Présent mercredi soir à Saint-Vith (Belgique) pour échanger et défendre le projet européen dans le cadre du «Dialogue citoyen», le président de la Commission reste convaincu qu’il faut lever le principe des accords unanimes pour faire avancer l’Europe.
Les violons européens ne sont pas toujours faciles à accorder. Entre Commission, Conseil et Parlement, les objectifs et les volontés divergent parfois fortement et la défense des intérêts personnels conduit trop souvent à une sacrée cacophonie. Cela reste notamment le cas en termes de fiscalité, dossier qui reste brûlant au Grand-Duché, mais pas seulement.
Jean-Claude Juncker se retrouve lui aussi souvent en position délicate en raison de son passé comme ministre des Finances du Luxembourg. Mais pour lui, la page est tournée aujourd’hui, malgré les amendes imposées par sa propre Commission à Amazon par exemple pour rembourser des avantages fiscaux non dus. «Cette Commission a soumis au Conseil et au Parlement plus de propositions en la matière que n’importe quelle autre Commission antérieure», lance Jean-Claude Juncker. Il souhaite que les chefs d’État et de gouvernement ainsi que le Parlement européen statuent plus rapidement sur ces propositions.
«Pour moi, le plus important reste de définir enfin une assiette fiscale commune ainsi que des taux d’imposition minimaux. Parler aujourd’hui de taux uniques est à mes yeux encore trop irréaliste. Et sans assiette commune, cela ne servirait à rien non plus», détaille le président de la Commission européenne.
Pour enfin avancer, Jean-Claude Juncker reste convaincu qu’il faut user des possibilités qu’offre le traité de Lisbonne. «En matière fiscale, on peut aussi passer à un vote majoritaire. Pour l’instant, l’unanimité est requise. Le Luxembourg fait partie des pays qui bloquent encore certaines avancées», déplore l’ancien Premier ministre, dont la position a cependant fortement évolué depuis son long passage à la tête du gouvernement luxembourgeois. «Je garde cependant encore des doutes : avec un passage au vote majoritaire, les petits pays continueront-ils à peser aussi équitablement dans le débat ?», termine un Jean-Claude Juncker tout de même dubitatif. La balle reste néanmoins dans le camp des chefs d’État et de gouvernement. Affaire à suivre donc.
David Marques
JC Juncker a été lobotomisé par la France, au point de ne plus protégger son propre pays qui a bien raison de se défendre contre ces accapareurs publics qui finissent par ruiner leurs pays (mais pas eux-mêmes).
Il est temps que notre ancien premier ministre prenne une reraite bien (ou mal?) méritée.