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[Football] Anthony Moris : «De là à dire qu’on fait peur à l’Europe…»


Anthony Moris, qualifié pour les 8es de finale de l’Europa League ce jeudi soir? (Photo : RUSG)

L’Union Saint-Gilloise se déplace à Malmö ce jeudi soir pour valider définitivement son billet pour la suite de l’Europa League.

L’Union Saint-Gilloise peut officiellement valider son billet européen pour la deuxième partie de saison, ce jeudi soir à Malmö. Vous commencez à voir le bout de l’exploit?

Anthony Moris : Peu importe d’ailleurs, qu’on finisse 1er ou 2e du groupe. Vu le classement actuel, vu les probabilités qu’on passe, tu prends ce qu’il y a à prendre. D’autant que quand nous nous sommes lancés dans ces poules, on ne nous a fait absolument aucune obligation en termes de classement. Mais c’est juste que l’appétit est venu en mangeant. Même si à Malmö, ce qui nous attend, c’est un match piège contre une équipe revancharde.

La place que vous occupez, le fait que vous soyez sur le point de vous qualifier alors que des cadors européens comme Monaco, la Roma, la Lazio, l’Olympiakos… risquent concrètement d’être reversés en Conference League, cela en dit-il finalement long sur votre niveau actuel?

Je peux être franc? Je ne sais même pas qui il y a dans les autres groupes. Les clubs que vous me citez ont peut-être des adversaires très compliqués, mais je ne sais pas. Entre tous les matches qu’on joue et ma famille, je n’ai pas le temps de m’y intéresser.

Ce que je sais, par contre, c’est qu’on a battu chez lui le leader de la Bundesliga (NDLR : l’Union Berlin) et qu’on a pris quatre points contre une équipe en forme du championnat portugais (NDLR : Braga). J’en ai parlé avec mes coéquipiers de sélection : ça les a marqués, Leo Barreiro et Mathias Olesen, qu’on batte l’Union Berlin. Mon pote Thomas Meunier aussi, lui qui vient de perdre là-bas avec Dortmund. Oui, c’est le genre de performances qui a eu son retentissement. Mais bon, de là à dire qu’on fait peur à l’Europe…

Mais notre équipe est mieux balancée que l’an passé, avec un banc plus complet qui a d’ailleurs fait la différence à Braga. On a plus de consistance. Cet été, en amical, on a pu jouer le Sporting ou le Feyenoord qu’on a battu 4-0. Alors…

Notre victoire contre l’Union Berlin a marqué les gens

Vous avez déjà joué 22 matches et une dizaine de semaines anglaises depuis la reprise, en juillet. Vous tenez le choc physiquement?

Ça va parce qu’on a un coach qui était encore joueur, il n’y a pas si longtemps (NDLR : Karel Geraerts, qui a joué 39 matches européens de club dans sa carrière), et qui sait à quel point ça compte de souffler, pour un joueur. On sort d’ailleurs de deux jours de repos, là, alors que certains coaches ne sont vraiment pas adeptes des congés. Lui nous en donne et cela nous donne une de ces fraîcheurs… Moi, de mon côté, je ne consomme pas trop de foot dès que je sors de l’entraînement. Trop de foot, ça peut tuer.

Le FC Bruges vient de se qualifier pour les 8es de finale de la Ligue des champions. Qu’est-ce qui se passe en Belgique, en ce moment?

De ce que je vois des Brugeois, et de ce que je sais de nous, la nouveauté, c’est surtout que maintenant, on croit en nous. Avant, c’était le gros contre le petit et on voulait éviter de se fatiguer pour pouvoir faire le travail quelques jours plus tard en championnat. Désormais, avec le nouveau système et la division des points par deux en fin de saison régulière, on peut s’investir plus au niveau européen.

Tout le monde nous dit qu’on a du retard sur la tête, Bruges et nous? Non. Nous, on a autant de points qu’au même moment, la saison passée. Et on peut enfin se concentrer sur l’Europe.

J’avoue, j’en ai soupé du Portugal

Justement, entre les relégués de la Ligue des champions potentiels ou avérés (Juventus Turin, FC Séville, Atlético Madrid, Ajax Amsterdam…) et les clubs d’ores et déjà qualifiés pour les 8es de la C3 au mois de mars (Arsenal, Fenerbahçe…), il y a du beau linge. De quoi donner du relief à cette campagne…

Il faudrait voir à ne pas manquer de respect à des équipes de notre groupe qui, pour l’une, vient de battre Dortmund et pour l’autre, va régulièrement loin en Europa League. Mais si je devais choisir, j’aime bien les grosses ambiances. Alors Marseille, l’Atlético ou les clubs anglais… je serais preneur. Aller affronter l’Étoile rouge Belgrade, ce serait tout aussi savoureux.

Je veux prendre du plaisir et qu’on croie en nos chances. Mais quand je vois ce qu’on a fait contre Bruges, en revenant de 0-2 à 2-2 en infériorité numérique (NDLR : la semaine dernière en championnat), je me dis qu’on a une force de caractère exceptionnelle. Et moi, je prise la mentalité. Presque avant la qualité.

En cas de résultat positif ce jeudi soir en Suède, vous vous préparez un printemps assez exceptionnel entre 8es ou barrage de l’Europa League (vous serez dans le pire des cas reversés en C4) et le début de la campagne des éliminatoires de l’Euro avec les Roud Léiwen.

Houla ! c’est beaucoup trop loin et ce genre de choses, c’est beaucoup trop aléatoire. Mais j’avoue, en ce qui concerne la sélection, j’en ai soupé du Portugal. J’aurais préféré jouer contre d’autres équipes pour une fois. Quand je vois mon coéquipier maltais de l’Union (NDLR : Teddy Teuma) qui va affronter l’Angleterre et l’Italie… Il va s’éclater.

 

Il prend plus de buts? Ça l’embête, mais…

L’Union Saint-Gilloise (et donc son gardien) prend plus de buts que la saison passée. En Jupiler Pro League, elle en a déjà encaissé 18 en 14 rencontres. Cinq de plus que la saison passée en début de saison. Et le ratio de buts pris par Anthony Moris en Europa League n’est pas fou non plus : 6 encaissés en quatre matches.

Encore tout récemment, l’Union l’a emporté très largement à Ostende (1-6), mais a encaissé un pion à la 89e minute, alors que le score était de 0-4, qui ne s’imposait pas.

«Je vous avoue, celui-là, à titre personnel, il me fait royalement ch…, lâche Moris. Mais je pense au collectif. Et on joue tous les trois jours. Pas possible de corriger les erreurs. On fait de la vidéo, mais on n’a pas le temps d’appliquer ça sur le terrain. Et puis en plus, on doit avoir un gros turn-over pour assurer la fraîcheur. En plus, on est devenu une des équipes à battre. Tout le monde veut nous mettre un but!»

Cela se ressent. La saison passée, sur les 14 premières journées, il avait déjà cumulé six clean sheets. Il en a fait deux fois moins en ce début de championnat…

 

Groupe D

Jeudi

18 h 45 : Malmö – Union

Union Berlin – Braga

Classement

1. Union Saint-Gilloise 10 (4;+3)

2. Braga 7 (4;+2)

3. Union Berlin 6 (4;0)

4. Malmö 0 (4;-5)