L’aéroport se modernise. Alors qu’il accueille année après année davantage de passagers, il doit faire progresser ses infrastructures. Depuis jeudi, des portes automatiques qui permettent de vérifier l’authenticité des passeports lors des vols en dehors de l’espace Schengen sont fonctionnelles.
Jeudi, en fin de matinée, il y avait foule à l’aéroport. Les familles qui partaient ou revenaient de la mer (certains détails ne trompent pas, déjà le fameux chassé-croisé des vacances!), les traditionnels businessmen pressés… Une effervescence que l’on ne trouve pas tous les jours dans un terminal qui, s’il voit son nombre de passagers croître sérieusement, reste calme et apaisant.
Et puis, deux ministres sont arrivés et avec eux le cortège traditionnel d’officiels et de policiers chargés de la sécurité. Étienne Schneider (Économie, Sécurité intérieure et Défense) et François Bausch (Développement durable et Infrastructures) venaient inaugurer officiellement la mise en service des nouvelles portes de contrôle automatique des passeports pour les passagers des vols hors espace Schengen.
Le barnum était compact et l’accès aux bornes était bien sûr interdit aux voyageurs, question de sécurité, ce qui n’a pas été sans causer quelques incompréhensions, plus ou moins polies, de la part des utilisateurs.
Pas pour les enfants
N’empêche, dès midi, tout était ouvert et cette nouveauté qui était en phase de test depuis plusieurs semaines devrait permettre aux passagers de perdre moins de temps. Ces portes automatiques (cinq dans le sens des arrivées, cinq dans le sens des départs) concernent tous ceux qui prennent un avion à destination ou en provenance d’un aéroport situé hors de l’espace Schengen et qui possèdent un passeport européen (et Suisse).
Et il n’y a pas besoin de voler longtemps pour en avoir l’utilité : Londres, Istanbul, le Maghreb, l’Égypte ou les Émirats arabes unis (Luxair lancera un vol direct vers Ra’s al-Chaima en octobre) sont concernés, entre autres. Aujourd’hui, cela représente environ 20 % des passagers transitant par l’aéroport.
Jusque-là, seuls trois passages étaient ouverts pour vérifier les passeports. Et au rythme de croissance de l’aéroport, cela commençait à devenir franchement insuffisant. «Nous avons récemment signé avec la Chine un Memorandum of understanding qui signifie que nous sommes disposés à les aider pour ouvrir une ligne directe depuis la Chine centrale, sans avoir à passer par une des métropoles côtières, avance François Bausch. Vous imaginez si un avion chinois arrive en même temps qu’un avion qui vient de Londres?»
Être un adulte en possession d’un passeport biométrique
Pour autant, tout le monde ne peut pas passer par les nouvelles portes. Pour y avoir accès, il faut nécessairement être un adulte en possession d’un passeport biométrique provenant d’un pays membre de l’espace économique européen (ou suisse).
Et il est également impératif d’être majeur, ce qui interdit de facto le passage des familles avec leurs bambins, «pour des questions de protection de l’enfance», souligne le porte-parole de la police, Vic Reuter. Le directeur de l’aéroport, René Steinhaus, affirme toutefois à ce sujet qu’«il faudra voir comment évolue la technologie». Il n’est donc pas exclu, à terme, que le portique s’ouvre aussi aux plus jeunes.
Quoi qu’il en soit, les machines ne seront pas complètement autonomes. Deux gardes-frontières restent derrière, pour tout surveiller. «Ils sont indispensables, avance Lisa Waldibillig, adjointe à l’Unité centrale de police à l’aéroport. Si la photo ne correspond pas bien ou si la personne a un antécédent, par exemple, c’est le garde-frontière qui prend le relais.» L’intelligence artificielle garde ses limites.
Si tout se passe bien et que vous êtes en règle, il vous faudra entre 18 et 20 secondes pour passer aux travers des portes automatiques. En moyenne, vous devriez gagner un tiers du temps. Et en fonction de l’affluence, ça pourrait être plus.
Erwan Nonet