Un ancien coach dudelangeois Angelo Fiorucci était au stade Jos-Nosbaum mardi pour F91 – Pyunik. Voilà son analyse d’un rendez-vous raté.
Dernier manager du club dudelangeois au tournant du siècle dernier, lui-même auteur d’un petit parcours en Coupe d’Europe avec notamment un duel épique en 2007 avec le Standard de Liège (son gardien de but d’alors, Sergio Silva Costa, est d’ailleurs aujourd’hui l’entraîneur des gardiens du F91), démissionnaire d’un FC Mondercange qu’il vient de faire remonter en BGL Ligue, Angelo Fiorucci était un simple spectateur, mardi. Et il a tout pris quasiment comme tel, notamment ce vertigineux effondrement avec trois erreurs individuelles qui coûtent une qualification. Voici comment lui, s’il était à la place de Carlos Fangueiro, réglerait le «problème»…
Que vous restera-t-il de ce rendez-vous gâché contre les Arméniens d’Erevan?
Angelo Fiorucci : J’ai été un peu choqué par la tournure qu’ont prise les événements et de la façon dont tout a basculé… Ces erreurs, elles ne viennent pas de nulle part. Elles sont commises aussi parce que cette équipe veut absolument jouer et que ça implique de prendre des risques. Mais que le chauve des Arméniens (NDLR : Juricic, entré à la pause) leur a fait du mal…
Êtes-vous très déçu pour votre ancien club?
J’ai surtout, et je tiens à le dire, été très surpris par l’intensité dans le jeu. En face, il y avait du costaud il faut dire. Cela faisait longtemps, dans le football de club, que je n’avais plus vu un match de ce niveau. Ça me fait mal pour tous les efforts consentis et j’ai pensé à mon ami Gerry Schintgen (NDLR : le président dudelangeois), un copain de classe et un ancien adversaire sur le terrain. Ils ont vraiment loupé un gros chèque… Ils avaient un énorme joker en main, qu’ils ont cramé. Il leur en reste un, petit. Voilà, c’est ça, il leur reste un examen de rattrapage…
Si le coach est gentil…
Pour bien le négocier, il faudra retaper psychologiquement certains garçons fautifs sur les buts du Pyunik.
Je crois que ces joueurs-là, qui ont une grande expérience, savent très bien ce qu’ils ont fait. Il n’y a pas besoin de remuer le couteau dans la plaie. Pas besoin d’en parler de toute façon. Ni en individuel, ni dans le groupe. S’ils sont bien dans leurs têtes, ces garçons se remettront vite au travail tout seuls. En plus, les joueurs sont tous les mêmes, je suis sûr qu’ils ont revu les images. Même pas besoin de leur montrer lors de l’analyse vidéo. Si le coach est gentil, il évitera. Cela ne les empêchera pas de se faire chambrer par les coéquipiers.
Vous vous les expliquez, ces boulettes?
Non, c’est difficilement explicable. Des fois, on n’en voit pas une par club pendant cinq ans et là, ils en commettent trois en un match, au pire moment. S’il y avait bien un jour lors duquel ne pas le faire… Moi, je pense qu’ils n’étaient déjà pas bien d’avoir vu le Pyunik égaliser aussi vite après leur ouverture du score (NDLR : trois minutes exactement). C’est le genre de choses qui laisse des traces dans un match.
La suite?
Il va leur falloir se reconcentrer, en sachant que ce sera encore du solide, en face. Je me demande juste s’ils ne manquent pas un peu de profondeur de banc…