ne le laissait pas partir gratuitement et sans aucune contrepartie. Il restait alors la demi-finale de Coupe et trois matches de championnat. On n’était pas encore assurés d’être sacrés. J’ai consulté Carlos Fangueiro et mon comité et on a décidé de ne pas prendre de risque.»
Voilà comment Dudelange, qui vient de lâcher un peu plus de 100 000 euros pour solder l’affaire du licenciement abusif de Guy Hellers et de rater une timbale à 250 000 euros en Coupe d’Europe quand il s’est fait éliminer douloureusement par Gzira au 2e tour de la Conference League, ne touchera pas un euro. Pour le club, c’eût pourtant été une bouffée d’oxygène. «Vous imaginez si on avait pu toucher ne serait-ce que 5 à 10 % de ces 2,5 millions?» L’enjeu va commencer à devenir majeur pour la survie des clubs luxembourgeois, qui n’en finissent désormais plus de voir leurs effectifs sollicités par des clubs pros à l’étranger… En attendant, Gerry Schintgen est heureux pour son ancien joueur : «On a encore d’excellentes relations avec lui!» Direction Saint-Symphorien pour le lui prouver!