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[Football] Differdange, leader désarmé


Buteur à l’aller et au retour contre Maribor, Érico Castro a séduit les Slovènes, qui l’ont fait signer jeudi.

Au vu de ses états de service en finale de la Coupe, fin mai contre Mersch (4-2), ou cet été en Conference League contre Maribor (1-1, 4-3 a.p.), le trio d’attaque Naïfi-Trani-Castro constituait à lui seul une excellente raison d’aller voir jouer Differdange cette saison. Ceux qui l’auront vu à l’œuvre étaient en fait des privilégiés.

Dimanche, à Käerjeng, théâtre d’un duel d’extrêmes entre une lanterne rouge bascharageoise à 0 point et un leader differdangeois à 9 unités, aucun des trois ne sera là et pour au moins deux d’entre eux, Amine Naïfi et Érico Castro, il va falloir s’y faire.

Castro «vendu en dix minutes»

Le premier, qui s’est mis d’accord «en loucedé» avec une formation de D3 allemande (selon nos confrères de Mental!, il s’agirait de Sarrebruck) la semaine dernière, «ne jouera plus pour Differdange, c’est clair», prévient son président Fabrizio Bei. Il vaudrait donc mieux pour l’ailier français qu’un accord entre le FCD03 et le club en question soit trouvé, faute de quoi il risque de trouver le temps long cette saison, mais les choses étaient vendredi en bonne voie.

«Déçu» du comportement de son joueur et des différentes parties prenantes du dossier, ce sur quoi il promet d’en dire plus «la semaine prochaine», une fois celui-ci évacué, Fabrizio Bei nous indiquait vendredi sa volonté d’«en finir» au plus vite avec ce transfert. Puisqu’elles ont été menées «avec des personnes correctes, du métier, de confiance», les discussions ont en revanche été beaucoup plus fluides au sujet d’Érico Castro, vendu selon lui «en dix minutes» à… Maribor, jeudi.

En réalité, les échanges avaient débuté entre les manches aller et retour de C4 entre les deux clubs, ainsi que l’a confié vendredi Rémy Manso, le directeur sportif differdangeois, à Mental!, mais la finalité est la même : à quelques semaines de fêter ses 31 ans, Castro va retrouver le monde pro chez le 2e du championnat slovène, un an presque jour pour jour après avoir débarqué au Parc des sports d’Oberkorn en provenance du Petro Luanda (D1 angolaise).

Éloquent, son bilan (16 buts et 5 passes décisives en 31 matches toutes compétitions confondues) dit aussi quelque chose de l’ampleur de la tâche qui attend son successeur. Pour l’heure, il se nomme Diogo Lamas (32 ans), arrivé cet été de Pêro Pinheiro et auteur d’une passe décisive lors de sa seule titularisation en championnat (au Fola, lors de la 1re journée) mais, puisque le Portugais est désormais le seul avant-centre de métier à la disposition de Pedro Resende, le FCD03 va devoir retourner sur le marché.

Et si Trani partait aussi ?

Et y trouver, idéalement, deux éléments offensifs avant la deadline du mercato, jeudi prochain sachant que Guillaume Trani, s’il n’a encore fait l’objet d’aucune offre, est également pisté à l’étranger et potentiellement «libérable», à condition bien sûr d’y mettre les formes. Pas de quoi faire paniquer Fabrizio Bei, qui a «des touches en Allemagne pour récupérer un jeune de Bundesliga en prêt», ainsi qu’«une touche en France», mais «ne recrutera pas pour recruter».

En attendant, il y a un déplacement «pas facile» à Käerjeng à négocier, une place de leader à défendre, le tout sans un trio qui a inscrit à lui seul 50 % des buts differdangeois cette saison (7 sur 14, trois pour Castro, trois pour Trani et un pour Naïfi). «On se prépare avec le groupe qu’on a, et je sais qu’il est valable, estime le président du FCD03. On l’a vu contre Mondercange (victoire 2-0, 3e journée) le week-end dernier, on a 18 titulaires. On peut faire la différence.»

Sans Pruzzo, Neves, Monge et les trois de devant (ni Simões, qui ne rejouera probablement qu’en 2024), Differdange n’en aura en fait que 12 au Um Dribbel, où son banc sera essentiellement garni de juniors. «S’il commence à manquer untel ou untel, ce n’est plus la même chose», avertissait Pedro Resende (lire notre édition du 19 août) la semaine passée, dans un souci d’atténuer l’emballement entourant le bon début de saison de son équipe. À Käerjeng, tout le monde espère qu’il disait vrai.