Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Le Statec publie, ce lundi, un rapport sur la situation financière des ménages de 2021. Si le ressenti s’améliore, les écarts se creusent.
Comment a évolué la situation financière des ménages durant les trois années qu’a duré la crise du Covid-19, c’est-à-dire entre 2019 et 2021 ? Le Statec apporte des éléments de réponses dans une publication dévoilée ce lundi. Celle-ci exploite les premiers résultats d’une enquête sur les revenus et les conditions de vie des ménages menée en 2021. Les données recueillies sont de caractère qualitatif et traitent de thème comme les difficultés du ménage à joindre les deux bouts, son incapacité à s’offrir une semaine de vacances ou un repas à base de viande ou de poisson.
Des ménages plus apaisés
Vis-à-vis de leur situation financière, les ménages avaient un ressenti plus apaisé en 2021 que durant les années précédentes. 23.4% d’entre eux déclaraient avoir des difficultés à joindre les deux bouts, contre 26.5% en 2020 et 24.7% en 2019. La proportion des ménages avec des difficultés financières est repassée en dessous de son niveau d’avant la crise du Covid-19. Le Statec observe, toutefois, une légère augmentation des ménages pour lesquels joindre les deux bouts s’avère « très difficile », en 2020 et 2021. Cette donnée est passée de 3.6% (2020) à 3.9% (2021).
Moins de privations
Dans son rapport, le Statec note que plusieurs indicateurs témoignent d’une amélioration globale des conditions de vie entre 2020 et 2021 pour les ménages. Dans le détail, si davantage de ménages ont contracté des remboursements de dettes en 2021, la part estimant qu’elles représentent une charge importante ou moyennement importante dans leur budget a baissé (de 73.0% en 2020 à 71.5% en 2021).
Sur les cinq indicateurs de privation matérielle fixée par le Statec (incapacité à remplacer des meubles usés pour des raisons financières, à payer un repas à base de viande tous les 2 jours, à partir en vacances, à chauffer son logement, à faire face à une dépense imprévue), la proportion de ménages concernée a diminué pour trois d’entre eux et est restée stable pour un seul. Le seul indicateur a avoir augmenté est celui concernant la capacité des ménages s’offrir une semaine de vacances hors du domicile (12.0% en 2021 contre 11.4% en 2020)
Enfin, la proportion de ménages touchés par des arriérés de paiement a quant à elle augmenté en 2021, après une stabilité entre 2019 et 2020. « Le niveau de cet indicateur reste cependant extrêmement faible », souligne l’institut de sondages.
Des inégalités qui se creusent
Au travers des données récoltées, le Statec remarque que les écarts entre les ménages aisés et les ménages défavorisés a tendance à augmenter au fil des années. Les proportions des ménages concernés par les indicateurs cités précédemment augmentent significativement en 2021 parmi les ménages qui déclarent avoir des difficultés à joindre les deux bouts. À l’inverse, pour les ménages estimant joindre les deux bouts facilement, les proportions concernées par les privations ou les arriérés de paiement diminuent ou restent similaires. L’institut de sondages souligne que ces écarts sont particulièrement importants au regard de l’incapacité à faire face à une dépense imprévue ou le fait de ne pas pouvoir remplacer des meubles usés en raison d’un manque de moyens financiers.
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