Accueil | A la Une | [Football] Europa League : «Ça va être une chaude soirée pour Moris» à Anfield

[Football] Europa League : «Ça va être une chaude soirée pour Moris» à Anfield


Entrez dans Anfield avec Pascal Welter. (photo DR)

Ce jeudi, Anthony Moris jouera à Anfield, le saint des saints. Petit tour du propriétaire avec Pascal Welter, directeur sportif du Fola et véritable «insider» à Liverpool.

On ne peut pas affronter Liverpool chez lui sans en ressortir indemne. Surtout émotionnellement. Fouler cette pelouse, dans une enceinte qui a commencé à sortir de terre en 1881 et entendre 61 000 fans entonner You’ll Never Walk Alone, peu de joueurs luxembourgeois l’ont déjà vécu. Pascal Welter, qui a vécu ça depuis les tribunes une bonne dizaine de fois, nous raconte.

C’était quand, votre première fois à Liverpool ?

Pascal Welter : J’avais 40 ans, des collègues m’avaient offert un billet parce que je suis fan depuis que je suis en âge de penser. Depuis, j’ai dû y aller une bonne dizaine de fois.

Qu’est-ce qui frappe à Anfield quand on y entre la première fois ?

Je peux vous dire la première chose qu’Anthony Moris verra, en tout cas. C’est le logo du club, dans le tunnel, celui que seuls les joueurs des Reds ayant remporté un titre de champion ont le droit de toucher. C’est là que tu comprends que tu entres dans un stade mythique. Mais pour le reste, Anthony ne verra rien de plus que ce qu’il connaît déjà. Hormis le fait que la tradition demeure : une heure avant, le stade est vide et il ne se remplit que dans les dix dernières minutes.

Comment sont les alentours ?

Ah là, on est vraiment plongé dans l’Angleterre de dans le temps, avec des petites maisons en brique. Tu te demandes où tu vas et d’un coup, le stade apparaît. Et là, il y a tous les gens qui attendent le bus. Ça ils le font beaucoup. Mais ils n’attendent pas le bus de l’adversaire hein! Je n’ai jamais rien vu de pénible là-bas : ils viennent juste voir leurs joueurs. Pas comme à Manchester United, quand ils avaient décidé de mettre en route un bus fantôme pour servir de leurre pendant que le vrai bus transportant les joueurs prenait un autre chemin.

À Anfield, ce sont les joueurs, c’est le match, qui décident si ça s’enflamme ou pas. Il suffit d’une action, d’un tacle, et ça prend !

Par contre, il n’y a pas d’itinéraire bis pour un gardien de but : quand il est dans ses buts, à Anfield, il sent le souffle des supporters sur sa nuque…

Rappelez-vous du 4-0 infligé au FC Barcelone en demi-finale retour de la Ligue des champions (NDLR : 3-0 à l’aller) : je suis persuadé que l’ambiance là-bas peut totalement déstabiliser un groupe et un gardien. Quand il est sur sa ligne, il est à trois ou quatre mètres de la tribune. Oh oui, tu la sens, c’est clair et net. Mais moi, je me suis déjà retrouvé dans le kop. Ils sont assez fair-play, mais ils sont quand même nettement moins virulents qu’à l’extérieur. À Anfield, ce sont les joueurs, c’est le match, qui décident si ça s’enflamme ou pas. C’est un public réactif. Il suffit d’une action, d’un tacle, et ça prend!

Comment Anthony Moris se débrouillera-t-il face à Salah et l’armada offensive des Reds ?

Moi aussi, je me demande comment il va se débrouiller. Même si lors du premier match des poules de l’Europa League (NDLR : en Autriche, contre LASK, 1-3), ce sont les jeunes qui ont joué devant. La C3 est une priorité pour le coach? Mais bon, quand on a Cody Gakpo, Darwin Núñez, Diogo Jota, Luis Diaz… on peut même se permettre de laisser Mohamed Salah sur le banc. Seulement quand il est rentré en Autriche, on a tout de suite vu la différence. Qu’est-ce que ça va vite! Il y a une bien meilleure attaque cette année que la saison passée. Moi, j’imagine bien un 3-1 voire un 4-1. Ça va être une chaude soirée pour Moris.

Il se sent, le poids de l’histoire, à Anfield ?

Clairement ! J’ai visité plusieurs fois le musée du club, à l’intérieur du stade et en le visitant, tu sais où tu es. Dans les tribunes, ça doit être les seuls à ne pas avoir d’écran géant. Ils ont encore un petit panneau, ça reste anachronique.