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[Football] Guy Hellers : «Vincent Thill ? Là, on dirait qu’on est devant un ras-le-bol»


Guy Hellers a été sélectionneur entre mars 2005 et juin 2010. (Photo : luis mangorrinha)

ÉLIMINATOIRES EURO-2024 Sélectionneur entre mars 2005 et juin 2010, Guy Hellers estime que la gestion des cas Rodrigues et Thill est une matière ultrasensible.

Vu de l’extérieur, l’ancien international et ancien sélectionneur trouverait-il justifié de tirer la sonnette d’alarme ?

Guy Hellers : Difficile de savoir s’il y a une fronde quand on n’est pas à l’intérieur du bazar, mais si les cas commencent à s’accumuler, c’est qu’il y a un malaise quelque part. Un mécontent, un gars qui n’est pas heureux de son temps de jeu, qui se dit « mon coach se fout de moi« , ça peut arriver. Mais plusieurs… Car j’ai aussi lu l’interview que Tim Hall vous a donnée (NDLR : en fin de semaine dernière, le défenseur central indiquait ne pas savoir s’il voudrait rejouer pour la sélection)…

Ça vous est arrivé, à vous ?

Lors d’un de mes tout premiers matches, en Lettonie, j’avais noté une mentalité exécrable. Dans le groupe, c’était le Club Med pour certains. J’avais dit que ceux qui n’avaient pas envie de s’investir n’avaient qu’à rester chez eux. Sans citer de nom. Mais Manou Schauls s’était senti visé. Et il était resté à la maison.

Gerson Rodrigues, vous le connaissez un peu non ?

Je l’ai eu au CFN quand il a été mis dehors par le FC Metz. Je ne le connaissais même pas. Denis Schäffer (NDLR : alors directeur du centre de formation grenat) m’avait appelé pour me dire que les choses n’étaient pas très faciles mais qu’il avait un vrai talent. Il était passé au F91 et voulait intégrer le club… mais avait filé du jour au lendemain. Bref, un cas spécial. Quand tu l’as sous la main, il faut le traiter différemment des autres joueurs si tu en veux en tirer le maximum! Mais il faut aussi parvenir à le faire comprendre aux autres joueurs du groupe. Les deux conditions : un traitement spécial ET que les coéquipiers adhèrent. Cela sous-entend de lui laisser de la liberté sans qu’il exagère. Et à la limite, le soir, il faut le mettre dans sa chambre, fermer la porte et espérer qu’il n’essaye pas de passer par le balcon. Laissez encore quelqu’un sous ses fenêtres, éventuellement. Bref, un cas à part.

Le soir, Gerson, il faut le mettre dans sa chambre, fermer la porte et espérer qu’il n’essaye pas de passer par le balcon

Et le cas Vincent Thill ?

Ah c’est encore différent. Et je dirais que ce n’est pas normal que ce genre de choses arrive. Là, on dirait qu’on est devant un ras-le-bol et que son remplacement à la pause contre le Liechtenstein est la goutte d’eau qui a fait déborder vase. Il ne faut pas trop jouer avec les pieds d’un pro. Avec eux, il y a des choses qui ne passent pas, des choses qui passent avec des amateurs. Quand les pros voient tout ce qu’ils font pour être là et qu’on les met de côté, c’est déjà bof la première fois, très dur la seconde et la troisième fois est de trop. On se retrouve avec des gars qui se disent « mais pour qui il se prend?« . Moi, je pense que si on m’avait laissé de côté, j’aurais vite claqué la porte, à l’époque. Mais à mon époque, on avait aussi le respect des autres joueurs. Et quand on était pro, on venait pour aider. Question d’éducation peut-être. Ainsi, je ne suis pas sûr qu’avec un Barreiro ou un Moris, cela puisse partir en sucette aussi facilement, mais si un petit jeu comme celui autour des Thill s’installait aussi, cela finirait aussi par craquer.

Le problème, c’est l’accumulation de joueurs pros, si l’on vous entend ? Quoi, le pays n’est pas encore habitué à gérer autant d’ego ?

Des joueurs pros ou semi-pros et qui se considèrent comme tel, ont une vision de la préparation qu’il faut et de la façon de la mener. Il faudrait un coach qui connaisse ce monde-là parce que c’est un monde à part. Je l’avais déjà dit à l’époque où je tenais ma chronique dans ces colonnes, pour faire avancer encore plus haut cette équipe, maintenant, il faut un coach qui connaisse le milieu. Ce n’est pas de la faute de Luc Holtz s’il ne le connait pas. En tout cas, il faut réussir à traiter tout le monde de la même façon, c’est une question de correction. Sauf si tu veux autoriser des écarts à un Gerson et le faire comprendre au groupe.

4 plusieurs commentaires

  1. Fi

    Firwat ass dad alles op Franseich?egal wat

  2. Messineo Robert

    Des commentaires trés amateurs,bravo Luc et ton équipe de F1 🙂

    Robert

  3. De Cae Jacques

    Salut les fouteux,
    Je pense avoir exprimé la même chose hier !
    Des pros en compagnie d’un amateur à la baguette, ça ne marche pas/plus à Luxembourg
    Au risque de me répéter, un grand prix F1 ne se gagne pas avec une 2CV
    Sorry monsieur Holz, vous avez fait un excellent boulot mais il temps de passer la main…
    Enfin, juste mon avis

  4. bravo Monsieur Hellers. voilà des vérités qu’il fallait dire.