Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Dans un Stade de Luxembourg quasi comble et une ambiance bouillante, le FCD03 s’est adjugé la 5e Coupe de Luxembourg de son histoire en battant (4-2) le petit Poucet Mersch, pensionnaire de PH.
C’est l’histoire d’un destin. Celui d’un type débarqué il y a à peine plus de deux ans à Differdange, une ville qu’il ne connaissait pas, en provenance de son Portugal natal pour y trouver du boulot et y entraîner des jeunes et qui, de promotion interne (adjoint de l’équipe une puis responsable de la formation, ce qu’il est toujours) en intérim réussi donc prolongé, vient d’offrir à ce bastion du foot luxembourgeois son premier trophée depuis 2015,.
Quand il n’est pas avec les seniors, Helder Dias est avec les U11 du FCD03, qu’il promène de match en tournoi à travers le Grand-duché. Mais ce vendredi soir, c’est le Grand-duché qui est venu à lui pour assister à son tour de force : remporter, devant 8385 spectateurs et aux dépens d’un Mersch (PH) porté par une fanbase sublime, la Coupe de Luxembourg et faire de Differdange, une équipe déprimée et plus proche des barrages (3 points) à son intronisation début mars que du podium qu’elle visait en août, une formation qui jouera à nouveau l’Europe l’été prochain.
Pouvait-il en être autrement, après avoir sorti en huitièmes le futur champion du Luxembourg (le Swift, 1-0), puis en quarts son futur dauphin – et accessoirement meilleure équipe de la phase retour en BGL Ligue – (le Progrès, 3-2), et en demies le Rosport de 2023, c’est-à-dire un sacré poil à gratter? Encore fallait-il passer sur ce Marisca, tombeur notamment de Wiltz et Mondorf, et qu’on a hâte de voir dans l’élite la saison prochaine.
Franzoni et Castro montrent la voie
Pas tout à fait serein en début de partie, Differdange a mis une grosse dizaine de minutes à réellement entrer dans la partie, dans le sillage d’un Franzoni entreprenant. Déjà trois fois vainqueur du trophée avant ce match, le capitaine differdangeois a cadré la première frappe du match, sans danger pour Moussima (15e), qui a bien plus tremblé quand Castro, qui a profité de deux glissades merschoises, s’est présenté face à lui… mais a trop croisé (16e).
Partie remise pour le n°9 differdangeois. Dans la plupart des bons coups jusque-là, Franzoni a bien jailli pour intercepter une transmission merschoise et initier un contre. Touché à gauche par Naïfi, Ulisses a adressé un centre que Trani n’a pas su reprendre mais que Castro a bien senti au second poteau (1-0, 32e). Buteur du plat du pied gauche, l’attaquant, euphorique, a ensuite choisi la force, sans cadrer, alors qu’il s’était ouvert le chemin du but (36e).
Trop imprécis sur les quelques coups de pieds arrêtés qu’il s’est procuré, le Marisca a eu une vraie balle d’égalisation quand D’Anzico, sous pression, a mal ajusté une passe en retrait vers Mafoumbi. Bresch a devancé le portier differdangeois, mais Brusco veillait sur la ligne (41e). Une frayeur rapidement oubliée pour le FCD03 et Ulisses : trouvé en retrait sur un corner joué vite côté droit par Naïfi, le Brésilien a eu tout le loisir d’armer une frappe sèche des 20 mètres qui s’est fichée dans la lucarne gauche d’un Moussima médusé (2-0, 43e).
Rodrigues et Thill relancent le suspense, Pomponi le tue
Dès lors, Differdange pouvait dérouler, et les plus belles situations ont été à mettre au crédit du FCD03 à la reprise, notamment Naïfi (47e) et Castro (62e), incapables de tuer le match. Sans forcément être mis en danger, les hommes d’Helder Dias n’étaient dès lors, pas à l’abri, et Joel Rodrigues, qui reviendra dans l’élite par la grande porte cet été, s’est chargé de leur rappeler d’un missile du gauche dans la lunette (2-1, 65e).
Là encore, Differdange n’a pas douté trop longtemps. Six minutes, le temps pour un Trani «Hostertesque» de se balader à gauche de la surface, puis d’adresser un centre en retrait conclu par Naïfi, impliqué sur les trois buts differdangeois (3-1, 71e). Mais là encore, le FCD03 a trouvé le moyen de se payer quelques sueurs froides : à peine entré en jeu, Frédéric Thill a marqué de la tête sur une action confuse (3-2, 82e) et dans une ambiance bouillante.
On s’est alors pris à croire à un scénario digne du barrage Fola-Canach de jeudi, d’autant que Moussima a préservé les espoirs merschois en claquant une tête de Brusco (88e). Il n’en fut rien : alors que le corps arbitral venait d’indiquer 7 minutes de temps additionnel, un coup à faire faire un infarctus au président differdangeois Fabrizio Bei, son fils Gianluca a emmené un contre et servi sur un plateau un autre entrant, Pomponi, qui a tué le suspense (4-2, 90+2) et plié une finale qu’on n’est pas prêt d’oublier.
Simon Butel
